L'Édito

Vite vite, un DH avant l'ellipse !

Hello à vous tous, chers lecteurs du Daily Hogwarts. Je sais, je sais, cela fait un bail qu'il n'y pas pas eu votre journal adoré, mais pour nous faire pardonner, on a une édition du tonnerre !

Le début d'un nouveau romant à feuilletton et un quizz génial font notemment leur apparition. En plus de cela, vous retrouverez évidemment toutes vos rubriques préférées, à une exception près.


Dès demain, le forum aura une grosse ellipse. Nos personnages chéris prendront une année, certains auront eu entre temps leurs BUSES ou leurs ASPICS. A partir de demain, ça va aussi bouger, alors j'espère que vous êtes bien accrochés à vos claviers pour faire vivre toutes sortes d'aventures à nos têtes blondes (ou brunes, rousses, ce que vous voulez) !

~ Maku

Au Buffet du Feu Follet

Bien le bonjour, mes petits sucres d'orge !

Me voici de retour, dans cette nouvelle édition, avec une recette à vous en ravir les papilles. Je l'ai découverte voilà maintenant quelques temps, durant la période de Halloween à vrai dire. Mais je ne m'en lasse pas. Enfin, je dois reconnaître qu'elle n'est pas tout-à-fait de saison, mais vous savez aussi bien que moi que cela n'a guère d'importance. Vous mettrez cette délicieuse recette dans un coin de votre de tête, ou Merlin sais-je où, et hop !

Enfin, trêve de bavardages. Voici donc un dessert sucré, idéal pour terminer vos repas en beauté, ou pour déguster un goûter gourmand : le flan au potiron (et ça marche très bien aussi avec des potimarrons).

Voici ce dont vous aurez besoin :

  • 1 kg de potiron environ
  • 200 g de sucre
  • 150 g de farine
  • 30 g de beurre fondu
  • 3 œufs
  • 1/4 litre de lait
  • arôme de vanille, fleur d’oranger ou amandes amères

(petite recommandation perso : j'ai goûté le flan avec de la fleur d'oranger, et c'est pas mal. Mais pour ceux qui n'aiment pas la fleur d'oranger, l'arôme de vanille est on ne peut plus délectable ! J'l'ai aussi testé, m'voyez.)

Et maintenant, la recette.

Faites cuire le potiron, coupé en quartiers, dans de l'eau bouillante (NB : c'est cuit quand ça s'accroche pas au couteau/à la fourchette, comme les patates).

Egoutez et pelez les morceaux ('tention c'est chaud), puis écrasez ces derniers grossièrement (une bonne purée de potiron, une.

Pendant que vous faites préchauffer le four à 180°C, ajoutez à votre purée les éléments solides (sucre, farine), puis progressivement le lait, le beurre, les œufs, et l'arôme de votre choix. Vous pouvez mixer le tout avec un blender, ou touiller à la main avec un fouet, faites selon vos moyens ! (Sachez cependant que c'est plus rigolo d'avoir des morceaux dedans le flan, quand même. Avis personnel, une fois encore.)

Enfin, versez la préparation dans un moule à tarte (beurré si besoin), ou, mieux, dans un moulle en silicone. Faites cuire 45 minutes votre flan : il faut que la pointe d'un couteau ressorte propre du flan pour qu'il soit considéré comme étant cuit. Laissez bien refroidir avant de démouler, et dégustez !

Froid comme chaud, c'est excellent !

Le feu follet, à votre service !

Critique

Kritik Championne ~ Héroïne malgré moi !

Informations générales :

  • Auteur : Lehiah Jais ( Notre Merveilleuse Serena ♥)
  • Maison d'Edition : La Condamine
  • Nombre de pages : environ 130 pages (Selon le logiciel de Lecture)
  • Format : Ebook
  • Date de Parution : 1er Décembre 2016
  • Genre : Dystopie

Quatrième de couverture : Je hais ce monde. La dictature était déjà en place lorsque je suis née, et les choses ne sont pas près de changer. Tout ce que je souhaite, c'est qu'on me laisse courir... Si seulement on pouvait me laisser vivre tranquille...

Dans un futur proche, la société française est dirigée par des clans qui luttent pour le pouvoir. Gaelle, elle, est une lycéenne ordinaire, bien loin des puissants de ce monde... Ordinaire ? Pas totalement, car elle court vite. Très vite. Comme une championne. Suffisamment vite pour attirer l'attention des autorités. Suffisamment vite pour devenir le symbole de la rébellion...

Avant de commencer :

Le début de tout : Fyctia !

Fyctia est une plateforme de concours d'écriture sur lequel Lehiah s'est lancée par pure curiosité. Son Histoire, Championne, a plut, a beaucoup plut ! Elle a crevé les plafonds avec son récit et s'est retrouvée à la troisième place pour le concours. Elle a été coup de cœur, elle a été repéré par une maison d'Edition. Bref, elle a cartonné et je sais que ce n'est que le début de sa belle aventure !

On va peut-être commencer ?

Cette critique sera purement personnelle.

Points forts :

Le Style/La Plume : La particularité du roman est qu'il est écrit à la première personne du singulier. Tout est du point de vue de Gaëlle, l'Héroïne. C'est frais, léger et jeune. Ca plaît parce que ça change ! C'est familier et on aime ! (oui je suis plusieurs). On oublie les « cela » les phrases lourdes pleines de jolis mots sont absentes et c'est jouissif ! Ca colle, les pages se tournent sans qu'on s'en rendent compte. C'est magique.

Gaëlle : Alors, déjà, il faut savoir que je n'aime pas lire des romans avec des Héroïnes. C'est difficile, ca passe pas. Et pourtant ! Gaëlle est la jeune fille ordinaire qui essaye de se fondre dans le moule et qui bout intérieurement. C'est une Lycéenne normale aux ambitions normales et qui rêve d'une vie meilleure. Quelqu'un comme vous et moi qui se retrouve propulsé sur le devant de la scène. Elle n'a rien d'extraordinaire que se soit par la beauté ou l'intelligence. Elle a juste du cran, de l'audace et de la colère. Et il n'en faut pas plus. Bref, Gaëlle est l'Héroïne qui permet à tous et à toutes de s'identifier, de se projeter.

Les personnages secondaires : Thomas, la mère, Laureen. Chacun des personnages secondaires a un rôle important et représente une valeur sûre : l'amitié, la sécurité et la confiance. C'est exploité correctement et c'est doux. Ce sont les vraies forces de ce roman (avec Gaëlle bien sûr) à mon avis.

Captain Morgan : Oooh oui, l'horrible méchant, celui qu'on crève d'envie de détester et qu'on déteste avec plaisir. Il est bien amené, il est bien avancé il est … Ombrageste ! Charismatique, sadique, douloureux. Il est dangereux et on aime ça ! Un vrai méchant, un vrai pourri. C'est magique de pouvoir haïr aussi facilement !

Le point ? :

Gabriel : Le chéri qui s’intéresse à Gaëlle... Pourquoi un point d'interrogation, parce que c'est l'incarnation du secret. On ne sait rien ou presque sur ce personnage, il porte un voile et il a plein de choses à nous montrer. Il est présenté de manière tantôt sympathique, tantôt énervante. On ne sait pas ce qu'il se passe dans sa tête, on ne connaît pas le fin mot de l'histoire. On sait qu'il a encore beaucoup à nous amener. Vivement la suite !

Points « Faibles »

Les autres Familles : Les clans, ils sont là, il sont plusieurs mais ils sont pas vraiment développés. Après, le choix de l'auteur va de soit, on ne peut pas tout développer au détail près dans 130 pages, il faut faire un choix. Mais la curiosité mes amis, la curiosité ! J'adorerais en savoir plus !

Conclusion :

Un bon roman, très agréable à lire, une intrigue originale et intéressante. On a envie de lire la suite, de connaître le fin mot de l'histoire, d'en apprendre d'avantage. On a envie de voir courir Gaëlle ! La voir saisir la liberté, remporter la victoire et enfin, la voir heureuse. On veut le bonheur du petit groupe et que les choses s'arrangent ! Je conseille donc ce roman à tous les fan d'Hunger Games et Dystopie en général, ca vous changera des Etats-unis et autre. Là, c'est un cadre que vous connaissez ! Ne résistez pas ! Laissez vous tenter. Allez vous vautrer dans le canapé, un chocolat chaud et CE bon livre !

Avis de Cecil Vernet : Addictif, sensible, dur et intelligent. J'ai vraiment aimé ce roman Young Adult, romantique sans être écœurant, toujours révolté et brûlant. A lire d'une traite sans modération !

Nim















Les Fables du Sang

Chapitre 4

Léo était installé sur sa moto, chevauchant les rues à plus de 150km/h. Il esquivait de justesse les voitures, prenait les virages les plus serrés, roulait même parfois sur le trottoir pour éviter des voitures qui étaient à l'arrêt. Rarement Léo n'avait conduit de la sorte. En fait, jamais il n'avait roulé aussi imprudemment de toute sa vie. Mais aujourd'hui était un cas exceptionnel. Quelque-chose était arrivé à Eliana. Il n'avait aucune preuve de ce qu'il avançait, mais son esprit le lui hurlait comme si il s'agissait d'une évidence, et il savait au plus profond de lui que c'était la vérité.

Il passa entre deux voitures sous les coups de klaxons agressifs des conducteurs, évita un piéton de justesse, bifurqua vers un sens interdit et brûla plusieurs feux rouges, manquant à chaque fois de justesse de se faire percuter par une voiture ou un camion. Mais tout ces dangers lui importaient peu, il devait arriver à destination le plus vite possible, la vie d'Eliana était en danger et il n'y avait pas une seule seconde à perdre. Il tourna à droite, grillant la priorité à une autre voiture et s'engagea dans un chemin de campagne. Enfin un chemin peu fréquenté. Il accéléra.

Plusieurs kilomètres plus loin, il pila sa moto, fit un dérapage sur la roue arrière et s'arrêta net devant un gigantesque château. Il enleva son casque en quatrième vitesse et ne prit même pas le soin de le poser. Il l'avait balancé contre le sol et avait filé vers l'édifice qui se présentait devant lui. Il ouvrit violemment la porte qu'il ne referma pas et se dirigea vers une jeune femme qui était assise derrière un comptoir. Elle était habillée en tailleur noir et avait des cheveux blonds attachés en chignon derrière la tête. Elle lui offrit un sourire tout ce qu'il y avait de plus faux.

- Bonjour Léo, que puis-je pour vous ?

- J'ai besoin de voir M. Audlington, dit-il en tentant de garder son calme.

- Mr. le Directeur est absent pour aujourd'hui, mais je peux lui transmettre un message si vous le souhaitez.

Léo fit tout son possible pour ne pas céder à la tentation d'abattre son poing sur la table, ou sur le visage de cette secrétaire. Il se retint à l'ultime seconde. Cette femme ne faisait que ce qu'on lui demandait, elle ne savait même pas où elle se trouvait actuellement. Il fouilla dans sa poche et posa cinq billets sur le comptoir. Elle les ramassa sans montrer la moindre émotion, cachés par ce masque souriant.

- Mr. le Directeur se trouve dans son bureau, au 3ème étage.

