Depuis ma rencontre avec Yohana, j'avais élargi mes recherches sur la magie et ses origines. Avoir découvert qu'un être doué de magie spontanée pouvait la perdre en apprenant ce que je qualifierais de magie "conventionnelle", c'est à dire celle que la plupart d'entre nous apprenaient à l'école, m'avait poussée à réfléchir plus avant à la notion même de "magie". Était-il sage de la classer en petites catégories comme nous le faisions ? La magie elle-même était elle unie ou bien multiple ? Magie conventionnelle, spontanée, noire ? Tout cela n'était-il pas, au fond, vide de sens ?

Voilà plus ou moins les préoccupations qui envahissaient mon esprit en ce mois de février. Depuis que j'avais fait promettre à Jasper de se tenir à carreau et que l'affaire des drogues animagiques était derrière moi, mes journées étaient retombées dans une triste routine. Je n'avais pas grand chose à faire d'intéressant et ce n'était pas la courte poursuite de la veille (concernant un multi-récidiviste à peine sorti d'Azkaban et que j'avais attrapé aussi facilement que la fois précédente) qui risquait de mettre du piment dans ma vie. Conclusion : j'allais devoir ramener du travail perso au ministère, sans quoi je finirais par devenir chèvre. Tourner en rond toute la journée dans mon bureau, très peu pour moi.

Depuis plusieurs jours, je passais donc un temps considérable penchée sur de vieux manuscrits concernant les "types" de magie. Quand soudain, une ligne particulière attira mon attention :

"A l'étranger, on retrouve également de nombreux mages noirs des plus éminents dont [...] et le russe Viktor Kasaev, qu'on a longtemps soupçonné de pratiquer la magie spontanée, sans pourtant que la rumeur ait été vérifiée."

Un mage noir, pratiquant la magie spontanée ? Je restai figée un instant, essayant de prendre pleinement conscience de la chose. Certes, le document précisait bien que cette capacité n'était qu'une rumeur, mais... Il n'y a pas de fumée sans feu, n'Est-ce pas ? Si jamais cet homme était réellement capable de le faire, j'aurais fait une avancée phénoménale dans mes travaux. De plus, une telle chose ne pourrait manquer d'intéresser Yohana et de l'encourager dans ses propres efforts...

Rapidement, je notai sur un bout de papier le nom du mage noir et sortis de mon bureau en trombe. En quelques minutes (un record, à cette heure de la journée !) je me trouvais dans l'aile des Aurors, devant leurs archives. Techniquement, je n'étais pas sensée me trouver là et encore moins fureter dans leurs documents. Mais si jamais nous avions au ministère quoi que ce soit au sujet de mage noir qui soit à même de me renseigner, ce serait là. Il n'y avait qu'à croiser les doigts pour que personne ne me repère...

Prenant ma forme animale, que je savais apte à éviter la plupart des sortilèges de protection placés à une cinquantaine de centimètres du sol, je m'introduisis dans la pièce. Heureusement, les lieux étaient rangés avec le plus grand soin et je ne mis pas longtemps à mettre la patte sur ce que je cherchais. Dans la section "Mages Noirs", les documents étaient rangés par pays d'origine et par ordre alphabétique. Bénissant celui qui avait organisé tout ça, je me dressai doucement sur mes pattes arrière pour saisir un épais volume dont la tranche élimée indiquait en lettres dorées "Kasaev". Heureusement, il n'était pas placé très haut et je pus m'éclipser avec mon butin en quelques minutes. Personne n'avait rien vu et si je prenais soin de ramener le livre avant le lendemain, cette escapade resterait mon petit secret.

Une fois installée dans mon fauteuil, ma plume à papote prête et plusieurs parchemins vierges étalés partout sur mon bureau, je commençai ma lecture avec avidité. D'après ce livre, Viktor Kasaev était issu d'une famille de Sang Pur fondamentalement tournée vers la magie noire. Il était dit que de nombreux sorciers issus de cette lignée avaient d'une façon ou d'une autre participé à l'histoire russe. Dans les biographies de plusieurs des ancêtres, je pouvais voir la mention "suspecté de magie spontanée". Je me grattais le menton avec perplexité, me demandant comment il était possible que tant de sorciers soient "suspectés" d'une telle chose. Soit ils en étaient capables, soit ils ne l'étaient pas... Non ?

Par chance, le chapitre concernant Viktor lui-même était plus fourni et bien plus explicite. A force de citer des passages pour ma plume à papote, j'avais la gorge en feu, mais je ne pouvais plus m'arrêter. Il fallait que je tire cette histoire au clair, absolument. J'étais tellement emballée par les découvertes que je faisais, notamment au sujet des preuves (OUI, des preuves !!!) de magie spontanée chez cet homme là, que je me retrouvai douchée en arrivant à la fin du chapitre : trois pages manquaient et la fin de celle qui me restait était brûlée, n'indiquant que quelques mots pourtant prometteurs :

"[...] Pendant cette période, Viktor n'eut de cesse de se cacher, essayant de se dissimuler au nez et à la barbe des Aurors Russes. Il fallut attendre deux ans pour qu'il se rende..."

Et la suite était illisible. Mais où s'était-il rendu ?!?

"Par le caleçon de Merlin !" jurai-je en tapant du poing sur la table.

Refusant de me laisser abattre, je décidai de mener des recherches dans les autres services pour savoir ce qui avait bien pu arriver à ce mage noir. S'il était détenu quelque part, je serais à même de lui poser des questions... Et d'élucider le mystère. De savoir si oui ou non il était possible de mêler plusieurs types de magie diamétralement opposés. Déterminée, je passai au peigne fin tous les registres que je pus trouver, cherchant désespérément le moindre indice le concernant.

Et quelle ne fut pas ma surprise de tomber sur le nom des Kasaev dans la liste des élèves de Poudlard ! Aussitôt, je saisis fébrilement la fiche d'inscription de la jeune fille en question.

"Ariana Victoria Kasaev ? Voilà qui semble intéressant, marmonnai-je en lisant la suite du descriptif. D'origine Russe, ça, je m'en serais doutée. Ah ah ! M'exclamai-je en tombant sur les informations relatives à ses parents. Voilà donc la fille du fameux Viktor... Eh bien, ma petite, tu vas probablement m'être très utile..."

Je m'empressai de ramener le livre que j'avais pris au département des Aurors et revins à mon bureau, où je rédigeai une lettre pour la jeune Ariana. Je devais la rencontrer, à tout prix.

"Mademoiselle,

Je me nomme Alizea Prewett et je travaille au ministère de la magie, Service Animagie. Je mène également des recherches sur la magie et ses origines et je pense que vous pourriez m'aider à répondre à quelques unes des questions que je me pose.

En effet j'ai découvert que votre père était capable de maîtriser plusieurs type de magie. C'est une capacité très rare, peut-être même unique et c'est pourquoi j'ai besoin d'éclaircissement sur le sujet. Je vous prie d'excuser l'audace dont je fais preuve en m'adressant à vous ce jour, mais votre aide pourrait s'avérer déterminante pour la suite de mes recherches. Si vous le voulez bien, je vous propose de me rencontrer ce samedi à 14h aux Trois Balais.

