Nim avait toujours voulu être Magizoologiste. Elle avait toujours aimé le soin et rêvait d'animaux fantastiques dès qu'elle en avait l'occasion. Mais elle avait déjà songé à d'autres métiers, peut-être suivre les traces de sa mère ? Elle n'avait pas gardé l'idée en tête bien longtemps. Elle savait juste qu'elle voulait se mettre au service du plus d'êtres vivants possible, pouvoir aider au maximum,

Mais l'été de son entrée à Poudlard, elle oublia et enterra l'idée même d'être en contact avec un trop grand groupe d'êtres humains. Jamais elle ne pourrai y survivre.

Son père, Nathan Landers, Moldu et professeur d'histoire, est un grand fan de musique. Un très grand fan, très porté sur le rock classique qu'il s'empresse toujours de mettre dans la voiture quand c'est lui qui conduit. Seyn l'a suivi dans cette voix, Nim ne tarda pas, bien que les pages d'un roman l’intéresse bien plus. Cette année, pour l'anniversaire de leur père, la dernière génération Landers avait prévu d'emmener leur petite famille à un festival de musique Rock. Nathan était aux anges et voilà bien deux bonnes semaines qu'il ne parlait que de ça.

Le jour J était arrivé et les ça chantait à Tue-tête « Highway to hell » dans la voiture moldu qui les emmenait au festival. Tanys avait un petit sourire aux lèvres en voyant ses deux hommes hurler à plein poumons pendant que la petite rouquine lisait à l'arrière. Elle était fière de sa famille.

La voiture filait à vive allure dans les petites rues perdues d'Irlande et bientôt, l'entrée du festival leur apparue et quelques sons sourds leurs parvinrent. La fête battait déjà son plein.

La petite famille se sépara rapidement, les parents d'un côté et les enfants de l'autre. Seyn tenait sa petite sœur par la main et la traînait derrière lui. Tout deux avait un sourire aux lèvres. Seyn parce qu'il prenait son pied, Nim parce qu'elle était avec son frère. 

Le grand frère avait envie de tout voir, de tout essayer, de pouvoir raconter à son sorcier d'ami comment se déroulait un festival de musique moldu. Ils avaient le sens de la fêtes ces gens là, c'était indéniable et à la vue du nombre de personnes qui progressaient sur place, c'était reconnu.

Le monde se pressait autour de la petite rouquine et il vint un moment où la main de son frère lui échappa.

Le rêve tourna au cauchemar pour la gamine.

Dès que la chaleur protectrice de son frère quitta sa main alors la rouquine se stoppa, n'osant plus faire un pas dans cette marée humaine. Doucement, elle ramena sa petite main contre sa poitrine dans l'espoir vain de garder encore un petit peu de chaleur.

Mais bientôt ce fut une chaleur bien plus désagréable qui prit possession d'elle. Une chaleur malsaine qui partit de ses pieds pour remonter le long de ses jambes, grimper son cou et lui enflammer la nuque. Une goutte de sueur perla sur son front, ses yeux s'écarquillèrent et elle se mit à fixer le vide inexistant.

Son esprit se vida, elle ne pensait plus à rien, elle ne ressentait que le mouvement incessant des gens qui marchaient trop près d'elle, la bousculant avant de lui jeter un regard outré. Les robes, les jeans, les peaux découvertes. Tout fini par se mélanger en un patchwork de couleurs qui dansait devant les yeux de la gamine. Le bruit des chaussures sur le béton lui donnait le tourni. Tout allait trop vite. Le bruit devenait insupportable.

Alors seulement, l'air commença à lui manquer, alors seulement elle senti sa respiration devenir irrégulière. Trop rapide ou trop lente, elle n'en savait rien. Elle n'était pas apte à réfléchir à ça.

Elle avait besoin de son frère.

Voila tout ce qui lui revenait en tête. Une litanie incessante «  Je veux mon frère, je veux mon frère, je veux mon frère... » Et c'est quand elle réalisa enfin la signification de ces mots que les larmes perlèrent aux coins de ses yeux. Incapable de rester debout, elle se recroquevilla sur elle-même et laissa les larmes couler. Elle se sentait comme l'Hermine encerclée par une horde de renards affamés. Elle voyait déjà ses poils blancs et soyeux se tinter de sang alors que les crocs se plantait dans sa chair. Elle suffoquait.

Les sanglots se firent alors audibles, doucement pourtant, discrets. Mais les passants ne s'arrêtaient pas, l'un d'entre eux la bouscula plus violemment et elle gémit. L'homme, qui avait sûrement forcer sur la bouteille, la prise par le bras, la souleva comme si elle n'avait été qu'une poupée de chiffon et se mit à hurler, lui envoyant une haleine fétide au visage.

-Gamine, tu crois vraiment que parce que tu pleures, quelqu'un viendra te consoler ?

Et il la lâcha avant de continuer son chemin. Personne n'avait prêté attention à la scène. La musique qui devait être joyeuse s'était transformée en cacophonie pour Nim. Elle ne voyait plus rien et ne voulait plus rien voir. Elle qui n'avait voulu que passer du bon temps avec sa famille, elle se retrouvait plongée dans un océan de terreur. Une terreur inexplicable et qu'elle ne connaissait pas.

Elle rêvait que tout s'arrête mais elle revoyait l'homme à la bouteille lui hurler dessus : « ma petite, crois tu vraiment que parce que tu pleures, quelqu'un viendra te consoler ? Oublies ça, ce ne sont que des rêves d'enfant. ». Sa voix résonnait dans la tête de la gamine d'une manière aussi désagréable qu'un violon désaccordé.

Elle avait la nausée et le noir l'engloutissait peu à peu. Les larmes étaient maintenant silencieuses et l'air rare.

Mais c'était sans compter sur les deux bras chauds qui la soulevèrent de terre pour l'emmener loin de la foule.

Nim … ? Nim petite sœur ? Je suis désolé.

La voix de Seyn eu l'effet doux d'un carillon, un petit tintement apaisant. Nim se blottie alors contre le torse de son frère et serra sa chemise dans ses poings avant de prendre une grande inspiration.

Elle finit par relever la tête. Les joues baignées de larmes, elle avisa son frère au regard plus qu’inquiet. Il s'en voulait. Il s'en voulait tellement qu'il passa bien cinq minutes à demander pardon à la petite rouquine qui reprenait péniblement ses esprits au chaud dans les bras de son frère.

Elle ne lui en voulait absolument pas, dotant que ce n'était pas de sa faute. Mais rien ne calma l'ancien Gryffondor. Ce ne fut que quand Nim s’endormit dans es bras qu'il poussa un soupir de soulagement.
Ce jour là, Seyn avait failli perdre son rayon de Soleil en hiver et Nim avait découvert que trop d'êtres humains au même endroit, elle ne le supportait pas.

La compagnie des animaux lui allait bien mieux, elle en avait maintenant la certitude.