L'alchimiste te répondit en italien, te souhaitant – également – bon appétit tout en ajoutant un petit compliment à la fin de sa phrase. Tu aimais les langues latines, autant que celles ayant un origine nordique (scandinaves, germaniques, etc). Tu en parlais beaucoup et tu te défendais dans d'autres puisque tu avais beaucoup voyagé, tu avais vécu dans plusieurs pays après avoir quitté l'Autriche. Ceci dit, tu appréciais tout autant les langues anciennes – elles étaient bien plus intéressantes, elles étaient mystérieuses et ceux qui les parlaient étaient rares, de nos jours.

Ton cadet te sourit avant de boire une gorgée de whisky sans détourner son regard ni lâcher ta main. Il entama son croque-monsieur, tout comme toi – tu prenais ton temps, savourant. Tu n'étais pas pressée même si tu voulais vite arriver au dessert. Un petit sourire aguicheur était resté figé sur ton visage, taquin et provocateur en même temps. Ton interlocuteur ne tarda point à reprendre la parole – faisant que ton sourire s'élargisse :

— Concernant le dessert, je connais un endroit pas trop éloigné où nous pourrions déguster quelque chose d'excellent.

Tu eus un petit vicieux à l'entente de ces dires : s'il pensait ce que tu croyais qu'il pensait, alors, il t'invitait à passer chez lui après le repas. Pourquoi pas ? Ça allait être amusant et... très intéressant. Tu t'en avais hâte ! Tu as bu une gorgée de bière, essuyant doucement tes lèvres avant serrer un peu plus sa main. Tu as laissé ses dires en suspens, mangeant un peu de salade avant de lui répondre d'une voix aussi sensuelle qu'enjouée :

— Tu n'auras qu'à m'y guider, trésor. Je m'en réjouis d'avance~♪

Pâle comme un mort, le pauvre Samuel, le barman et fils du propriétaire avait tout aussi hâte que tu partes : il en mourrait d'envie et chaque seconde qui s'écoulait lui paraissait une éternité. Il n'avait rien contre ton cadet, c'était un bon client – contrairement à toi – mais, te voir avec lui le dégouttait : l'amour entre vieux lui donnait des nausées, surtout parce qu'il n'avait que trop d'imagination – honte à lui, qui avait songé à ce que vous alliez faire par la suite.