J'espère sincèrement que vous viendrez, mademoiselle. Je suis intimement convaincue que cette rencontre pourrait bien être aussi enrichissante pour vous que pour moi.
A bientôt.


Miss Alizea Prewett, Directrice Adjointe du Service Animagus"

Avec l'espoir que la demoiselle répondrait favorablement à ma demande, j'envoyai ma Mélusine déposer ma lettre. Avec un peu de chance, Ariana la recevrait le lendemain matin. Les dés étaient jetés, le reste ne dépendait plus de moi.

Enfin le week-end, Ariana c’était accordée le loisir de dormir un peu plus longtemps ce matin là, après s’être fraîchement pomponnée elle quitta la Salle Commune pour aller prendre son petit-déjeuner, croisant quelques élèves de sa maison au passage. De bref « bonjour » furent échangés. Non, elle n’était pas vraiment le genre de fille loquace. Elle s’installa  à la table des Serpentard, sans dire un mot en face de Shadmoss et Jelena, ses deux acolytes de toujours. Enfin, la vérité c’est que Ariana n’appréciait pas vraiment Jelena et lui parlait uniquement par intérêt. Non pas qu’elle soit ennemies, bien au contraire Jelena vouait un véritable culte envers Ariana. Shadmoss elle, était sa propriété, son bras droit, la seule qu’elle estimait et respectait vraiment. Pourquoi ? Elle n’en savait rien, peut-être aimait-elle posséder les gens comme des pièces de collections.

La jeune sorcière ne recevait jamais de courrier. Pas même de sa mère. En même temps toutes deux entretenaient une relation très conflictuelle. Non, pas une seule lettre de sa part. Est-ce que cela affectait Ariana ? Pas vraiment, elle avait l’habitude de ne pas être la chouchoute, la fille parfaite dont sa mère avait toujours rêvé.  Ainsi, ce matin là lors de la distribution du courrier une lettre lui tomba juste sous son nez. Surprise ? Oh oui, elle m’y un temps à réaliser que celle-ci lui était destinée.

- C’est à toi ? C’est de qui ?

C’est sans prêter attention aux paroles de Jelena qu’elle observa plus intensément la lettre. Un caché du Ministère bien apparent sur le dos. Une lettre du Ministère ? Avait-elle commis une infraction ? Avaient-ils découvert qu’elle avait ôté la vie d’une fillette dans le passé ?  Serait-ce finit ? Allait-elle se faire démasquer ?  Pour la première fois, la jeune sorcière  était déstabilisée. Les questions fusionnaient dans sa tête. Se faire coincer serait représenterait pour elle un échec : Perdre le jeu.

- Ariana ? Aria ? …

Elle se réveilla et revint à la réalité.

-Hmmm ?

La lettre avait certes bien attisé la curiosité de ses deux camarades mais il n’était pas question qu’elle  leur dévoile quoi que ce soit.

- Rien sûrement une lettre d’avertissement parce que j’ai utilisé la magie sur un moldu pour rentrer dans un pub. On se voit plus tard.

Les mensonges sortaient si naturellement de sa bouche que personne ne mettait jamais sa parole en doute. Sur le chemin qui mène aux cachots, elle s’éclipsa dans un recoin à l’abris des regard indiscrets. Elle décacheta l’enveloppe de ses mains tremblantes. Etait-ce la fin ?

"Mademoiselle,

Je me nomme Alizea Prewett et je travaille au ministère de la magie, Service Animagie. Je mène également des recherches sur la magie et ses origines et je pense que vous pourriez m'aider à répondre à quelques unes des questions que je me pose.

En effet j'ai découvert que votre père était capable de maîtriser plusieurs type de magie.

Elle s’arrêta brusquement.

* Mon.. Mon père ????? Mon père ? Le.. Le mien ? * Quel choc.

Elle relu plusieurs fois la ligne, n’y croyant pas. Personne ne lui avait jamais parler de son père. C’était même la raison pour laquelle sa mère et elle ne s’entendaient plus. La lecture de cette nouvelle fit l’effet d’un coup de massue sur la jeune fille qui s’écroula au sol. Ses jambes ne la portait plus. Assise contre le mur en pierre elle poursuivit :

En effet j'ai découvert que votre père était capable de maîtriser plusieurs type de magie. C'est une capacité très rare, peut-être même unique et c'est pourquoi j'ai besoin d'éclaircissement sur le sujet. Je vous prie d'excuser l'audace dont je fais preuve en m'adressant à vous ce jour, mais votre aide pourrait s'avérer déterminante pour la suite de mes recherches. Si vous le voulez bien, je vous propose de me rencontrer ce samedi à 14h aux Trois Balais.

J'espère sincèrement que vous viendrez, mademoiselle. Je suis intimement convaincue que cette rencontre pourrait bien être aussi enrichissante pour vous que pour moi.
A bientôt.


Miss Alizea Prewett, Directrice Adjointe du Service Animagus"

Elle replia la lettre et l’enfila dans sa poche. Elle regardait dans le vide obscure des cachots. Maîtriser plusieurs type de magie avait-elle lu. Rien de plus attrayant pour la jeune fille. Durant toute son enfance et adolescence elle cherchait des réponses à ses questions. Cette femme sortie de nulle part semblait en avoir. Pouvait-elle lui en dire plus ? Une chose était sure, elle devait absolument rencontrer cette femme.

C’est sans perdre de temps qu’elle regagna la Salle Commune, bousculant tout élève en travers de sa route. Elle enfila une jolie tenue, se pomponna et se mit en route vers les Trois Balais.

Sur le chemin qui menait à Pré-au-Lard, elle jeta un coup d’œil à sa montre, il était bientôt 14h.

Comme j'étais réellement pressée de rencontrer la fille du fameux mage noir, j'étais arrivée à l'avance au rendez-vous. Vêtue d'une tenue de ville à la moldue, composée d'un jean rouge rentré dans des bottes à talon noires, d'un pull à col bénitier blanc et de ma veste en cuir noir, je serais passée parfaitement inaperçue dans le Londres Moldu. Mais à Pré-Au-Lard, j'avais l'air un peu décalée. Tant pis ! A 13h30 j'entrai aux Trois Balais, une épaisse liasse de documents sous le bras. Alors que je m'installai non loin de l'entrée pour travailler en attendant mon invitée, quelques uns des clients me regardaient bizarrement. De toute évidence, ils avaient du mal à se faire à l'idée que je sois plus ou moins une "intello", comme disent certains. L'habit ne fait pas le moine !

Alors que j'étais plongé dans un chapitre complexe concernant l'évolution des types de magie dans l'histoire, quelqu'un entra. Il y avait assez peu de monde ce jour-là pour que je remarque le bruit  délicat du carillon, qui me fit lever les yeux vers le nouvel arrivant... Ou plutôt, la nouvelle arrivante. Une belle jeune fille au demeurant, qui avait un petit quelque chose dans sa démarche, ou peut-être dans son regard, qui me fit aussitôt penser à ma mère. J'aurais parié qu'elle était à Serpentard... Et qu'il s'agissait de celle que j'attendais, quasiment telle que je l'avais imaginée d'après les portraits de ses ancêtres. Je posai ma plume et me levai pour l'accueillir en souriant :

"Miss Kasaev, je présume ?"