Léo, sans même prendre la peine de lancer un remerciement, s'élança vers l’ascenseur. Il appuya sur le bouton « 3 » et attendit que les portes se referment. Son cœur battait à tout rompre, son souffle était haletant. Il devait se calmer. Il n'arriverait pas à avoir ce qu'il veut s'il reste dans cet état. Il inspira longuement, tentant de reprendre son souffle. Il fit le vide dans son esprit. Les portes s'ouvrirent, il se sentait prêt. Il s'engagea dans le couloir et ouvrit une porte. Il avança vers le bureau du directeur qui se retourna, surpris de voir quelqu'un le déranger alors qu'il avait ordonné à ce que personne ne vienne le voir. Un sourire s'étira sur son visage.

- Léo ! Heureusement que c'est toi sinon j’appelais la sécurité !, dit-il sur un ton faussement amusé.

M. Audlington était un homme âgé, plus de la cinquantaine. Il avait des cheveux bruns teintés de quelques cheveux blancs plaqués à l'arrière du crâne. Malgré les quelques rides apparentes sur son visage, il n'en restait pas moins vigoureux. Il était habillé d'un costume trois pièces marron clair ornés de boutons en or. Un homme de pouvoir.

- Pourrais-je savoir ce qui t'amène ici ?, poursuivit-il.

Léo s'approcha de lui, posa fermement ses mains sur la table et planta son regard sur M. Audlington. Un regard plein de haine mais aussi de détermination.

- Vous savez pertinemment pourquoi je suis là.

Un long silence s'installa. Léo continuait de fixer M. le Directeur dans les yeux qui ne détourna son regard à aucun moment. Leurs yeux parlaient. Et ils en dirent long. Aucun mot ne s'échappa de la pièce, seul le crépitement du bois qui se consumait par le feu de la cheminée. Aucune parole ne fut prononcée, et pourtant la conversation était déjà terminée. Léo se redressa, fusillant toujours du regard M. Audlington qui, lui, ferma les yeux comme pour s'immerger dans un lointain passé.

- C'est regrettable Léo, fort regrettable. Tu étais le meilleur élément que j'avais, personne n'avait un talent comme le tien. Si seulement tu n'avais pas été corrompu par ce monstre, nous aurions pu avoir un grand avenir, toi et moi.

Léo serra les poings à s'en rendre les phalanges blanches. Il devait garder son calme, c'était le seul moyen.

- Nous ? Il n'y a plus de nous. Il n'y a plus que vous, et moi. Et dans quelques instants, il n'y aura plus que moi.

A nouveau le silence s'installa, aussi lourd que du plomb. Audlington passa la main sur son crâne en soupirant. Il regrettait réellement d'en arriver à ce point là, mais il n'avait plus d'autre choix désormais. Il avait tenté de convaincre sa pièce maîtresse, mais son niveau de corruption était trop élevé pour en tirer quoi que ce soit.

- Tu connais la sentence, Léo. Quiconque trahit l'Ordre ne peut que connaître la mort, dit-il sans la moindre once de sentiment.

Il claqua des doigts et la seconde suivante, une poignée d'hommes de mains apparurent dans la pièce. Tous habillés de costume noir. Ils tenaient chacun une arme à la main. Pistolet, sabre japonais, lance, massue. Léo observait la situation, mais ne semblait pas inquiet pour autant. Il leva légèrement le pied droit et la seconde suivante, il l’abattit sur le parquet de bois. Une onde de choc se propagea dans toute la pièce, faisant voler mobiliers mais aussi les soldats qui furent assommés sur le coup. Seul Audlington n'avait pas bougé, toujours assis sur son fauteuil de cuir, le coude posé sur le bras du fauteuil et sa main posée sur sa mâchoire.

- Je vois. Je vais devoir m'en occuper seul.

Il se leva de sa chaise, planta son regard dans celui de Léo et ouvrit la paume de sa main droite. La seconde suivante, une rapière sortie de nulle part s'y posa. Audlington se mit en garde, jambes et pieds serrés, la pointe de la fine lame dirigée vers le visage de Léo. Il prononça une incantation en latin et une fois la phrase terminée, l'espace se déforma et en quelques secondes. Léo et Audlington avaient changés de dimension. Ils se trouvaient désormais dans un gigantesque plateau dont le bout filait vers l'horizon. Aucun obstacle. Le ciel au dessus d'eux était teinté de rouge, le rouge du sang des vampires.

Léo ferma les yeux. Il répugnait cette solution, mais c'était hélas la seule pour pouvoir neutraliser son ennemi présent.

Audlington se tenait toujours devant Léo, en garde. Il attendait que ce dernier invoque son arme avant de l'attaquer. Il se savait bien plus fort, bien plus expérimenté que ce jeune homme malgré son talent inné. Mais celui-ci n'avait pas l'air décidé de s'armer. Acceptait-il sa sentence ? Si tel était ainsi, alors que justice soit faite. Il s'approcha de Léo, la rapière décrivant un arc de cercle. Il tendit sa lame et sans hésitation, l'abattit sur le cou de Léo. Mais elle fut bloquée au dernier moment. Bloquée par... Une main. Léo avait levé le tranchant de sa main pour bloquer la lame d'Audlington. Aucun filet de sang ne s'en échappa. Les yeux de Léo s'ouvrirent et se braquèrent sur Audlington. Ce ne fut pas deux yeux bleus-verts qui le fixèrent.

Mais deux yeux noirs de jais.

- Ces yeux... Zalphel ?! S'exclama le chef de l'Ordre.

- Audlington... Répondit ce qui n'était plus Léo. Cela faisait longtemps.

Damien

Portail

Une arrivée mouvementée

La chute fut rude pour Micka qui tomba sur le coccyx, assez violemment. Malheureusement, elle n'eut guère le temps de bouger que Maxens chuta sur elle. Cependant, elle eut le temps de les faire tous les deux rouler, évitant ainsi de se prendre les deux sacs de sport dans la figure. Ils restèrent ainsi quelques secondes avant de soupirer et de se laisser tomber dans l'herbe, enfin, ils supposaient que c'en était. Ils ne voyaient absolument rien, la nuit couvrait tout, la lune était noire et il n'y avait aucun lampadaire à l'horizon. Une fois le choc passé, la jeune femme frissonna.

« Punaise, mais c'est qu'il pèle en plus ! »

Elle entendit le petit rire de gorge de son ami.

« Tu veux que je te tienne chaud, dis ? »

Elle rit à son tour et tâta le sol, jusqu'à trouver son sac. Elle l'ouvrit et en sortit une couverture.

« Max ?... Viens par ici, je vois même pas où tu es ! »

Elle sentit la main de son ami effleurer la sienne, puis l'attraper et l'attirer à lui. Elle les enroula tout les deux dans le plaid avant de soupirer.

« Je crois qu'on va devoir rester ici cette nuit. Il fait trop noir et ma lampe torche est naze ! »

Elle sentit le jeune homme se coller tout contre elle avec un grognement qui se voulait pervers, s'il n'y avait pas eu le petit rire avant qu'il ne prenne la parole.

« Te sentir contre moi comme ça, ça me rend tout chose. »

Puis, il rit avec son amie. Ils en avaient manifestement besoin. Ne sachant pas du tout où ils se trouvaient, ils étaient angoissés, et cela était bien normal. Mais, leur imagination leur faisait voir un peu tout et n'importe quoi, et, malgré l'angoisse qu'ils sentaient naître dans leurs poitrines, ils étaient surtout excités par le besoin d'aventure rocambolesque que cela pouvait leur apporter. Ils se blottirent dans un coin où l'herbe était douce et ne tardèrent pas à s'endormir, des idées plein la tête.

Ce fut un coup dans les côtes qui réveilla Maxens, au petit matin. Lorsqu'il ouvrit les yeux, en grimaçant, il vit une triplette de bons hommes habillés de cuir au dessus d'eux, les fixant d'un air mauvais. Il glissa un regard vers Micka. Elle était réveillée aussi, les cheveux légèrement en bataille, mais toujours maintenu dans sa natte. Elle les regardait avec un air méfiant. Il savait très bien ce que ça voulait dire, et ça n'annonçait pas forcément quelque chose de bon. Elle déglutit en voyant l'un d'entre eux dégainer une épée courte et l'approcher de sa joue. Elle repoussa la lame, avec un mouvement plein d'humeur.

« Mais c'est qu'elle a du caractère en plus, la donzelle. »

Elle gonfla les joues, signe qu'elle retenait un soupir. L'un des trois, qui semblait être le chef de la petite bande, reprit l'autre du regard et prit les deux jeunes gens de haut.

« Selon le vingt-troisième décret de sa majesté Justin le Grand, les forêts de Halbourg sont sa propriété et aucune infraction ne doit y être faite par des êtres humains, du moins. L'infraction sera donc amendé de quinze argentines et de trente coups de fouet. »

Micka ouvrit de grands yeux et eut un rire nerveux.

« C'est une blague, pas vrai ? »

Mais elle vit dans le regard de son ami que ce qu'il vivait était bel et bien réel. Son air se renfrogna brusquement. La situation ne leur plaisait pas, à tous les deux. Elle essaya de se redresser, mais le pervers pointa de nouveau sa lame vers elle.

« Oh non, on ne bouge pas, ma chérie... Quoi que, si tu veux nous vendre tes charmes, on saura se montrer généreux... »

La jeune femme, écœurée, repéra rapidement son sac posé aux pieds de son ami. Elle déglutit. Mais, sans qu'elle ne le voit venir, l'homme se pencha sur elle et sa lame découpa d'un coup sec le bustier qu'elle portait. S'en était trop pour la jeune femme au caractère bien trempé. Alors que le garde se penchait vers elle, elle lui asséna un grand coup de pied au visage et le repoussa violemment en arrière.

Profitant ainsi de la surprise, Maxens tira le katana qu'il avait à la ceinture et le planta sans réfléchir dans le ventre du chef du groupe. Micka attrapa son sac avant que son ami ne lui attrape la main et ne l'entraîne derrière lui. Ils coururent pendant un moment, il ne surent jamais combien ni par où. Mais, au bout de quelques temps, Maxens s'assit dans une petite caverne, que le temps avait creusé dans la roche, et recouverte de mousse. La jeune femme, essoufflée, s'assit non loin de lui, en poussant un soupir.

« Dis, si c'est une façon de me dire qu'il faut que je perde du poids, c'est pas très sympa. »

Ce qui était bien, avec Micka, c'était qu'elle prenait la majorité des choses avec humour, ce qui faisait d'elle une femme sympathique, avec certes un caractère très fort, mais son humour et sa gentillesse arrivait tout de même à prendre le dessus. Il sourit et la regarda avec un petit sourire narquois.

« Mais non, l'effet de surprise est toujours le meilleur !... Au fait, très joli ! »

Elle le fixa avec un air interrogateur et quand son regard se posa sur sa poitrine, presque à nue, elle rougit violemment, se couvrant avec les reste de son bustier. Heureusement, elle avait eu la présence d'esprit d'emporter au moins un sac, le sien, et, en fouillant, elle y trouva le débardeur noir qu'elle portait la veille et soupira de soulagement en l'enfilant. Elle y trouva également ses deux gourdes qu'elle avait eu la présence d'esprit de remplir, hier, avant de quitter le terrain du Grandeur Nature. Elle en tendit une et regarda la forêt qui s'étendait à ses pieds.

« Bon... A ton avis on est où ? On se serait endormi hier soir en plein GN et on ne se réveille que maintenant ? »

Elle savait très bien que non, mais il n'y avait pas de mal a espérer. Elle tira son téléphone de sa besace, mais étrangement, il refusa de s'allumer, et de même pour celui de Maxens. Elle se roula une cigarette, devenant soudainement très nerveuse. Maxens se tourna vers elle la prit par les épaules, plantant son regard dans le sien.

« Hey ! Je te connais, je sais que tu vas commencer à paniquer d'ici peu de temps, et il ne faut pas... Il faut découvrir où on est, et surtout, trouver de l'eau potable. D'accord ? »

Elle acquiesça d'un signe de tête. Ils ne reprirent la route que deux heures plus tard. La soif allait, ils avaient beau rationner l'eau, ils n'étaient pas déshydratés. Mais la faim commençait doucement à leur tirailler le ventre. Et aucun des deux ne savaient chasser ni pêcher.

Au milieu de l'après-midi, ils arrivèrent en fin dans une plaine. Elle eut un petit cri de surprise en voyant le lac quelques centaines de mètres de plus loin. Maxens explosa de rire en la voyant s'y précipiter comme une dingue. Il aurait voulu la retenir, mais savait que c'était peine perdue, elle ne l'écouterait pas. Il la vit se mettre en sous-vêtements et plonger. Il était plus prudent qu'elle, beaucoup plus prudent, mais l'envie d'un bain pour se décrasser devint plus forte et il finit également par se jeter à l'eau. Au moins, ils avaient trouvé une source d'eau, même s'ils ne savaient pas du tout où ils se trouvaient.

Avec l'eau, ils trouvèrent quelques arbres fruitiers, ce qui soulagea leur faim. Plus le temps avançait, plus Micka avait cette impression de se trouver sur une terre paradisiaque.... Mais elle vit bien que c'était le contraire aux alentour de huit heures, dans la soirée. Quand elle vit au loin une lueur jaune-orangée. Maxens regarda dans cette direction quelques instants avant de jeter le trognon de la pomme qu'il venait de manger dans le lac.

« A mon avis, ce n'est pas qu'un feu de camp, si tu vois ce que je veux dire. »

Ils étaient beaucoup trop loin pour pourvoir agir de quelconque manière. Ils regardèrent tristement le feu s'éteindre, petit à petit... Et ils ne remarquèrent pas la main qui se posa fermement sur l'épaule de Maxens, qui sursauta. Tout deux se retournèrent et eurent un cri de surprise étouffé en voyant ce qui se trouvait devant eux.

Lehiah




Quête de l'Oracle

Le départ d'Absolom

Une petite silhouette se glissait dans la foule, profitant de ne même pas mesure un mètre, courant comme elle pouvait malgré cette infâme armure, dans le seul but de rejoindre la loge des Eclaireurs d’Absalom.

La peau couleur bronze, les cheveux pourpres, elle ne passait pas inaperçue, mais dans ce quartier où elle avait vécu, le quartier des Sages, le quartier érudit de la ville d’Aroden, on la regardait faire avec complaisance. Tous savaient qu’elle avait attendu ce moment là avec énormément d’impatience. Ce moment où elle obtiendrait le statut d’Eclaireur de la plus prestigieuse Société de Golarion.

Kaerelena Uranejana Lenaheda Segachika, de son nom complet et particulièrement difficile à retenir, était ce que l’on nomme une gnome à peine âgée de cinquante deux ans, ce qui pour ceux de son espèce, est très jeune. Elle n’avait dépassé l’âge adulte qu’il y a une dizaine d’année, et elle serait déjà partie à l’aventure, si son père n’avait pas exigé d’elle auparavant une immense tâche : celle de recopier tous les livres de médecine qu’il avait écrit. Si la jeune femme avait alors haït son père, force est de constater qu’elle a alors emmagasiné d’incroyables connaissances sur le corps humain, et un joli pécule, puisqu’elle avait été payée. Sa tâche aussitôt accomplie, elle avait mandé le statut d’Eclaireur, qu’elle n’eut aucun mal à obtenir. A vrai dire, les Eclaireurs sont nombreux, et en faire partit n’est jamais compliqué. Au contraire de s’illustrer dans leur rang.

Elle franchit les grilles de la Grande Loge, et se précipita dans un salon, pour y retrouver un jeune homme, un humain, à la peau mate, aux cheveux de jais, et aux étranges yeux amandes. Ahmed Al’Tora était un kélésithe pur souche, et cela se voyait dans son physique, mais aussi dans la manière de se tenir. Alors qu’elle se planta devant lui avec un grand sourire, il s’inclina, et parla d’une voix grave. Ahmed n’était pas vraiment charmant, bien au contraire. Non pas qu’il était laid. Mais il n’avait ni la tenue ni la présence d’autres de son peuple, et l’on pourrait presque croire qu’il suffisait de cligner des yeux pour qu’il disparaisse. Discret malgré lui. Il portait à la ceinture un cimeterre ainsi qu’une épée courte, et avait revêtu par-dessus des habits pratiques pour le voyage de nombreuses protections de cuir, formant une armure efficace, mais pas trop lourde, qui ne le gênerait pas tant dans ses mouvements.

L’homme était plus qu’un guerrier. Il était un rôdeur. Il avait été formé en dehors de la ville pour être un éclaireur et un explorateur hors pair. Il serait sot de le limiter à un simple guide, ou un vulgaire trappeur. Cartographe de métier, il avait pour but de poser le monde sur papier, plus précisément que jamais cela n’a été fait.

Au contraire d’Ahmed, Segachika était bien incapable de se défendre contre quelques menaces que ce soit, malgré l’arbalète qu’elle portait dans son dos. Non. Segachika était une érudite, bénie par les dieux. Ou maudite, selon les points de vue. Elle avait une personnalité flamboyante, et un charme indéniable. On l’écoutait toujours, pour une raison inconnue. Oracle des dieux, la gnome était en contact permanant avec les cieux, les étoiles, et se sentait appelée par ceux-ci depuis toujours. Elle ne comptait plus les jours passés à observer, fascinée, la Pierre Etoile dans la cathédrale de la ville.

Si le capitaine aventurier leur avait largement conseillé, alors que tous deux se faisaient accepter dans l’organisation, de voyager ensemble, ce n’était pas pour rien. Il savait que les talents de l’autre compenserait les lacunes de l’autre, et inversement. De plus, Segachika disposait d’un pouvoir recherché dans les groupes d’aventuriers. Les dieux lui avaient donné le pouvoir de soigner les blessures. En plus de ses talents de médecin, acquis grâce à son père. Et scribe déjà reconnue, il ne doutait pas de la qualité de ce qu’elle pourrait lui envoyer. A l’unique condition qu’elle survive.

Les deux jeunes gens, bien que Segachika est à vrai dire plus du double de l’âge de Ahmed, s’entendaient bien. A vrai dire, la gnome avait tendance à s’entendre avec tout le monde, exceptés les éternels traditionnalistes, qui refusaient de s’ouvrir aux progrès, aux nouveautés, et à la libre création.

Après quelques banales paroles sans intérêt, Ahmed se saisit d’un sac volumineux, contenant sans doute de nombreuses choses. Pour sa part, Segachika ne transportait…. Rien. Petite et faible physiquement, elle était tout simplement dans l’incapacité de porter plus que son armure, son arme, une couverture, et quelques petites choses. Et elle était bien heureuse d’avoir à ses côtés un homme fort qui pouvait transporter tout ce dont ils auraient besoins pour vivre dans la nature sauvage. La veille, ils s’étaient prévus un long voyage.

Ils passeraient déjà quelques temps au Taldor, Les Eclaireurs de Golarion avaient beau être parfaitement neutre dans les différents conflits entre les nations du monde, ils avaient une légère tendance à protéger Absalom comme leur pied à terre, tout aussi neutre qu’eux. Ainsi, ils avaient accepté de transmettre un pli officiel au Taldor, les informant de l’emprisonnement de deux de leurs espions, et la peine capitale pour ceux-ci. La manœuvre diplomatique derrière ceci leur échappait, mais puisque cela était mandé par le Conseil… Ahmed avait aussi accepté un travail de cartographe, de la part d’un Osirionnais, consistant à reproduire le réseau hydrographique des plaines du Tandak, de manière la plus détaillée au possible, afin d’apporter ces connaissances là en Osirion, terre désertique par excellence. Une fois ces cartes envoyées, via les Eclaireurs, les deux apprentis aventuriers comptaient traverser le Bord du Monde, non sans oublier de visiter les vestiges Azlantes de ces montagnes. Arrivés dans les Plaines Sifflantes, ils exploreront l’Empire du Kélesh, les terres des origines lointaines d’Ahmed, dont il maitrisait même la langue. Si les steppes désertiques des Etendues balayées par le vent ne s’annonçaient pas comme une partie de plaisir à traverser, le plus dangereux était sans doute les Anciens Royaumes, encore plus à l’est. Et Segachika se faisait déjà un plaisir d’y aller. Elle sentait que les dieux l’y poussaient, qu’il y avait là de grands mystères et de magnifiques choses qui s’y passeront. Magnifiques comme terribles. Mais le chemin serait bien long, avant qu’ils puissent seulement aller au cœur des terres du Ninshabur, tant les dangers qui les attendraient seraient grands. Elle avait même d’ailleurs caché cette intention à Ahmed, comme aux autres Eclaireurs qui étaient à leurs côtés. Après une exploration de l’Empire du Kélesh oriental, là où sa civilisation est grandiose, les deux éclaireurs se rendraient dans le mystérieux Tian Xia, un continent dont on ne sait encore rien, ou presque. La perspective de cet immense voyage réjouissait les deux. Mais pas pour les même raisons.

Les deux compagnons se dirigeaient maintenant en direction des docks de la ville. Absolom étant sur une île, la première étape pour partir à l’aventure était naturellement de rejoindre le continent. Ils n’avaient qu’à trouver un navire au capitaine arrangeant, pour rejoindre la ville d’Oppara. Ils ne mettront pas longtemps à atteindre les côtes du Taldor. Une petite journée de navigation. Ils n’avaient qu’à croiser les doigts pour ne croiser aucun pirate. Il y avait toujours quelques fous, mais ni la marine d’Absalom, ni celle du Taldor, était à prendre à la légère. Aussi, la première partie de ce voyage s’annonçait sans aucun trouble. Ils traverseraient la mer, puis remonteraient le fleuve Pothmos jusqu’à la capitale.

Ils avaient réservé une place hier, dans l’après midi, sur un bateau d’un marchand. Celui-ci se nommait Abbas Tijabi, et était un ami d’enfance d’Ahmed. En conséquence, ils avaient obtenu un rabais non négligeable. Seulement dix pièces d’or chacun pour une cabine confortable. Tous les voyageurs ne pouvaient pas en dire autant. Quand ils arrivèrent devant le navire, le capitaine du bâtiment les accueillit en personne. Mohammed Tijabi, le cousin d’Abbas. Chez les kéléshite loin de leur patrie, la famille est une chose sacrée, et l’on s’entraide entre frères, et même entre cousins.