Bon, je dois bien admettre que je devais avoir l'air un peu bizarre, entourée de tant de livres poussiéreux et de notes éparses... Surtout qu'une partie d'entre elles comportaient des paragraphes en russe que j'étais bien incapable de traduire. Malgré l'éducation dont ma mère m'avait fait bénéficier, ce n'était pas l'une des langues que je maîtrisais. Dommage.

Plantée devant l’enseigne des Trois Balais, Ariana était tétanisée. Sa curiosité avait été poussée à bout et elle brûlait d’une envie ardente de découvrir ce que la femme du Ministère avait à lui apprendre. Elle prit une dernière bouffée d’air et passa le seuil de la porte. Une ambiance calme était installée, il y avait très peu de monde. Néanmoins elle n’était pas vraiment d’humeur à voir trop de personnes, elle se sentait déjà bien assez oppressée comme ça. Pour la première fois, elle sentait son cœur se serrer, elle qui pensait qu’après tant d’années se laissant glisser dans les ténèbres qu’il avait cessé de fonctionner. C’était purement métaphorique bien sur, elle qui était une personne assez spirituelle et sage derrière sa façade de pimbêche arrogante et superficielle.
Une femme s’avança aussitôt vers elle, la saluant en souriant.

-Miss Kasaev, je présume ?

C’était une très jolie femme, avec une splendide chevelure rousse et des yeux bleus persans. Très propre sur elle-même, Ariana reconnu immédiatement le style de tenue moldu.

- Elle-même, c’est un plaisir de vous rencontrer Mlle Prewett.

Affichant un large sourire, usant de ses bonnes manières, elle s’installa avec grâce à la table de la demoiselle où était disposés des tonnes de gros bouquins. Sans équivoque, la brune demanda poliment.

- Je vous remercie de m’avoir contacté, tout d’abord voulez-vous boire quelque-chose ?

Avec une grâce qui aurait fait baver ma propre mère d'envie, la jeune fille s'installa à ma table. A n'en pas douter, elle avait beaucoup pris de l'éducation sang-pure classique. Tout dans son ton et ses manières me faisait penser à ce que ma mère aurait souhaité me voir devenir et j'esquissai un léger sourire. A n'en pas douter, ma chère génitrice aurait été bien plus satisfaite de la demoiselle en face de moi qu'elle ne l'était de moi... Mais, l'heure n'était pas à ce genre de réflexions et la demoiselle me répondit d'une voix plus douce que je ne l'aurais imaginé, habituée comme je l'étais de la voix gutturale de l'un de mes collègues du service des transports magiques : c'était le seul russe que je connaissais et je n'avais jusque là pas beaucoup d'éléments de comparaison.

" Elle-même, c’est un plaisir de vous rencontrer Mlle Prewett.
- Je vous en prie, appelez moi Lizzie, ou tout au moins Alizea. Ce sera bien plus commode." répondis-je aussitôt sans cesser de sourire.

Je fis un peu de place en repoussant toutes mes affaires afin qu'elle puisse être à son aise. Sans plus attendre, la jeune fille me demanda poliment :

" Je vous remercie de m’avoir contacté, tout d’abord voulez-vous boire quelque-chose ?
-C'est aimable de votre part mais étant donné que c'est moi qui vous ai demandé de me rejoindre ici, j'ai déjà demandé à la gérante d'ajouter nos consommations sur ma note. Je viens souvent ici lorsque je dois rencontrer des élèves de Poudlard."

J'accompagnai mes mots d'un nouveau sourire et hélai la tenancière des lieux, qui s'approcha de nous pour prendre nos commandes.

"Comme d'habitude, Lizzie ?
-Bien sûr, s'il vous plaît.
-Et pour la demoiselle ?" Questionna-t-elle avec son habituelle bonhomie.

J'aimais beaucoup cette femme : aimable, toujours charmante avec les clients et dotée d'une remarquable mémoire. Je ne me souvenais pas de l'avoir vu prononcer un mot plus haut que l'autre depuis des années, à part la fois où un individu s'était montré quelque peu disgracieux avec une jeune fille. Elle n'avait pas eu besoin de beaucoup se forcer pour l'intimider et il avait filé sans demander son reste. Il y a des gens, comme elle, qui sont dotés d'une autorité naturelle. J'aimerais devenir comme ça aussi, un jour.

Miss Prewett c'était déjà donné la peine de commander à boire. Il était bon de rencontrer une personne ayant du savoir-vivre, cela lui changeait de tout ces ignares d'élèves qui l’entourait habituellement.

- Et pour la demoiselle ?


- Un verre de vin rouge s'il vous plait

Répondit-elle, peut-être lui fallait-il un petit remontant pour l'instant qu'elle s'apprêtait à vivre. Elle bouillonnait de tout son être, cela faisait 16 années qu'elle attendait un moment pareil.
Elle se fit violence de ne pas perdre pied devant son interlocutrice. L'hôtesse regagna le comptoir sous le regard de la jeune sorcière, elle se tourna alors vers Alizea et poussa quelques mèches de ses cheveux en arrière. Il n'était pas digne d'elle qu'elle montre ne serait-ce qu'un signe d'impatience.

- Alizea, enchantée vous pouvez m’appeler Ariana. Comment vous portez-vous aujourd'hui ? 

Fit-elle avec un sourire sincère. Elle pouvait bien prendre la peine de s’intéresser à la condition de la jolie femme assise en face d'elle.

- J'aime beaucoup votre tenue. C'est très Londonien

Lui fit-elle accompagné d'un large sourire. Cette femme avait une certaine classe, elle dégageait quelque-chose qui plaisait à Ariana ce qui lui fit gagner son admiration. Elle attendait simplement que l'hôtesse serve les boissons pour entrer dans le vif du sujet.

- Un verre de vin rouge s'il vous plait

Pas vraiment une surprise pour moi, c'était une boisson généralement très appréciée des personnes bien nées. Quant à moi, je n'aimais pas tellement l'alcool. J'avais trop bu une seule fois dans ma vie et cela m'avait passé l'envie de toucher de nouveau à de l'alcool. En plus, j'avais pu constater l'effet que cela avait sur la plupart des gens et cela ne me plaisait pas du tout. Il suffisait de voir Jasper... Non, décidément, même une petite goutte cela me semblait trop.

Pendant que je pensais à cela, la jeune fille s'agita légèrement et je m'intéressai d'avantage à elle. Elle semblait très soignée et quelque chose dans son regard me sembla... Faux. Non pas que j'aie décidé au premier coup d'œil qu'elle soit superficielle ou quoi que ce soit, mais j'avais l'impression qu'elle se contenait. Peut-être cette rencontre la rendait-elle anxieuse ? Après tout j'ignorais tout de son contexte familial et il se pouvait qu'elle soit venue chercher des réponses au même titre que moi...