Comme Ahmed, il s’inclina face à la gnome, d’un air révérencieux. Segachika était doublement respectée parmi ces hommes du Kelesh. D’abord parce qu’elle était une femme, et chez ce peuple, les femmes sont sacrées, car elles donnent la vie. Mais il n’ignorait pas non plus qu’elle était médecin, et surtout, qu’elle était touchée par les dieux. Tout cela lui fit bénéficier d’un acceuil digne de la plus haute noblesse du Qadira. Gracieuse, elle remercia le capitaine, et les marins, tous des kélésithes, pour cet honneur, avant de filer dans la cabine qu’elle partagerait avec Ahmed.

Ils purent y déposer leurs affaires, et argumenter, pour qui occuperait le lit. Même si tout son charme et tous ses arguments n’y firent rien. Car l’honneur d’Ahmed lui interdisait de la faire coucher à même le sol tout comme dormir sur la même couche. Il sortit de son sac une paillasse, qui lui servirait de lit. Oh, ils auraient pu demander deux cabines –le prix n’aurait que doubler- mais Ahmed avait refusé tout aussi fermement de laisser seule dans un milieu possiblement hostile la jeune femme. L’honneur des hommes du Kélesh est trop important. Trop imposant. Pour Segachika, c’était une tare, mais en même temps, elle savait apprécier la force tranquille du guerrier à ses côtés.

Comme disait son père, on ne peut pas tout avoir.

Segachika posa rapidement ses affaires avant de se précipiter sur le pont, pour voir sa ville natale, cette ville qu’elle avait craint de ne jamais pouvoir quitter, s’éloigner. Évidemment, Ahmed la suivait, telle une ombre. Il prenait vraiment trop à coeur sa protection. Il surveillait attentivement les alentours, alors que la gnome s’émerveillait. Les marins autour s’activaient. Le capitaine lançait des ordres à la volée. Elle ne comprenait pas ce qu’ils disaient. Elle savait parler au total dix langues, mais pas celle ci. Ce qui l’exaspérait en un sens. Elle adorait les langues. Peut être était-ce du à sa malédiction. Cette facheuse manie qu’elle avait, dès qu’elle était stressée, de parler une langue que personne ne connaissait. Elle jeta un regard à Ahmed. Elle ne l’avait même pas averti. Le céleste. Elle devrait peut être le lui apprendre. Elle se mordit la langue. Elle ne devait pas en parler. A personne. Qui accepterait de voyager avec elle ? A la moindre petite situation stressante, pouf, impossible de communiquer avec elle. Et elle, elle ne les comprendrait pas plus.

Ahmed fixait sa camarade. Elle avait un air soucieux, mais il ne dit rien. Il n’était pas dans son habitude de parler pour ne rien dire, ou de poser des questions embarassantes. Il jeta un dernier coup d’oeil à la ville qui s’éloignait. La femme qu’il aimait demeurerait entre ces murs. Combien de temps avait-il avant qu’un homme ne la demande en mariage ? Il n’en savait rien. Il savait juste qu’il avait peu de temps. Peu de temps pour prouver sa valeur. Pour devenir quelqu’un digne d’elle.

« Alors Ahmed, qu’est ce que ça te fait de quitter cette ville ? »

Le guerrier se tourna vers son cousin. Il avait eu plus de chance lui. Les Tijabi étaient riches. Ils avaient pu faire leur preuve. L’un en tant qu’armateur, l’autre en tant que capitaine. Quand il partait, Mohammed savait quand il revenait, à peu de choses près, et ce qu’il pourrait rapporter. Lui, il n’avait aucune idée de quand il pourrait remettre les pieds à Absalom.

« Ahmed, si tu continues à te morfondre, tu ne pourras pas profiter du spectacle. Notre ville s’éloigne, mais notre destin et notre quête se rapprochent.

- Haha, tu devrais écouter la prophétesse, Ahmed. Allège ton coeur et apporte fierté et honneur à ta famille. Par tes actes et tes réussites. »

Segachika sourit tranquillement à Mohammed, qui s’éloigna alors après un hochement de tête. Puis elle reporta son attention sur ce fier guerrier. Taciturne guerrier surtout. Le vent gonflait les voiles désormais grandes ouvertes et leur navire avançait vite. De l’arrière, Segachika courrut jusqu’à la proue pour voir se dresser devant elle la mer et à l’horizon, loin, si loin, les côtes du Taldor. La Cité Dorée n’attendait qu’eux, elle en était persuadée. En tout cas, les autoritées tadanes seront enchantées de recevoir leur petite lettre. Enfin, pas vraiment. A vrai dire, cette histoire la tracassait quelque peu. Et si le Taldor s’en prenait à eux du coup ? Ils avaient beau voyager en tant qu’Éclaireurs tout à fait neutre, ils avaient beau ignorer -officiellement- le contenu de cette lettre. Et bien, ils pourrait faire échange non ? En tout cas, son instinct lui envoyait de grands signaux d’alertes à ce sujet. Et son instinct avait toujours vu juste. Il faut dire, son instinct était en contact direct avec quelques puissances divines. Elles ne savaient trop lesquelles. Mais certains prêtres pensaient que Desna guidait son chemin. Sans doute son attirance pour les étoiles. Ça ne la gènerait pas, elle appréciait Desna. Une déesse libre et bonne, qui bénit les voyageurs. Qui apporte la chance. Et celle qui a placé les étoiles. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle vénérait la déesse. Pourtant dans ce monde, la plupart des personnes vénèrent au moins un dieu. Ou d’en honorer un certain nombre, en certaines occasions. Quel marin n’adresse pas une prière à Desna et Gozreh avant de prendre la mer ? Et elle ne connaît pas un seul être, peu importe sa race, qui n’a pas adressé une prière à Pharasma lors de la mort d’un proche. Alors qu’elle aidait son père, elle en a vu des hommes, des elfes, des nains et des gnomes murmurant quelques mots pour leur père, mère, enfants, frères… Amis.

Ahmed n’échappait pas à la règle. Elle se demanda un moment quels dieux il pouvait honorer. Gozreh. Erastil. Peut être Desna aussi, qui sait pour un cartographe. Est ce qu’il pouvait cartographier le ciel ? C’était important aussi, cette voûte céleste. Sous son regard, on ne pouvait jamais se perdre.

« Absalom n’est déjà plus qu’un point. Gozreh nous fait bénéficier de sa bienveillance.

- Est ce Gozreh ou bien un phénomène tout à fait naturel et explicable ?

- Gozreh est la nature.

- Mais peut-on voir sa présence derrière chaque phénomène naturel ? Ne devrons-nous pas plutôt voir celle-ci derrière chaque phénomène qui enfreint les règles naturelles ?

- Tu aimes avoir réponse à tout.

- J’ai vécu parmi les érudits, ce genre de questions, de débats, étaient choses courantes.

- Mais existe-t-il vraiment des règles pour le vent ?

- Bien sûr. Les gaz, donc l’air, se déplacent du chaud au froid. On a pu le constater dans le cadre d’expériences, mais au niveau global, c’est plus compliqué. Cependant, certains vents sont très réguliers et des érudits les étudient. »

Leur plus grande conversation depuis ce matin, même leur dispute les avaient vu échanger moins de mots. Ahmed s’emmura à nouveau dans le silence, observant l’horizon. Il imaginait la capitale taldane, là où Segachika en savait déjà tant par les livres. L’on disait de la ville qu’elle était tout de marbre et de pierre, que les toits étaient en or. Enfin, certainement pas chez les plus pauvres. Les Réduits restaient des taudis, et peu importe la ville, les taudis restent des endroits sales, pauvres et bien trop facilement inflammables.

Oh, elle en connaissait, des choses sur Oppara et sur le Taldor. Mais tout ça, ce n’était que des choses lues dans des livres. Bien loin, si loin de la réalité. Elle avait hâte, si hâte de voir le monde par elle même plutôt que par ses livres.

Le crépuscule arrivait déjà. Segachika avait passé la journée à la proue du navire. A l’horizon, elle pouvait désormais apercevoir les toits de la Cité Dorée. Mais ils n’accosteraient que demain, au petit matin. Ahmed posa sa main sur son épaule. Il était temps pour eux d’aller se reposer.

Elle arpentait des rues inconnues, dans une ville toute de marbre et d’or. On l’appelait, mais elle fuyait. Elle fuyait des hommes. Des chevaliers. Des gardes. Pourquoi ? Elle ne savait pas, mais elle savait qu’elle devait les fuir, qu’elle devait trouver refuge. La porte d’un temple s’ouvrit devant elle. Elle ne se posa aucune question et y pénétra. Pour faire face à un jeune homme aux yeux de chats. Il portait un tablier d’artisan, et semblait forger une clef. Un serrurier. À ses côtés, une elfe entourée de guêpes l’observait. Elle était magnifique et terrible, dans sa tenue provocante et sensuelle.

Maku




















Astuces et Annonces

Les Astuces du Professeur Foldingue

Wesh les gens, ça farte ? (Ouais vous avez vu, je fais dans le langage D’jeuns !)

Nouvelle astuce aujourd’hui, pour ceux qui puent ! Ouais, je fais aussi dans la finesse, MOUAHAHA ! Bref ! Pour ceux qui ont du mal à trouver un déodorant qui leur convient, et je parle en connaissance de cause, je suis moi-même exposé à cette affreuse contrainte. Vous devriez voir ma blouse quand je bossais sans connaitre ça, c’était comme si je sortais de la piscine… Et je vous parle pas de l’odeur, héhé ! Je vous parle donc de la pierre d’alun ! Pratique, et vraiment très économique. Passez en chaque matin sous les aisselles, et adieu la sueur et la pestilence qui l’accompagne à chacun de vos pas ! Et elle vous fera quand même minimum quelques mois, contrairement à ces pshits et billes chimiques aux fragrances pas très naturelles qu’on vous vend au supermarché !

Ahaha ! Convaincu, les mioches ?

C’était Foldingue en direct live et ouaiiis , je suis comme ça moi ! A vous les studios !

Annonces de l'Équipe

Et comme toujours, je vais vous inviter à PARTICIPER à votre journal. N'hésitez vraiment pas. À n'importe quel moment, vous pouvez m'envoyer quelque chose. On prend tout, de la lettre au Doctor Love à votre nouvelle, en passant par la petite rumeur, alors, pourquoi hésiter ?Après tout, ce n'est pas mon journal, mais le VOTRE. J'en profite aussi pour remercier ceux qui ont participer à cette édition : Christian, Damien, Ethan, Gideon, Nim, Nocta et Serena. Plein de poutous sur vous ♥

Vous arriverez très bientôt à la partie rp de votre journal préféré. Celui ci correspond au journal parut au moins de janvier, bien avant notre ellipse donc ~

Après celle ci, nous espérons pouvoir toujours produire un DH tous les deux mois in game, mais cela ne pourra pas se faire sans vous, alors, relisez le début de ces annoncs :p

~ Maku





Daily Hogwarts ~ Section HRP

L'Édito

Vite vite, un DH avant l'ellipse !