- Alizea, enchantée vous pouvez m’appeler Ariana. Comment vous portez-vous aujourd'hui ? 
-Fort bien, je vous remercie, répondis-je sur le même ton, c'est très aimable à vous de vous en inquiéter.
- J'aime beaucoup votre tenue. C'est très Londonien
-Merci, la vôtre est également charmante. Je dois bien admettre que j'apprécie beaucoup les habitudes vestimentaires des Moldues. Et d'après ce que je vois, je ne suis pas la seule", commentai-je avec un petit sourire à son attention.

A ce moment, la tenancière revint vers nous avec un petit plateau et déposa d'abord la commande d'Ariana avant de me servir à mon tour. Chocolat chaud et petits gâteaux : le parfait mélange de saveurs qui s'accordait idéalement à toutes les conversations. Si nous avions été dans une de ces réceptions mondaines, j'aurais probablement glissé une petite remarque plaisante au sujet du prénom Ariana, assez courant parmi les Sang pur et dont j'avais également hérité, puisque mon nom complet était Alizea Alea Ariana Prewett. Mais, puisque ce n'était pas vraiment le sujet de notre rencontre, j'entrai dans le vif du sujet :

"Comme je vous l'ai annoncé dans ma lettre, je mène actuellement des recherches sur les origines de la magie. Comme vous le savez peut-être, la plupart d'entre nous découvrent leurs pouvoirs au cours de leur enfance, en réalisant un quelconque fait magique, généralement entre six et huit ans. Cet acte ne nécessite aucune baguette, aucun apprentissage et est généralement qualifié comme étant une "magie ", ou "magie instinctive". Cette capacité se perd généralement lorsque le sorcier prend de l'âge et de l'expérience : en apprenant à se maîtriser et à canaliser ses dons à l'aide de sa baguette, il devient moins réceptif à ce type de magie. La raison pour laquelle je vous ai contactée, c'est que j'ai découvert dans certaines archives que votre père, en plus de sa magie habituelle, semblait être capable d'utiliser cette magie instinctive bien plus souvent que la plupart d'entre nous. Et ce, malgré tout l'âge et l'expérience dont il pouvait bénéficier."

Je ne précisai pas tout de suite le type de magie dont il était question, car je n'avais aucune idée de l'étendue des connaissances de la jeune fille au sujet de sa famille. Après tout, si elle avait été invitée à étudier à Poudlard et pas ailleurs, c'était peu probable qu'elle entretienne un lien privilégié avec son géniteur. A moins que celui-ci soit caché quelque part dans notre pays, mais j'en doutais. Je préférais tâter le terrain pour ne pas en dire trop d'un coup :

"Aviez-vous connaissance de cette capacité particulière ?"

Alizea remercia la jeune fille suivit d’un petit sous entendu complice. Ariana méprisait au plus haut point les personnes sans pouvoir magique, mais ayant grandit dans un monde essentiellement moldu elle  voulait bien admettre qu’ils étaient doués pour le style vestimentaire. L’hôtesse de la taverne vint servir les commandes.
Elle la remercia et releva la tête en direction de son interlocutrice, celle-ci était désormais entrée dans le vif du sujet.

"Comme je vous l'ai annoncé dans ma lettre, je mène actuellement des recherches sur les origines de la magie. Comme vous le savez peut-être, la plupart d'entre nous découvrent leurs pouvoirs au cours de leur enfance, en réalisant un quelconque fait magique, généralement entre six et huit ans. Cet acte ne nécessite aucune baguette, aucun apprentissage et est généralement qualifié comme étant une "magie ", ou "magie instinctive". Cette capacité se perd généralement lorsque le sorcier prend de l'âge et de l'expérience : en apprenant à se maîtriser et à canaliser ses dons à l'aide de sa baguette, il devient moins réceptif à ce type de magie. La raison pour laquelle je vous ai contactée, c'est que j'ai découvert dans certaines archives que votre père, en plus de sa magie habituelle, semblait être capable d'utiliser cette magie instinctive bien plus souvent que la plupart d'entre nous. Et ce, malgré tout l'âge et l'expérience dont il pouvait bénéficier."

Au début elle fut concentrée et attentive à chacune des paroles émises, concernant les types de magies et la magie instinctive – dont elle n’avait jamais entendu parler-. Cependant la suite des paroles prononcées par la  Demoiselle firent l’effet d’une bombe. C’est d’une main tremblante qu’elle porta le verre à ses lèvres et bu une fine gorgée. Elle se retint fort de montrer ne serait-ce qu’un signe de déstabilisation. Des archives avait-elle dit ? Mais que faisait son père dans des archives ?

- Aviez-vous connaissance de cette capacité particulière ?


- Pardonnez moi Alizea, des archives dites-vous ?

Elle supposa alors que les sorciers communs ne figuraient pas dans des archives, et qui plus est dans le cas présent, étaient celles du Ministère. Elle demanda d’une petite voix qu’elle s’efforça à garder la plus claire possible.

- Les sorciers figurants dans ce genre d'archives sont.. Comment dirai-je.. plutôt connu ? Importants ? N'est-ce pas ?

Une inconnue était assise en face d’elle et lui disait que son père semblait être capable d’utiliser une forme de magie assez inhabituelle et ce malgré son âge. Quel âge avait-il d’ailleurs ? était-il vivant ? Tout ce qu’elle avait de lui, c’était sa baguette. Une simple maudite baguette.

La rage envers sa mère, enfouie au plus profond de son être semblait s’être ravivé.  Son sang, sa propre chaire l'avait toujours tenu dans l'ignorance alors qu’elle en savait probablement plus que l’interlocutrice en face d’elle. Quelle traitresse, quelle pourriture. Elle se jura qu'elle allait lui faire payer un jour ou l'autre pour ses mensonges.
Elle mit alors les mains sous la table, et serra fort ses points. Une flamme ardente brûlait dans son regard. Une flamme qui s’était éteinte juste après avoir commis ce qu’elle appelait sa « première fois ».
Puis elle répondit immédiatement:

- Non, c’est bien la première fois que j’entends parler de cette capacité particulière. D’ailleurs je souhaiterai en savoir d’avantage, si vous me le permettez bien entendu.

En savoir d'avantage sur son père cela va de sois, mais aussi surprenant que cela puisse paraître elle désirait en savoir également d'avantage sur les recherches de la femme.

- je vous en prie continuez dont

Lui dit-elle, adressant un sourire agréable.

A mesure que je parlais, j'avais l'impression d'être tombée comme un cheveu dans la soupe. J'aurais parié que la jeune Ariana n'avait aucune idée de ce dont je parlais, bien qu'elle donnât remarquablement le change. En général, je suis plutôt douée pour décrypter les gestes des gens. Je pense que mon statut d'animagus n'y pas étranger : nous autres renards sommes de grands adeptes du langage corporel. Enfin, je n'étais pas non plus parfaite et il m'arrivait parfois de me tromper sur toute la ligne. Comme avec Jasper. Je me refusai tout net à penser à lui et tentai de rester concentrée sur la conversation. Mon interlocutrice finit par confirmer qu'elle ignorait de quoi je parlais en me demandant :

- Pardonnez moi Alizea, des archives dites-vous ?