Hello à vous tous, chers lecteurs du Daily Hogwarts. Je sais, je sais, cela fait un bail qu'il n'y pas pas eu votre journal adoré, mais pour nous faire pardonner, on a une édition du tonnerre !

Le début d'un nouveau romant à feuilletton et un quizz génial font notemment leur apparition. En plus de cela, vous retrouverez évidemment toutes vos rubriques préférées, à une exception près.


Dès demain, le forum aura une grosse ellipse. Nos personnages chéris prendront une année, certains auront eu entre temps leurs BUSES ou leurs ASPICS. A partir de demain, ça va aussi bouger, alors j'espère que vous êtes bien accrochés à vos claviers pour faire vivre toutes sortes d'aventures à nos têtes blondes (ou brunes, rousses, ce que vous voulez) !

~ Maku

Au Buffet du Feu Follet

Bien le bonjour, mes petits sucres d'orge !

Me voici de retour, dans cette nouvelle édition, avec une recette à vous en ravir les papilles. Je l'ai découverte voilà maintenant quelques temps, durant la période de Halloween à vrai dire. Mais je ne m'en lasse pas. Enfin, je dois reconnaître qu'elle n'est pas tout-à-fait de saison, mais vous savez aussi bien que moi que cela n'a guère d'importance. Vous mettrez cette délicieuse recette dans un coin de votre de tête, ou Merlin sais-je où, et hop !

Enfin, trêve de bavardages. Voici donc un dessert sucré, idéal pour terminer vos repas en beauté, ou pour déguster un goûter gourmand : le flan au potiron (et ça marche très bien aussi avec des potimarrons).

Voici ce dont vous aurez besoin :

  • 1 kg de potiron environ
  • 200 g de sucre
  • 150 g de farine
  • 30 g de beurre fondu
  • 3 œufs
  • 1/4 litre de lait
  • arôme de vanille, fleur d’oranger ou amandes amères

(petite recommandation perso : j'ai goûté le flan avec de la fleur d'oranger, et c'est pas mal. Mais pour ceux qui n'aiment pas la fleur d'oranger, l'arôme de vanille est on ne peut plus délectable ! J'l'ai aussi testé, m'voyez.)

Et maintenant, la recette.

Faites cuire le potiron, coupé en quartiers, dans de l'eau bouillante (NB : c'est cuit quand ça s'accroche pas au couteau/à la fourchette, comme les patates).

Egoutez et pelez les morceaux ('tention c'est chaud), puis écrasez ces derniers grossièrement (une bonne purée de potiron, une.

Pendant que vous faites préchauffer le four à 180°C, ajoutez à votre purée les éléments solides (sucre, farine), puis progressivement le lait, le beurre, les œufs, et l'arôme de votre choix. Vous pouvez mixer le tout avec un blender, ou touiller à la main avec un fouet, faites selon vos moyens ! (Sachez cependant que c'est plus rigolo d'avoir des morceaux dedans le flan, quand même. Avis personnel, une fois encore.)

Enfin, versez la préparation dans un moule à tarte (beurré si besoin), ou, mieux, dans un moulle en silicone. Faites cuire 45 minutes votre flan : il faut que la pointe d'un couteau ressorte propre du flan pour qu'il soit considéré comme étant cuit. Laissez bien refroidir avant de démouler, et dégustez !

Froid comme chaud, c'est excellent !

Le feu follet, à votre service !

Critique

Kritik Championne ~ Héroïne malgré moi !

Informations générales :

  • Auteur : Lehiah Jais ( Notre Merveilleuse Serena ♥)
  • Maison d'Edition : La Condamine
  • Nombre de pages : environ 130 pages (Selon le logiciel de Lecture)
  • Format : Ebook
  • Date de Parution : 1er Décembre 2016
  • Genre : Dystopie

Quatrième de couverture : Je hais ce monde. La dictature était déjà en place lorsque je suis née, et les choses ne sont pas près de changer. Tout ce que je souhaite, c'est qu'on me laisse courir... Si seulement on pouvait me laisser vivre tranquille...

Dans un futur proche, la société française est dirigée par des clans qui luttent pour le pouvoir. Gaelle, elle, est une lycéenne ordinaire, bien loin des puissants de ce monde... Ordinaire ? Pas totalement, car elle court vite. Très vite. Comme une championne. Suffisamment vite pour attirer l'attention des autorités. Suffisamment vite pour devenir le symbole de la rébellion...

Avant de commencer :

Le début de tout : Fyctia !

Fyctia est une plateforme de concours d'écriture sur lequel Lehiah s'est lancée par pure curiosité. Son Histoire, Championne, a plut, a beaucoup plut ! Elle a crevé les plafonds avec son récit et s'est retrouvée à la troisième place pour le concours. Elle a été coup de cœur, elle a été repéré par une maison d'Edition. Bref, elle a cartonné et je sais que ce n'est que le début de sa belle aventure !

On va peut-être commencer ?

Cette critique sera purement personnelle.

Points forts :

Le Style/La Plume : La particularité du roman est qu'il est écrit à la première personne du singulier. Tout est du point de vue de Gaëlle, l'Héroïne. C'est frais, léger et jeune. Ca plaît parce que ça change ! C'est familier et on aime ! (oui je suis plusieurs). On oublie les « cela » les phrases lourdes pleines de jolis mots sont absentes et c'est jouissif ! Ca colle, les pages se tournent sans qu'on s'en rendent compte. C'est magique.

Gaëlle : Alors, déjà, il faut savoir que je n'aime pas lire des romans avec des Héroïnes. C'est difficile, ca passe pas. Et pourtant ! Gaëlle est la jeune fille ordinaire qui essaye de se fondre dans le moule et qui bout intérieurement. C'est une Lycéenne normale aux ambitions normales et qui rêve d'une vie meilleure. Quelqu'un comme vous et moi qui se retrouve propulsé sur le devant de la scène. Elle n'a rien d'extraordinaire que se soit par la beauté ou l'intelligence. Elle a juste du cran, de l'audace et de la colère. Et il n'en faut pas plus. Bref, Gaëlle est l'Héroïne qui permet à tous et à toutes de s'identifier, de se projeter.

Les personnages secondaires : Thomas, la mère, Laureen. Chacun des personnages secondaires a un rôle important et représente une valeur sûre : l'amitié, la sécurité et la confiance. C'est exploité correctement et c'est doux. Ce sont les vraies forces de ce roman (avec Gaëlle bien sûr) à mon avis.

Captain Morgan : Oooh oui, l'horrible méchant, celui qu'on crève d'envie de détester et qu'on déteste avec plaisir. Il est bien amené, il est bien avancé il est … Ombrageste ! Charismatique, sadique, douloureux. Il est dangereux et on aime ça ! Un vrai méchant, un vrai pourri. C'est magique de pouvoir haïr aussi facilement !

Le point ? :

Gabriel : Le chéri qui s’intéresse à Gaëlle... Pourquoi un point d'interrogation, parce que c'est l'incarnation du secret. On ne sait rien ou presque sur ce personnage, il porte un voile et il a plein de choses à nous montrer. Il est présenté de manière tantôt sympathique, tantôt énervante. On ne sait pas ce qu'il se passe dans sa tête, on ne connaît pas le fin mot de l'histoire. On sait qu'il a encore beaucoup à nous amener. Vivement la suite !

Points « Faibles »

Les autres Familles : Les clans, ils sont là, il sont plusieurs mais ils sont pas vraiment développés. Après, le choix de l'auteur va de soit, on ne peut pas tout développer au détail près dans 130 pages, il faut faire un choix. Mais la curiosité mes amis, la curiosité ! J'adorerais en savoir plus !

Conclusion :

Un bon roman, très agréable à lire, une intrigue originale et intéressante. On a envie de lire la suite, de connaître le fin mot de l'histoire, d'en apprendre d'avantage. On a envie de voir courir Gaëlle ! La voir saisir la liberté, remporter la victoire et enfin, la voir heureuse. On veut le bonheur du petit groupe et que les choses s'arrangent ! Je conseille donc ce roman à tous les fan d'Hunger Games et Dystopie en général, ca vous changera des Etats-unis et autre. Là, c'est un cadre que vous connaissez ! Ne résistez pas ! Laissez vous tenter. Allez vous vautrer dans le canapé, un chocolat chaud et CE bon livre !

Avis de Cecil Vernet : Addictif, sensible, dur et intelligent. J'ai vraiment aimé ce roman Young Adult, romantique sans être écœurant, toujours révolté et brûlant. A lire d'une traite sans modération !

Nim















Les Fables du Sang

Chapitre 4

Léo était installé sur sa moto, chevauchant les rues à plus de 150km/h. Il esquivait de justesse les voitures, prenait les virages les plus serrés, roulait même parfois sur le trottoir pour éviter des voitures qui étaient à l'arrêt. Rarement Léo n'avait conduit de la sorte. En fait, jamais il n'avait roulé aussi imprudemment de toute sa vie. Mais aujourd'hui était un cas exceptionnel. Quelque-chose était arrivé à Eliana. Il n'avait aucune preuve de ce qu'il avançait, mais son esprit le lui hurlait comme si il s'agissait d'une évidence, et il savait au plus profond de lui que c'était la vérité.

Il passa entre deux voitures sous les coups de klaxons agressifs des conducteurs, évita un piéton de justesse, bifurqua vers un sens interdit et brûla plusieurs feux rouges, manquant à chaque fois de justesse de se faire percuter par une voiture ou un camion. Mais tout ces dangers lui importaient peu, il devait arriver à destination le plus vite possible, la vie d'Eliana était en danger et il n'y avait pas une seule seconde à perdre. Il tourna à droite, grillant la priorité à une autre voiture et s'engagea dans un chemin de campagne. Enfin un chemin peu fréquenté. Il accéléra.

Plusieurs kilomètres plus loin, il pila sa moto, fit un dérapage sur la roue arrière et s'arrêta net devant un gigantesque château. Il enleva son casque en quatrième vitesse et ne prit même pas le soin de le poser. Il l'avait balancé contre le sol et avait filé vers l'édifice qui se présentait devant lui. Il ouvrit violemment la porte qu'il ne referma pas et se dirigea vers une jeune femme qui était assise derrière un comptoir. Elle était habillée en tailleur noir et avait des cheveux blonds attachés en chignon derrière la tête. Elle lui offrit un sourire tout ce qu'il y avait de plus faux.

- Bonjour Léo, que puis-je pour vous ?

- J'ai besoin de voir M. Audlington, dit-il en tentant de garder son calme.

- Mr. le Directeur est absent pour aujourd'hui, mais je peux lui transmettre un message si vous le souhaitez.

Léo fit tout son possible pour ne pas céder à la tentation d'abattre son poing sur la table, ou sur le visage de cette secrétaire. Il se retint à l'ultime seconde. Cette femme ne faisait que ce qu'on lui demandait, elle ne savait même pas où elle se trouvait actuellement. Il fouilla dans sa poche et posa cinq billets sur le comptoir. Elle les ramassa sans montrer la moindre émotion, cachés par ce masque souriant.

- Mr. le Directeur se trouve dans son bureau, au 3ème étage.

Léo, sans même prendre la peine de lancer un remerciement, s'élança vers l’ascenseur. Il appuya sur le bouton « 3 » et attendit que les portes se referment. Son cœur battait à tout rompre, son souffle était haletant. Il devait se calmer. Il n'arriverait pas à avoir ce qu'il veut s'il reste dans cet état. Il inspira longuement, tentant de reprendre son souffle. Il fit le vide dans son esprit. Les portes s'ouvrirent, il se sentait prêt. Il s'engagea dans le couloir et ouvrit une porte. Il avança vers le bureau du directeur qui se retourna, surpris de voir quelqu'un le déranger alors qu'il avait ordonné à ce que personne ne vienne le voir. Un sourire s'étira sur son visage.

- Léo ! Heureusement que c'est toi sinon j’appelais la sécurité !, dit-il sur un ton faussement amusé.

M. Audlington était un homme âgé, plus de la cinquantaine. Il avait des cheveux bruns teintés de quelques cheveux blancs plaqués à l'arrière du crâne. Malgré les quelques rides apparentes sur son visage, il n'en restait pas moins vigoureux. Il était habillé d'un costume trois pièces marron clair ornés de boutons en or. Un homme de pouvoir.

- Pourrais-je savoir ce qui t'amène ici ?, poursuivit-il.

Léo s'approcha de lui, posa fermement ses mains sur la table et planta son regard sur M. Audlington. Un regard plein de haine mais aussi de détermination.

- Vous savez pertinemment pourquoi je suis là.

Un long silence s'installa. Léo continuait de fixer M. le Directeur dans les yeux qui ne détourna son regard à aucun moment. Leurs yeux parlaient. Et ils en dirent long. Aucun mot ne s'échappa de la pièce, seul le crépitement du bois qui se consumait par le feu de la cheminée. Aucune parole ne fut prononcée, et pourtant la conversation était déjà terminée. Léo se redressa, fusillant toujours du regard M. Audlington qui, lui, ferma les yeux comme pour s'immerger dans un lointain passé.

- C'est regrettable Léo, fort regrettable. Tu étais le meilleur élément que j'avais, personne n'avait un talent comme le tien. Si seulement tu n'avais pas été corrompu par ce monstre, nous aurions pu avoir un grand avenir, toi et moi.

Léo serra les poings à s'en rendre les phalanges blanches. Il devait garder son calme, c'était le seul moyen.

- Nous ? Il n'y a plus de nous. Il n'y a plus que vous, et moi. Et dans quelques instants, il n'y aura plus que moi.

A nouveau le silence s'installa, aussi lourd que du plomb. Audlington passa la main sur son crâne en soupirant. Il regrettait réellement d'en arriver à ce point là, mais il n'avait plus d'autre choix désormais. Il avait tenté de convaincre sa pièce maîtresse, mais son niveau de corruption était trop élevé pour en tirer quoi que ce soit.

- Tu connais la sentence, Léo. Quiconque trahit l'Ordre ne peut que connaître la mort, dit-il sans la moindre once de sentiment.

Il claqua des doigts et la seconde suivante, une poignée d'hommes de mains apparurent dans la pièce. Tous habillés de costume noir. Ils tenaient chacun une arme à la main. Pistolet, sabre japonais, lance, massue. Léo observait la situation, mais ne semblait pas inquiet pour autant. Il leva légèrement le pied droit et la seconde suivante, il l’abattit sur le parquet de bois. Une onde de choc se propagea dans toute la pièce, faisant voler mobiliers mais aussi les soldats qui furent assommés sur le coup. Seul Audlington n'avait pas bougé, toujours assis sur son fauteuil de cuir, le coude posé sur le bras du fauteuil et sa main posée sur sa mâchoire.

- Je vois. Je vais devoir m'en occuper seul.

Il se leva de sa chaise, planta son regard dans celui de Léo et ouvrit la paume de sa main droite. La seconde suivante, une rapière sortie de nulle part s'y posa. Audlington se mit en garde, jambes et pieds serrés, la pointe de la fine lame dirigée vers le visage de Léo. Il prononça une incantation en latin et une fois la phrase terminée, l'espace se déforma et en quelques secondes. Léo et Audlington avaient changés de dimension. Ils se trouvaient désormais dans un gigantesque plateau dont le bout filait vers l'horizon. Aucun obstacle. Le ciel au dessus d'eux était teinté de rouge, le rouge du sang des vampires.

Léo ferma les yeux. Il répugnait cette solution, mais c'était hélas la seule pour pouvoir neutraliser son ennemi présent.

Audlington se tenait toujours devant Léo, en garde. Il attendait que ce dernier invoque son arme avant de l'attaquer. Il se savait bien plus fort, bien plus expérimenté que ce jeune homme malgré son talent inné. Mais celui-ci n'avait pas l'air décidé de s'armer. Acceptait-il sa sentence ? Si tel était ainsi, alors que justice soit faite. Il s'approcha de Léo, la rapière décrivant un arc de cercle. Il tendit sa lame et sans hésitation, l'abattit sur le cou de Léo. Mais elle fut bloquée au dernier moment. Bloquée par... Une main. Léo avait levé le tranchant de sa main pour bloquer la lame d'Audlington. Aucun filet de sang ne s'en échappa. Les yeux de Léo s'ouvrirent et se braquèrent sur Audlington. Ce ne fut pas deux yeux bleus-verts qui le fixèrent.

Mais deux yeux noirs de jais.

- Ces yeux... Zalphel ?! S'exclama le chef de l'Ordre.

- Audlington... Répondit ce qui n'était plus Léo. Cela faisait longtemps.

Damien

Portail

Une arrivée mouvementée

La chute fut rude pour Micka qui tomba sur le coccyx, assez violemment. Malheureusement, elle n'eut guère le temps de bouger que Maxens chuta sur elle. Cependant, elle eut le temps de les faire tous les deux rouler, évitant ainsi de se prendre les deux sacs de sport dans la figure. Ils restèrent ainsi quelques secondes avant de soupirer et de se laisser tomber dans l'herbe, enfin, ils supposaient que c'en était. Ils ne voyaient absolument rien, la nuit couvrait tout, la lune était noire et il n'y avait aucun lampadaire à l'horizon. Une fois le choc passé, la jeune femme frissonna.

« Punaise, mais c'est qu'il pèle en plus ! »

Elle entendit le petit rire de gorge de son ami.

« Tu veux que je te tienne chaud, dis ? »

Elle rit à son tour et tâta le sol, jusqu'à trouver son sac. Elle l'ouvrit et en sortit une couverture.

« Max ?... Viens par ici, je vois même pas où tu es ! »

Elle sentit la main de son ami effleurer la sienne, puis l'attraper et l'attirer à lui. Elle les enroula tout les deux dans le plaid avant de soupirer.

« Je crois qu'on va devoir rester ici cette nuit. Il fait trop noir et ma lampe torche est naze ! »

Elle sentit le jeune homme se coller tout contre elle avec un grognement qui se voulait pervers, s'il n'y avait pas eu le petit rire avant qu'il ne prenne la parole.

« Te sentir contre moi comme ça, ça me rend tout chose. »

Puis, il rit avec son amie. Ils en avaient manifestement besoin. Ne sachant pas du tout où ils se trouvaient, ils étaient angoissés, et cela était bien normal. Mais, leur imagination leur faisait voir un peu tout et n'importe quoi, et, malgré l'angoisse qu'ils sentaient naître dans leurs poitrines, ils étaient surtout excités par le besoin d'aventure rocambolesque que cela pouvait leur apporter. Ils se blottirent dans un coin où l'herbe était douce et ne tardèrent pas à s'endormir, des idées plein la tête.

Ce fut un coup dans les côtes qui réveilla Maxens, au petit matin. Lorsqu'il ouvrit les yeux, en grimaçant, il vit une triplette de bons hommes habillés de cuir au dessus d'eux, les fixant d'un air mauvais. Il glissa un regard vers Micka. Elle était réveillée aussi, les cheveux légèrement en bataille, mais toujours maintenu dans sa natte. Elle les regardait avec un air méfiant. Il savait très bien ce que ça voulait dire, et ça n'annonçait pas forcément quelque chose de bon. Elle déglutit en voyant l'un d'entre eux dégainer une épée courte et l'approcher de sa joue. Elle repoussa la lame, avec un mouvement plein d'humeur.

« Mais c'est qu'elle a du caractère en plus, la donzelle. »

Elle gonfla les joues, signe qu'elle retenait un soupir. L'un des trois, qui semblait être le chef de la petite bande, reprit l'autre du regard et prit les deux jeunes gens de haut.

« Selon le vingt-troisième décret de sa majesté Justin le Grand, les forêts de Halbourg sont sa propriété et aucune infraction ne doit y être faite par des êtres humains, du moins. L'infraction sera donc amendé de quinze argentines et de trente coups de fouet. »

Micka ouvrit de grands yeux et eut un rire nerveux.

« C'est une blague, pas vrai ? »

Mais elle vit dans le regard de son ami que ce qu'il vivait était bel et bien réel. Son air se renfrogna brusquement. La situation ne leur plaisait pas, à tous les deux. Elle essaya de se redresser, mais le pervers pointa de nouveau sa lame vers elle.

« Oh non, on ne bouge pas, ma chérie... Quoi que, si tu veux nous vendre tes charmes, on saura se montrer généreux... »

La jeune femme, écœurée, repéra rapidement son sac posé aux pieds de son ami. Elle déglutit. Mais, sans qu'elle ne le voit venir, l'homme se pencha sur elle et sa lame découpa d'un coup sec le bustier qu'elle portait. S'en était trop pour la jeune femme au caractère bien trempé. Alors que le garde se penchait vers elle, elle lui asséna un grand coup de pied au visage et le repoussa violemment en arrière.

Profitant ainsi de la surprise, Maxens tira le katana qu'il avait à la ceinture et le planta sans réfléchir dans le ventre du chef du groupe. Micka attrapa son sac avant que son ami ne lui attrape la main et ne l'entraîne derrière lui. Ils coururent pendant un moment, il ne surent jamais combien ni par où. Mais, au bout de quelques temps, Maxens s'assit dans une petite caverne, que le temps avait creusé dans la roche, et recouverte de mousse. La jeune femme, essoufflée, s'assit non loin de lui, en poussant un soupir.

« Dis, si c'est une façon de me dire qu'il faut que je perde du poids, c'est pas très sympa. »

Ce qui était bien, avec Micka, c'était qu'elle prenait la majorité des choses avec humour, ce qui faisait d'elle une femme sympathique, avec certes un caractère très fort, mais son humour et sa gentillesse arrivait tout de même à prendre le dessus. Il sourit et la regarda avec un petit sourire narquois.

« Mais non, l'effet de surprise est toujours le meilleur !... Au fait, très joli ! »

Elle le fixa avec un air interrogateur et quand son regard se posa sur sa poitrine, presque à nue, elle rougit violemment, se couvrant avec les reste de son bustier. Heureusement, elle avait eu la présence d'esprit d'emporter au moins un sac, le sien, et, en fouillant, elle y trouva le débardeur noir qu'elle portait la veille et soupira de soulagement en l'enfilant. Elle y trouva également ses deux gourdes qu'elle avait eu la présence d'esprit de remplir, hier, avant de quitter le terrain du Grandeur Nature. Elle en tendit une et regarda la forêt qui s'étendait à ses pieds.