Si elle avait su ce que faisait son père, elle aurait immédiatement compris de quoi je parlais. Après tout, il est de notoriété publique que le ministère entretient des archives au sujet de tous les mages noirs qui font un peu parler d'eux. Le service des Aurors prenait le plus grand soin à collecter et compiler les données sur tous ceux qui pourraient se montrer dangereux, d'une façon ou d'une autre. Or, étant donné l'envergure du mage en question (et de quasiment toute sa famille en fait), Ariana aurait dû deviner à quoi je faisais référence... Félicitations, Lizzie, me reprochai-je, voilà que tu vas traumatiser une pauvre gamine en lui parlant de son fêlé de père...

- Les sorciers figurants dans ce genre d'archives sont.. Comment dirai-je.. plutôt connu ? Importants ? N'est-ce pas ?
-En effet. Sinon, on ne prendrait pas la peine d'écrire à leur sujet", fis-je remarquer avec fatalisme.

Je supposais qu'elle n'avait strictement aucun lien avec son géniteur, à l'heure actuelle. Et voilà que j'avais mis les pieds dans le plat, en plein dans ce qui semblait être une intrigue familiale bien crasseuse. Presque aussi laide que celles que ma propre mère devait cacher dans sa manche. Les familles Sang-Pur étaient-elles incapables d'être simplement... Normales ? Je soupirai de dépit en réalisant que je risquais de causer des problèmes à la mère d'Ariana. Celle-ci avait probablement fait d'énormes efforts pour tenir sa fille hors de l'emprise néfaste de son père, et voilà que je venais tout détruire. Je pouvais voir dans son regard que la demoiselle buvait mes paroles, avide de découvrir ses propres origines.

- Non, c’est bien la première fois que j’entends parler de cette capacité particulière. D’ailleurs je souhaiterai en savoir d’avantage, si vous me le permettez bien entendu.

De deux choses l'une : soit je persistais sur cette voie et je risquais de donner un grand coup de pied dans la fourmilière de secrets de la famille Kasaev, brisant au passage une relation entre une mère et sa fille, soit je restais aussi vague que possible, donnant seulement les éléments nécessaires (et les moins dangereux), ce qui laisserait la jeune fille assoiffée de connaissance après lui avoir remué ce qu'elle désirait tant juste sous le nez. J'avais vraiment l'art de me fourrer dans des situations impossibles. Après mon expérience avec Jasper, j'aurais dû faire un effort pour arrêter de toujours fourrer mon nez partout. Mais... Comment endiguer la curiosité maladive d'une renarde solitaire et sa stupide empathie?

- je vous en prie continuez dont m'enjoignit Ariana avec un sourire.

Je pris quelques instants pour me décider, avant de juger qu'il serait plus sage de poursuivre prudemment afin d'éviter tout... Désagrément. Quelque chose dans cette histoire me chiffonnait et je préférais éviter de faire une regrettable erreur. Mine de rien, je glissai discrètement l'une de mes feuilles sous les autres en feignant chercher un document en particulier. Ce pli-là concernait certaines des affaires les moins avouables de son géniteur et je préférais qu'elle ne le lise pas. Apprendre à la jeune Serpentard que son père était un terrible mage noir aux passe-temps les plus dégoûtants me semblait quelque peu précipité... Après toi, l'immolation de moldus n'a jamais fait partie de mes hobbies. Je mis rapidement la main sur quelque chose que je jugeai sans risque et lui présentai une annexe que j'avais copiée dans l'une des biographies de sa famille. Sur une vingtaine de lignes, on trouvait l'historique des actions de son père, avec de multiples mentions à des conflits internes à la russie : attentats, manœuvres politiques... Il n'y avait indiqué nulle part dans quel camp le mage se trouvait au cours de ces conflits... Et j'espérais un peu qu'Ariana se méprendrait en pensant qu'il s'était situé du "bon" côté.

"Sur ce document, vous pouvez voir, grossièrement, la biographie de votre père de sa naissance à sa disparition. Les archives s'arrêtent toutes à cette date précise, comme s'il avait tout bonnement disparu. D'après ce que j'ai pu lire, il avait beaucoup d'ennemis et je pense qu'il a voulu se cacher d'eux en s'évaporant de la sorte."

Il avait notamment précipité la chute de l'URSS, en éliminant quelques uns des opposants politiques du parti qu'il soutenait. Je ne mentionnai évidemment pas qu'il avait utilisé un sortilège d'impérium sur de nombreux politiques afin de les forcer à cacher ses agissements au public...

"A l'heure actuelle, personne ne sait où il est, ni s'il est encore vivant. Mais je pense que c'est le cas. Je vous avoue que j'espérais un peu que vous me donniez quelques informations à ce sujet... La majorité de ce que nous avons concerne vos ancêtres, votre père ne faisait le sujet que d'un chapitre partiellement détruit."

J'étais déçue, mais sans plus. Si elle ne savait pas, c'était finalement une bonne chose pour elle. Il ne tenait qu'à moi de contacter les autorités russes pour voir si je pourrais arriver à retirer quelque chose de leurs Aurors. Au moins des témoignages... Avec la découverte de l'ignorance d'Ariana, ma curiosité frénétique était retombée comme un soufflé. J'étais maintenant un peu réticente à l'idée de farfouiller dans le passé de quelqu'un qui, de toute évidence, vivrait bien mieux sans.

Dans mon esprit, personne ne peut avoir envie d'être la fille d'un puissant et célèbre mage noir. Mais, malheureusement... Ce n'est pas ainsi que le monde tourne. Et je risquais de fournir à Ariana une occasion de faire l'exact opposé de ce que j'aurais fait à sa place.

La lettre était bien claire, la femme qui se tenait face à elle avait sollicité son aide, et pourtant, ne pouvant lui être d’aucune utilité elle avait quand même accepté de venir. Peut-être était-est-ce encore une fois un acte d’égoïsme pour servir ses propres intérêts. Oui, elle aurait pu s’excuser auprès d’elle et lui dire d’entrée de jeu qu’elle ne savait absolument rien de toute cette histoire, son père, ses origines, sa famille.  Mais comment pouvait-elle s’en vouloir, sa soif de réponse ne fit que perdurer trop longtemps. Quelque part, au fond d’elle, la jeune fille avait toujours su. Du moins, les paroles de Miss Prewett ne faisait que conforter la vague idée qu’elle s’était faite sur son père.

Ayant toujours été déçue et ne comprenant pas l’attitude de sa mère, elle nourrissait l’espoir  que son père imaginaire sois un sorcier puissant. Faible, oui faible était le mot avec lequel elle qualifiait sa chère et sainte mère. Des comportements et physiques opposés, Ariana était grande, brune avec de grands yeux verts en amande, en clair, le portrait craché de Viktor – qui était un très bel homme. Sa mère était brune, petite, les yeux rond marron et tout bonnement un ange.  Très vite, aussi très tôt le fossé se creusa entre les deux femmes.

"Sur ce document, vous pouvez voir, grossièrement, la biographie de votre père de sa naissance à sa disparition. Les archives s'arrêtent toutes à cette date précise, comme s'il avait tout bonnement disparu. D'après ce que j'ai pu lire, il avait beaucoup d'ennemis et je pense qu'il a voulu se cacher d'eux en s'évaporant de la sorte."    

Ariana porta le verre à ses lèvres. Le stress, l’angoisse, tout cela c’était évaporé et avait laissé place à de l’excitation. Elle posa les yeux sur le document. Disparition avait-elle dit ? Il se pourrait bien qu’il soit toujours en vie. Beaucoup d’ennemis, cela la fit sourire.

"A l'heure actuelle, personne ne sait où il est, ni s'il est encore vivant. Mais je pense que c'est le cas. Je vous avoue que j'espérais un peu que vous me donniez quelques informations à ce sujet... La majorité de ce que nous avons concerne vos ancêtres, votre père ne faisait le sujet que d'un chapitre partiellement détruit."

Ariana savait que Miss Prewett espérait d’elle des réponses, des informations. Malheureusement elle ne pouvait inventer ou raconter les histoires imaginaires qu’elle vivait lorsqu’elle était enfant. Elle allait tout bonnement tenter le tout pour le tout, se jeter à l’eau et jouer la carte de la franchise.

- Non, navré Miss Prewett mais je ne sais absolument rien sur mon père, ni même mes ancêtres.

Elle se sentait tellement honteuse, non pas un sentiment de honte commun mais bien une honte haineuse envers elle-même. Elle ne savait rien. Les recherches qu’elle avait entrepris sur ses origines en cinquième année n’avait rien donné. Pas même en Russie, où les villageois du coin fuyaient lorsqu’elle prononçait le nom Kasaev. «  Non non nous ne savons rien navré nous devons partir » Disaient-ils.

-En revanche c’est bien curieux que le chapitre fut partiellement détruit. Il contenait forcément des informations. Quelqu'un ne tenait pas à ce qu'elles soient lu.

Il était évident que cela cachait quelque chose. La jeune fille essaya de ne pas trop centrer la conversation sur ses «  daddy issues » comme elle disait. Elle essayait de trouver une certaine neutralité dans ses propos pour équilibrer la balance. Il fallait tout de même qu’elle s’intéresse aussi à la raison pour laquelle la femme l’avait convié.

- De ce que je sais, c’est qu’il était...

Ça l’embêtait de reprendre les mots de sa mère, elle ne les pensait pas.

-Apparemment un homme monstrueux

Fit-elle avec amertume. Un homme monstrueux aux yeux de sa traîtresse de mère. Traîtresse parce-qu’elle était actuellement avec un sorcier de sang mêlé, ou né moldu, elle ne savait plus et ne voulait pas savoir.

- Cependant, je pense qu’elle en sait beaucoup plus que moi je pourrait la questionner lors de mes prochaines vacances. Faites moi part de vos questions, et je vous apporterait les réponses.

D’une manière ou d’une autre, elle était désormais  décidée à faire parler sa mère. Et si cette dernière ne voudrait pas se montrer coopérative, elle emploierait certainement une manière plus persuasive. Elle releva les yeux vers Miss Prewett et afficha un sourire courtois.

- Et tout ces documents que vous avez là, je suppose qu’ils sont sur autre chose que uniquement mes origines, parlez moi dont de cette forme de magie instinctive. Depuis combien de temps menez-vous ces recherches ?

J'espérais un peu en apprendre plus sur Ariana elle-même pendant notre discussion. Avec honnêteté, elle m'avoua alors :

- Non, navrée Miss Prewett mais je ne sais absolument rien sur mon père, ni même mes ancêtres.

C'était bien ce que j'avais supposé. un léger soupir rassuré m'échappa et une tension quitta mes épaules. Au moins, elle n'avait pas dû vivre toute sa vie avec un tel fardeau sur ses frêles épaules. Mais, était-elle suffisamment âgée pour que j'envisage de lui donner quelques bribes d'informations au sujet de son géniteur ? Après tout, elle était presque adulte. Je pris une gorgée de chocolat en réfléchissant à ce qu'il convenait de faire. Alors que j'étais plongée dans mes réflexions, la jeune fille poursuivit :

-En revanche c’est bien curieux que le chapitre fut partiellement détruit. Il contenait forcément des informations. Quelqu'un ne tenait pas à ce qu'elles soient lu.
-Je vous avoue que c'est exactement ce que j'ai pensé, répondis-je avec un large sourire. Je me suis dit que les informations de la partie manquante devaient avoir suffisamment d'importance pour avoir été purement et simplement détruites."

Je me retins juste à temps de préciser qu'elles l'avaient peut-être même été par le principal concerné lui-même. Après tout, un mage noir d'un tel acabit pouvait fort bien être responsable de cela. Ou peut-être bien sa mère, après tout. Ni elle ni Ariana n'étaient mentionnées nulle part et elle avait peut-être pris des mesures pour protéger son enfant...

- De ce que je sais, c’est qu’il était...

Ariana s'interrompit soudain, comme si ce qu'elle allait dire lui semblait hors de propos. Que lui avait-on dit ? Jusqu'où son ignorance s'étendait-elle ? Je retins mon souffle, dans l'expectative, lorsqu'elle finit par lâcher :

-Apparemment un homme monstrueux

Elle avait parlé avec suffisamment d'amertume pour que je devine ses regrets. Elle ne connaissait pas son père et pourtant ce qu'on lui avait dit à son sujet n'était pas franchement rassurant. De toute évidence, c'était sa mère qui lui avait parlé de lui en ses termes. Elle devait avoir cherché à la protéger. Cette découverte me conforta un peu plus dans l'idée que c'était probablement elle qui avait détruit les documents, ou demandé qu'il en soit ainsi. Et je n'avais pas le droit d'aller à l'encontre de sa volonté à ce sujet, alors qu'elle s'était vraisemblablement donné beaucoup de mal. Cacher à la jeune fille la portée de son héritage n'avait pas dû être une chose facile...

- Cependant, je pense qu’elle en sait beaucoup plus que moi je pourrait la questionner lors de mes prochaines vacances. Faites moi part de vos questions, et je vous apporterait les réponses.

J'esquissai un sourire, amusée par la tournure de cette conversation. Oh, je me doutais que jamais sa mère n'accepterait de répondre si je lui faisais part de la véritable teneur de mes interrogation. Aussi me mis-je à réfléchir à une échappatoire, de façon à poser mes questions d'une façon détournée. Il faudrait que je sois particulièrement attentive à la formulation, de façon à ne trahir aucun secret... A ce moment-là, Ariana me regarda droit dans les yeux, un sourire courtois sur les lèvres. Oh, à n'en pas douter, elle serait une femme redoutable. Dans ses yeux, je voyais toute l'étendue de son interlligence. Si elle suivait la bonne voie, elle pourrait faire des merveilles. Mais si elle prenait la même voie que son père... Un frisson me parcourut l'échine et je dissimulai mon trouble tant bien que mal. Oh, cela serait vraiment, vraiment dangereux.