« Bon... A ton avis on est où ? On se serait endormi hier soir en plein GN et on ne se réveille que maintenant ? »

Elle savait très bien que non, mais il n'y avait pas de mal a espérer. Elle tira son téléphone de sa besace, mais étrangement, il refusa de s'allumer, et de même pour celui de Maxens. Elle se roula une cigarette, devenant soudainement très nerveuse. Maxens se tourna vers elle la prit par les épaules, plantant son regard dans le sien.

« Hey ! Je te connais, je sais que tu vas commencer à paniquer d'ici peu de temps, et il ne faut pas... Il faut découvrir où on est, et surtout, trouver de l'eau potable. D'accord ? »

Elle acquiesça d'un signe de tête. Ils ne reprirent la route que deux heures plus tard. La soif allait, ils avaient beau rationner l'eau, ils n'étaient pas déshydratés. Mais la faim commençait doucement à leur tirailler le ventre. Et aucun des deux ne savaient chasser ni pêcher.

Au milieu de l'après-midi, ils arrivèrent en fin dans une plaine. Elle eut un petit cri de surprise en voyant le lac quelques centaines de mètres de plus loin. Maxens explosa de rire en la voyant s'y précipiter comme une dingue. Il aurait voulu la retenir, mais savait que c'était peine perdue, elle ne l'écouterait pas. Il la vit se mettre en sous-vêtements et plonger. Il était plus prudent qu'elle, beaucoup plus prudent, mais l'envie d'un bain pour se décrasser devint plus forte et il finit également par se jeter à l'eau. Au moins, ils avaient trouvé une source d'eau, même s'ils ne savaient pas du tout où ils se trouvaient.

Avec l'eau, ils trouvèrent quelques arbres fruitiers, ce qui soulagea leur faim. Plus le temps avançait, plus Micka avait cette impression de se trouver sur une terre paradisiaque.... Mais elle vit bien que c'était le contraire aux alentour de huit heures, dans la soirée. Quand elle vit au loin une lueur jaune-orangée. Maxens regarda dans cette direction quelques instants avant de jeter le trognon de la pomme qu'il venait de manger dans le lac.

« A mon avis, ce n'est pas qu'un feu de camp, si tu vois ce que je veux dire. »

Ils étaient beaucoup trop loin pour pourvoir agir de quelconque manière. Ils regardèrent tristement le feu s'éteindre, petit à petit... Et ils ne remarquèrent pas la main qui se posa fermement sur l'épaule de Maxens, qui sursauta. Tout deux se retournèrent et eurent un cri de surprise étouffé en voyant ce qui se trouvait devant eux.

Lehiah




Quête de l'Oracle

Le départ d'Absolom

Une petite silhouette se glissait dans la foule, profitant de ne même pas mesure un mètre, courant comme elle pouvait malgré cette infâme armure, dans le seul but de rejoindre la loge des Eclaireurs d’Absalom.

La peau couleur bronze, les cheveux pourpres, elle ne passait pas inaperçue, mais dans ce quartier où elle avait vécu, le quartier des Sages, le quartier érudit de la ville d’Aroden, on la regardait faire avec complaisance. Tous savaient qu’elle avait attendu ce moment là avec énormément d’impatience. Ce moment où elle obtiendrait le statut d’Eclaireur de la plus prestigieuse Société de Golarion.

Kaerelena Uranejana Lenaheda Segachika, de son nom complet et particulièrement difficile à retenir, était ce que l’on nomme une gnome à peine âgée de cinquante deux ans, ce qui pour ceux de son espèce, est très jeune. Elle n’avait dépassé l’âge adulte qu’il y a une dizaine d’année, et elle serait déjà partie à l’aventure, si son père n’avait pas exigé d’elle auparavant une immense tâche : celle de recopier tous les livres de médecine qu’il avait écrit. Si la jeune femme avait alors haït son père, force est de constater qu’elle a alors emmagasiné d’incroyables connaissances sur le corps humain, et un joli pécule, puisqu’elle avait été payée. Sa tâche aussitôt accomplie, elle avait mandé le statut d’Eclaireur, qu’elle n’eut aucun mal à obtenir. A vrai dire, les Eclaireurs sont nombreux, et en faire partit n’est jamais compliqué. Au contraire de s’illustrer dans leur rang.

Elle franchit les grilles de la Grande Loge, et se précipita dans un salon, pour y retrouver un jeune homme, un humain, à la peau mate, aux cheveux de jais, et aux étranges yeux amandes. Ahmed Al’Tora était un kélésithe pur souche, et cela se voyait dans son physique, mais aussi dans la manière de se tenir. Alors qu’elle se planta devant lui avec un grand sourire, il s’inclina, et parla d’une voix grave. Ahmed n’était pas vraiment charmant, bien au contraire. Non pas qu’il était laid. Mais il n’avait ni la tenue ni la présence d’autres de son peuple, et l’on pourrait presque croire qu’il suffisait de cligner des yeux pour qu’il disparaisse. Discret malgré lui. Il portait à la ceinture un cimeterre ainsi qu’une épée courte, et avait revêtu par-dessus des habits pratiques pour le voyage de nombreuses protections de cuir, formant une armure efficace, mais pas trop lourde, qui ne le gênerait pas tant dans ses mouvements.

L’homme était plus qu’un guerrier. Il était un rôdeur. Il avait été formé en dehors de la ville pour être un éclaireur et un explorateur hors pair. Il serait sot de le limiter à un simple guide, ou un vulgaire trappeur. Cartographe de métier, il avait pour but de poser le monde sur papier, plus précisément que jamais cela n’a été fait.

Au contraire d’Ahmed, Segachika était bien incapable de se défendre contre quelques menaces que ce soit, malgré l’arbalète qu’elle portait dans son dos. Non. Segachika était une érudite, bénie par les dieux. Ou maudite, selon les points de vue. Elle avait une personnalité flamboyante, et un charme indéniable. On l’écoutait toujours, pour une raison inconnue. Oracle des dieux, la gnome était en contact permanant avec les cieux, les étoiles, et se sentait appelée par ceux-ci depuis toujours. Elle ne comptait plus les jours passés à observer, fascinée, la Pierre Etoile dans la cathédrale de la ville.

Si le capitaine aventurier leur avait largement conseillé, alors que tous deux se faisaient accepter dans l’organisation, de voyager ensemble, ce n’était pas pour rien. Il savait que les talents de l’autre compenserait les lacunes de l’autre, et inversement. De plus, Segachika disposait d’un pouvoir recherché dans les groupes d’aventuriers. Les dieux lui avaient donné le pouvoir de soigner les blessures. En plus de ses talents de médecin, acquis grâce à son père. Et scribe déjà reconnue, il ne doutait pas de la qualité de ce qu’elle pourrait lui envoyer. A l’unique condition qu’elle survive.

Les deux jeunes gens, bien que Segachika est à vrai dire plus du double de l’âge de Ahmed, s’entendaient bien. A vrai dire, la gnome avait tendance à s’entendre avec tout le monde, exceptés les éternels traditionnalistes, qui refusaient de s’ouvrir aux progrès, aux nouveautés, et à la libre création.

Après quelques banales paroles sans intérêt, Ahmed se saisit d’un sac volumineux, contenant sans doute de nombreuses choses. Pour sa part, Segachika ne transportait…. Rien. Petite et faible physiquement, elle était tout simplement dans l’incapacité de porter plus que son armure, son arme, une couverture, et quelques petites choses. Et elle était bien heureuse d’avoir à ses côtés un homme fort qui pouvait transporter tout ce dont ils auraient besoins pour vivre dans la nature sauvage. La veille, ils s’étaient prévus un long voyage.

Ils passeraient déjà quelques temps au Taldor, Les Eclaireurs de Golarion avaient beau être parfaitement neutre dans les différents conflits entre les nations du monde, ils avaient une légère tendance à protéger Absalom comme leur pied à terre, tout aussi neutre qu’eux. Ainsi, ils avaient accepté de transmettre un pli officiel au Taldor, les informant de l’emprisonnement de deux de leurs espions, et la peine capitale pour ceux-ci. La manœuvre diplomatique derrière ceci leur échappait, mais puisque cela était mandé par le Conseil… Ahmed avait aussi accepté un travail de cartographe, de la part d’un Osirionnais, consistant à reproduire le réseau hydrographique des plaines du Tandak, de manière la plus détaillée au possible, afin d’apporter ces connaissances là en Osirion, terre désertique par excellence. Une fois ces cartes envoyées, via les Eclaireurs, les deux apprentis aventuriers comptaient traverser le Bord du Monde, non sans oublier de visiter les vestiges Azlantes de ces montagnes. Arrivés dans les Plaines Sifflantes, ils exploreront l’Empire du Kélesh, les terres des origines lointaines d’Ahmed, dont il maitrisait même la langue. Si les steppes désertiques des Etendues balayées par le vent ne s’annonçaient pas comme une partie de plaisir à traverser, le plus dangereux était sans doute les Anciens Royaumes, encore plus à l’est. Et Segachika se faisait déjà un plaisir d’y aller. Elle sentait que les dieux l’y poussaient, qu’il y avait là de grands mystères et de magnifiques choses qui s’y passeront. Magnifiques comme terribles. Mais le chemin serait bien long, avant qu’ils puissent seulement aller au cœur des terres du Ninshabur, tant les dangers qui les attendraient seraient grands. Elle avait même d’ailleurs caché cette intention à Ahmed, comme aux autres Eclaireurs qui étaient à leurs côtés. Après une exploration de l’Empire du Kélesh oriental, là où sa civilisation est grandiose, les deux éclaireurs se rendraient dans le mystérieux Tian Xia, un continent dont on ne sait encore rien, ou presque. La perspective de cet immense voyage réjouissait les deux. Mais pas pour les même raisons.

Les deux compagnons se dirigeaient maintenant en direction des docks de la ville. Absolom étant sur une île, la première étape pour partir à l’aventure était naturellement de rejoindre le continent. Ils n’avaient qu’à trouver un navire au capitaine arrangeant, pour rejoindre la ville d’Oppara. Ils ne mettront pas longtemps à atteindre les côtes du Taldor. Une petite journée de navigation. Ils n’avaient qu’à croiser les doigts pour ne croiser aucun pirate. Il y avait toujours quelques fous, mais ni la marine d’Absalom, ni celle du Taldor, était à prendre à la légère. Aussi, la première partie de ce voyage s’annonçait sans aucun trouble. Ils traverseraient la mer, puis remonteraient le fleuve Pothmos jusqu’à la capitale.

Ils avaient réservé une place hier, dans l’après midi, sur un bateau d’un marchand. Celui-ci se nommait Abbas Tijabi, et était un ami d’enfance d’Ahmed. En conséquence, ils avaient obtenu un rabais non négligeable. Seulement dix pièces d’or chacun pour une cabine confortable. Tous les voyageurs ne pouvaient pas en dire autant. Quand ils arrivèrent devant le navire, le capitaine du bâtiment les accueillit en personne. Mohammed Tijabi, le cousin d’Abbas. Chez les kéléshite loin de leur patrie, la famille est une chose sacrée, et l’on s’entraide entre frères, et même entre cousins.