- Et tout ces documents que vous avez là, je suppose qu’ils sont sur autre chose que uniquement mes origines, parlez moi dont de cette forme de magie instinctive. Depuis combien de temps menez-vous ces recherches ?
-Ca fait bien deux ans depuis que j'ai commencé. Au début, je ne m'étais pas rendu compte de la portée de la question. Depuis, j'ai été bien obligée d'élargir mes recherches. La question initale était : "D'où vient la magie chez les sorciers ?". Maintenant... Je ne suis plus sûre que la formulation soit adaptée, car j'ai pu constater qu'il y a beaucoup plus qu'une seule magie."

Je m'interrompis un instant pour trouver un document, que je tendis à mon interlocutrice avec un sourire.

"Comme vous le voyez là-dessus, la magie est présente sous de nombreuses formes. Tout d'abord, la plus courante, celle que nous utilisons tous les jours. Elle nécessite l'usage d'une baguette, de processus, d'incantations... Et de beaucoup de volonté. Ou de visualisation, selon la spécialité que vous choisirez. Vous n'aurez pas besoin d'agir de la même façon en métamorphose qu'en sortilèges, par exemple. Et cela m'a amenée à penser que chaque "catégorie" de magie est elle-même pourvue de sous catégories. Prenez l'exemple de la magie noire. Un peu comme notre magie, elle est divisible en plusieurs spécialités. La nécromancie. Les sorts impardonnables. Les invocations d'esprits... Comme les détraqueurs, par exemple. Saviez-vous qu'ils étaient liés à la magie noire ?"

Je m'interrompis un instant, pour lui laisser le temps de réfléchir à ce que je venais de lui apprendre. C'était parfois difficile à avaler. Je finis par entrer dans le vif du sujet en lui confiant un nouveau parchemin, issu d'un livre qui expliquait l'usage de la magie chez les enfants. J'avais ajouté de nombreuses annotations dans la marge et entouré des mots qui me semblaient importants.

"Pour la magie instinctive, c'est en réalité assez simple. Chaque humain pourvu de magie dispose, selon ma théorie, d'une sorte de "réservoir" de magie. C'est dans cette réserve que nous puisons lorsque nous utilisons nos pouvoirs et elle se développe avec l'âge et la pratique. C'est cela qui explique notamment à mon avis les différences de puissance et d'endurance des sorciers : chez les uns, le réservoir sera plus grand, mais la magie elle-même sera moins concentrée. Chez les autres, ce sera le contraire. Parfois, dans de rares cas, un entraînement important et une grande maîtrise de soi permettront au sorcier une réserve importante de magie concentrée. Je pense que c'était le cas d'Albus Dumbledore, pour ne citer que lui. Or, la magie instinctive ne dépend pas vraiment du même... Circuit, dirons-nous, que la magie classique. C'est pourquoi la plupart du temps les enfants en sont doués et la perdent à l'âge adulte. Je suppose qu'il s'agit en réalité de magie qui se déplace librement dans le système nerveux d'un sorcier. Lorsque nous nous entraînons pour concentrer notre magie, elle est aspirée avec le reste du réservoir... Ce qui expliquerait qu'elle disparaisse avec la pratique."

Je fis une pause, notant au passage une idée qui m'était venue à l'instant même. Si la magie était aspirée, cela pouvait sous-entendre qu'il était possible de la SORTIR du réservoir... Et c'était peut-être bien là la clé de mes recherches... D'une voix légèrement plus excitée par cette probable découverte, je poursuivis :

"Ce n'est que ma théorie et il y en a plusieurs autres, cependant j'ai la conviction que c'est ainsi que cela se passe. Lorsque l'enfant est soumis à des conditions spécifiques, la magie instinctive s'extirpe de lui et agit en conséquence. Le jeune sorcier n'en a pas vraiment conscience et il ne peut avoir aucun contrôle dessus. C'est le principe même de cette magie, elle réagit à l'instinct du sorcier et pas à sa volonté propre. Et lorsque l'on devient plus âgé et que l'on apprend à se contrôler, on perd du même coup l'instinct nécessaire à son utilisation. C'est cela qui, couplé à la disparition de magie libre en nous, nous empêche d'utiliser cette magie si particulière dont nous disposions pourtant dans notre enfance. Du moins, c'est ce que je pense."

Je me tus un instant, pour boire à nouveau. Cette longue tirade m'avait asséché la gorge et j'avais besoin de réfléchir un peu à ce que j'allais dire ensuite. Je mordis dans une sucrerie et pris le temps de la déguster avant d'ajouter :

"C'est pourquoi j'avais tellement envie de rencontrer  votre père. Je pense qu'il serait à même de répondre à quelques questions. Peut être que j'aurais pu apprendre de lui quelques détails, peut être insignifiants, mais qui m'auraient permis de confirmer ou d'infirmer ma thèse. Après tout, il est réputé pour avoir justement été l'auteur de certaines... Impossibilités techniques, dirons-nous, que l'on impute généralement à la magie instinctive. De sorte que j'ai pensé qu'il avait peut être une méthode particulière pour cela. Mais, je dois bien admettre que de vous en parler m'a ouvert les yeux sur une autre possibilité, qu'il faut que j'étudie plus en profondeur."

Oh, s'il était vraiment possible de faire sortir la magie du réservoir... Cela serait réellement une avancée fabuleuse dans mes recherches. Et dans l'histoire de la magie en général, d'ailleurs.

Ariana prit une gorgée tandis que la femme reprit la parole. Cela faisait deux ans, avait-elle dit, qu’elle avait entamé ses recherches concernant d’où provenait la magie chez les sorciers. Elle expliqua qu’il y avait plusieurs type de magie et celle dernière s’était penchée actuellement sur la magie instinctive. Elle tendit un document à Ariana, concernant la magie et ses nombreuses formes. C’est avec les yeux frétillants que la brune dévorait les lignes, buvant chacune des paroles de son interlocutrice.

"Comme vous le voyez là-dessus, la magie est présente sous de nombreuses formes. Tout d'abord, la plus courante, celle que nous utilisons tous les jours. Elle nécessite l'usage d'une baguette, de processus, d'incantations... Et de beaucoup de volonté. Ou de visualisation, selon la spécialité que vous choisirez. Vous n'aurez pas besoin d'agir de la même façon en métamorphose qu'en sortilèges, par exemple. Et cela m'a amenée à penser que chaque "catégorie" de magie est elle-même pourvue de sous catégories. Prenez l'exemple de la magie noire. Un peu comme notre magie, elle est divisible en plusieurs spécialités. La nécromancie. Les sorts impardonnables. Les invocations d'esprits... Comme les détraqueurs, par exemple. Saviez-vous qu'ils étaient liés à la magie noire ?"


A l’instant où Miss Prewett prononça «  magie noire »  Ariana leva le regard vers elle. Son attention était à son comble. La magie noire était donc divisée en plusieurs branches, dont une branche occulte. Les détraqueurs en sont un exemple parmi tant d’autres. Ils étaient donc liés à la magie noir mais comment ? Etait-ce l’œuvre de sorcier ? Pouvait-on créer des détraqueurs ? Ah, si seulement elle pouvait accéder à un savoir en la matière. Rien à Poudlard n’expliquait la magie noire, à part peut-être dans la réserve.