Comme Ahmed, il s’inclina face à la gnome, d’un air révérencieux. Segachika était doublement respectée parmi ces hommes du Kelesh. D’abord parce qu’elle était une femme, et chez ce peuple, les femmes sont sacrées, car elles donnent la vie. Mais il n’ignorait pas non plus qu’elle était médecin, et surtout, qu’elle était touchée par les dieux. Tout cela lui fit bénéficier d’un acceuil digne de la plus haute noblesse du Qadira. Gracieuse, elle remercia le capitaine, et les marins, tous des kélésithes, pour cet honneur, avant de filer dans la cabine qu’elle partagerait avec Ahmed.

Ils purent y déposer leurs affaires, et argumenter, pour qui occuperait le lit. Même si tout son charme et tous ses arguments n’y firent rien. Car l’honneur d’Ahmed lui interdisait de la faire coucher à même le sol tout comme dormir sur la même couche. Il sortit de son sac une paillasse, qui lui servirait de lit. Oh, ils auraient pu demander deux cabines –le prix n’aurait que doubler- mais Ahmed avait refusé tout aussi fermement de laisser seule dans un milieu possiblement hostile la jeune femme. L’honneur des hommes du Kélesh est trop important. Trop imposant. Pour Segachika, c’était une tare, mais en même temps, elle savait apprécier la force tranquille du guerrier à ses côtés.

Comme disait son père, on ne peut pas tout avoir.

Segachika posa rapidement ses affaires avant de se précipiter sur le pont, pour voir sa ville natale, cette ville qu’elle avait craint de ne jamais pouvoir quitter, s’éloigner. Évidemment, Ahmed la suivait, telle une ombre. Il prenait vraiment trop à coeur sa protection. Il surveillait attentivement les alentours, alors que la gnome s’émerveillait. Les marins autour s’activaient. Le capitaine lançait des ordres à la volée. Elle ne comprenait pas ce qu’ils disaient. Elle savait parler au total dix langues, mais pas celle ci. Ce qui l’exaspérait en un sens. Elle adorait les langues. Peut être était-ce du à sa malédiction. Cette facheuse manie qu’elle avait, dès qu’elle était stressée, de parler une langue que personne ne connaissait. Elle jeta un regard à Ahmed. Elle ne l’avait même pas averti. Le céleste. Elle devrait peut être le lui apprendre. Elle se mordit la langue. Elle ne devait pas en parler. A personne. Qui accepterait de voyager avec elle ? A la moindre petite situation stressante, pouf, impossible de communiquer avec elle. Et elle, elle ne les comprendrait pas plus.

Ahmed fixait sa camarade. Elle avait un air soucieux, mais il ne dit rien. Il n’était pas dans son habitude de parler pour ne rien dire, ou de poser des questions embarassantes. Il jeta un dernier coup d’oeil à la ville qui s’éloignait. La femme qu’il aimait demeurerait entre ces murs. Combien de temps avait-il avant qu’un homme ne la demande en mariage ? Il n’en savait rien. Il savait juste qu’il avait peu de temps. Peu de temps pour prouver sa valeur. Pour devenir quelqu’un digne d’elle.

« Alors Ahmed, qu’est ce que ça te fait de quitter cette ville ? »

Le guerrier se tourna vers son cousin. Il avait eu plus de chance lui. Les Tijabi étaient riches. Ils avaient pu faire leur preuve. L’un en tant qu’armateur, l’autre en tant que capitaine. Quand il partait, Mohammed savait quand il revenait, à peu de choses près, et ce qu’il pourrait rapporter. Lui, il n’avait aucune idée de quand il pourrait remettre les pieds à Absalom.

« Ahmed, si tu continues à te morfondre, tu ne pourras pas profiter du spectacle. Notre ville s’éloigne, mais notre destin et notre quête se rapprochent.

- Haha, tu devrais écouter la prophétesse, Ahmed. Allège ton coeur et apporte fierté et honneur à ta famille. Par tes actes et tes réussites. »

Segachika sourit tranquillement à Mohammed, qui s’éloigna alors après un hochement de tête. Puis elle reporta son attention sur ce fier guerrier. Taciturne guerrier surtout. Le vent gonflait les voiles désormais grandes ouvertes et leur navire avançait vite. De l’arrière, Segachika courrut jusqu’à la proue pour voir se dresser devant elle la mer et à l’horizon, loin, si loin, les côtes du Taldor. La Cité Dorée n’attendait qu’eux, elle en était persuadée. En tout cas, les autoritées tadanes seront enchantées de recevoir leur petite lettre. Enfin, pas vraiment. A vrai dire, cette histoire la tracassait quelque peu. Et si le Taldor s’en prenait à eux du coup ? Ils avaient beau voyager en tant qu’Éclaireurs tout à fait neutre, ils avaient beau ignorer -officiellement- le contenu de cette lettre. Et bien, ils pourrait faire échange non ? En tout cas, son instinct lui envoyait de grands signaux d’alertes à ce sujet. Et son instinct avait toujours vu juste. Il faut dire, son instinct était en contact direct avec quelques puissances divines. Elles ne savaient trop lesquelles. Mais certains prêtres pensaient que Desna guidait son chemin. Sans doute son attirance pour les étoiles. Ça ne la gènerait pas, elle appréciait Desna. Une déesse libre et bonne, qui bénit les voyageurs. Qui apporte la chance. Et celle qui a placé les étoiles. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle vénérait la déesse. Pourtant dans ce monde, la plupart des personnes vénèrent au moins un dieu. Ou d’en honorer un certain nombre, en certaines occasions. Quel marin n’adresse pas une prière à Desna et Gozreh avant de prendre la mer ? Et elle ne connaît pas un seul être, peu importe sa race, qui n’a pas adressé une prière à Pharasma lors de la mort d’un proche. Alors qu’elle aidait son père, elle en a vu des hommes, des elfes, des nains et des gnomes murmurant quelques mots pour leur père, mère, enfants, frères… Amis.

Ahmed n’échappait pas à la règle. Elle se demanda un moment quels dieux il pouvait honorer. Gozreh. Erastil. Peut être Desna aussi, qui sait pour un cartographe. Est ce qu’il pouvait cartographier le ciel ? C’était important aussi, cette voûte céleste. Sous son regard, on ne pouvait jamais se perdre.

« Absalom n’est déjà plus qu’un point. Gozreh nous fait bénéficier de sa bienveillance.

- Est ce Gozreh ou bien un phénomène tout à fait naturel et explicable ?

- Gozreh est la nature.

- Mais peut-on voir sa présence derrière chaque phénomène naturel ? Ne devrons-nous pas plutôt voir celle-ci derrière chaque phénomène qui enfreint les règles naturelles ?

- Tu aimes avoir réponse à tout.

- J’ai vécu parmi les érudits, ce genre de questions, de débats, étaient choses courantes.

- Mais existe-t-il vraiment des règles pour le vent ?

- Bien sûr. Les gaz, donc l’air, se déplacent du chaud au froid. On a pu le constater dans le cadre d’expériences, mais au niveau global, c’est plus compliqué. Cependant, certains vents sont très réguliers et des érudits les étudient. »

Leur plus grande conversation depuis ce matin, même leur dispute les avaient vu échanger moins de mots. Ahmed s’emmura à nouveau dans le silence, observant l’horizon. Il imaginait la capitale taldane, là où Segachika en savait déjà tant par les livres. L’on disait de la ville qu’elle était tout de marbre et de pierre, que les toits étaient en or. Enfin, certainement pas chez les plus pauvres. Les Réduits restaient des taudis, et peu importe la ville, les taudis restent des endroits sales, pauvres et bien trop facilement inflammables.

Oh, elle en connaissait, des choses sur Oppara et sur le Taldor. Mais tout ça, ce n’était que des choses lues dans des livres. Bien loin, si loin de la réalité. Elle avait hâte, si hâte de voir le monde par elle même plutôt que par ses livres.

Le crépuscule arrivait déjà. Segachika avait passé la journée à la proue du navire. A l’horizon, elle pouvait désormais apercevoir les toits de la Cité Dorée. Mais ils n’accosteraient que demain, au petit matin. Ahmed posa sa main sur son épaule. Il était temps pour eux d’aller se reposer.

Elle arpentait des rues inconnues, dans une ville toute de marbre et d’or. On l’appelait, mais elle fuyait. Elle fuyait des hommes. Des chevaliers. Des gardes. Pourquoi ? Elle ne savait pas, mais elle savait qu’elle devait les fuir, qu’elle devait trouver refuge. La porte d’un temple s’ouvrit devant elle. Elle ne se posa aucune question et y pénétra. Pour faire face à un jeune homme aux yeux de chats. Il portait un tablier d’artisan, et semblait forger une clef. Un serrurier. À ses côtés, une elfe entourée de guêpes l’observait. Elle était magnifique et terrible, dans sa tenue provocante et sensuelle.

Maku




















Astuces et Annonces

Les Astuces du Professeur Foldingue

Wesh les gens, ça farte ? (Ouais vous avez vu, je fais dans le langage D’jeuns !)

Nouvelle astuce aujourd’hui, pour ceux qui puent ! Ouais, je fais aussi dans la finesse, MOUAHAHA ! Bref ! Pour ceux qui ont du mal à trouver un déodorant qui leur convient, et je parle en connaissance de cause, je suis moi-même exposé à cette affreuse contrainte. Vous devriez voir ma blouse quand je bossais sans connaitre ça, c’était comme si je sortais de la piscine… Et je vous parle pas de l’odeur, héhé ! Je vous parle donc de la pierre d’alun ! Pratique, et vraiment très économique. Passez en chaque matin sous les aisselles, et adieu la sueur et la pestilence qui l’accompagne à chacun de vos pas ! Et elle vous fera quand même minimum quelques mois, contrairement à ces pshits et billes chimiques aux fragrances pas très naturelles qu’on vous vend au supermarché !

Ahaha ! Convaincu, les mioches ?

C’était Foldingue en direct live et ouaiiis , je suis comme ça moi ! A vous les studios !

Annonces de l'Équipe

Et comme toujours, je vais vous inviter à PARTICIPER à votre journal. N'hésitez vraiment pas. À n'importe quel moment, vous pouvez m'envoyer quelque chose. On prend tout, de la lettre au Doctor Love à votre nouvelle, en passant par la petite rumeur, alors, pourquoi hésiter ?Après tout, ce n'est pas mon journal, mais le VOTRE. J'en profite aussi pour remercier ceux qui ont participer à cette édition : Christian, Damien, Ethan, Gideon, Nim, Nocta et Serena. Plein de poutous sur vous ♥

Vous arriverez très bientôt à la partie rp de votre journal préféré. Celui ci correspond au journal parut au moins de janvier, bien avant notre ellipse donc ~

Après celle ci, nous espérons pouvoir toujours produire un DH tous les deux mois in game, mais cela ne pourra pas se faire sans vous, alors, relisez le début de ces annoncs :p

~ Maku