Miss Prewett accompagnait ses dires avec de légères pauses, certainement pour laisser le temps à Ariana de comprendre. Seulement voilà, la brune lui accordait toute son attention et en ce qui concerne le pouvoir et la magie, elle avait une certaine facilité à assimiler les choses.
Elle tendit un autre parchemin, cette fois-ci concernant la magie chez les enfants. Selon sa théorie chaque être possède un réservoir de magie. Une théorie très intéressante et tout à fait plausible.

"Pour la magie instinctive, c'est en réalité assez simple. Chaque humain pourvu de magie dispose, selon ma théorie, d'une sorte de "réservoir" de magie. C'est dans cette réserve que nous puisons lorsque nous utilisons nos pouvoirs et elle se développe avec l'âge et la pratique. C'est cela qui explique notamment à mon avis les différences de puissance et d'endurance des sorciers : chez les uns, le réservoir sera plus grand, mais la magie elle-même sera moins concentrée. Chez les autres, ce sera le contraire. Parfois, dans de rares cas, un entraînement important et une grande maîtrise de soi permettront au sorcier une réserve importante de magie concentrée. Je pense que c'était le cas d'Albus Dumbledore, pour ne citer que lui. Or, la magie instinctive ne dépend pas vraiment du même... Circuit, dirons-nous, que la magie classique. C'est pourquoi la plupart du temps les enfants en sont doués et la perdent à l'âge adulte. Je suppose qu'il s'agit en réalité de magie qui se déplace librement dans le système nerveux d'un sorcier. Lorsque nous nous entraînons pour concentrer notre magie, elle est aspirée avec le reste du réservoir... Ce qui expliquerait qu'elle disparaisse avec la pratique."

Ariana se contenta d’acquiescer de la tête, montrant ainsi qu’elle suivait absolument tout suivant le moindre fait et geste de son interlocutrice. Celle-ci s’arrêta avant de poursuivre et avoua que c’était la raison pour laquelle elle aurait aimé rencontrer Viktor.
Après avoir laissé finir Miss Prewett, la brune prit un ton calme :

-Tout d’abord, votre théorie est l’une des plus intéressantes que j’ai pu entendre. Rien avoir avec tout ce qu’on nous plombe en cours d’histoire de la magie. Comme vous venez de le dire, la magie instinctive est un phénomène de l’enfance. Pourquoi un adulte serait-il capable de certaines « impossibilités techniques »fit-elle en insistant sur le mot. Alors que vous-même venez de préciser que en grandissant et en apprenant à contrôler la magie, on perd cette «  magie instinctive » ? Comment mon .. Père pourrait-il être capable d’une chose pareil ? était-il le seul ou cela remonte à plusieurs génération de cette famille que je ne connais nullement.

Elle s’arrêta quelques instant, l’expression pensive sur son visage puis poursuivit :

-Quel genre d’impossibilités techniques ? Avez-vous un document sur Viktor s’il vous plait ?

Tenta-t-elle désespérément.

-J’avais une dernière question. Elle marqua une pause juste l’instant de réfléchir si c’était oui ou non une bonne idée de la poser. Comment avez-vous étudié les types de magie noir ? Vous-êtes vous procuré des ouvrages ou bien basé sur les actions réalisés par plusieurs mages noirs ? Et enfin pourquoi mon  père figure-t-il dans les archives du ministère.

Elle termina avec un sourire charmant. Elle se doutait bien que Miss prewett en savait plus qu'elle ne le disait.

- Voici la baguette de Viktor.

Elle déposa sa baguette sur la table. Une baguette en bois noir, longue de 33,25 centimètre et le manche était particulièrement mystérieux. Elle avait un aspect sombre et dégageait quelque chose de maléfique.

- Vous savez l'année dernière j'ai entreprit un voyage en Russie, à Moscou. j'avais un contact là bas qui m'avais hébergé. Une gentille vieille dame que j’avais rencontré, une voyageuse. j'ai fait environ trois villages, et chaque fois que je demandais qui connaissait Viktor Kasaev, personne, et j'insiste bien sur le " PERSONNE" ne m'a répondu. Enfin passons ce n'était pas ce dont j'allais vous parler. En effet, un peu avant la rentrée de ma première année, je fouinais dans les affaires abandonnées de ma mère. Il y avait un coffre ancien, qu'elle n'avait jamais sortit ou ouvert. Curieuse comme j'étais vous devez vous en douter je l'ai ouvert. A l'intérieur, cette baguette dans un sac en chiffon. Lorsque je l'ai prise entre mes mains, ce fut comme une chaleur agréable au bout des doigts, et un bien être intense qui me parcouru. Une connexion s'était faite entre elle et moi. Et pourtant lorsque ma mère su que je l'avais trouvé, elle m'en a éloigné, parce qu'elle appartenait à mon père. J'ai dut lui la prendre de force.

Elle ne donna aucun détail bien entendu et resta vague à ce sujet.

- je ne sais peut-être pas grand chose sur Viktor, mais j'ai sa baguette. Maintenant observez la de plus prêt et prenez en note les runes gravées sur le manche. Je n'ai jamais su les déchiffrer, pas même le professeur d'études de runes anciennes, peut-être allez vous y parvenir. C'est étrange non ? Je ne sais pas si ça peut vous aider mais en tout cas c'est mieux que rien. Je ne sais pas non plus si ça peut confirmer votre théorie, mais si on réfléchie un peu, il se pourrait bien qu'il n'eut pas besoin d'une baguette pour la magie... Enfin peut-être en avait-il une autre je n'en sais rien. En attendant la voici.


Elle avait pensé à la faire expertiser par un fabricant de baguette, elle n'en connaissait ni la composition ni la contenance... Cette baguette était sans doute un trésor, peut-être pouvait-elle retracer quelques un des " exploits" réalisé par son père.

Tout au long de mon exposé, l'expression d'Ariana avait trahi le plus grand intérêt. Surtout à la mention de son père, ce qui pouvait se comprendre. Pourtant, mes recherches en elles-mêmes semblaient la rendre curieuse.

-Tout d’abord, votre théorie est l’une des plus intéressantes que j’ai pu entendre. Rien avoir avec tout ce qu’on nous plombe en cours d’histoire de la magie. Comme vous venez de le dire, la magie instinctive est un phénomène de l’enfance. Pourquoi un adulte serait-il capable de certaines « impossibilités techniques »

C'était exactement ce que je pensais moi aussi. Enfin, c'était avec cette idée qu'avaient débuté mes interrogations.

Alors que vous-même venez de préciser que en grandissant et en apprenant à contrôler la magie, on perd cette «  magie instinctive » ? Comment mon .. Père pourrait-il être capable d’une chose pareil ? était-il le seul ou cela remonte à plusieurs génération de cette famille que je ne connais nullement.

Voilà bien le nœud du problème. C'était justement ce qui m'avait intéressée dès le départ. Ariana était perturbée par mes révélations et finit par me demander :

-Quel genre d’impossibilités techniques ? Avez-vous un document sur Viktor s’il vous plait ?

J'en avais, oui... Mais le lui donner m'inquiétait. J'hésitais encore lorsqu'elle ajouta :

-J’avais une dernière question.

Elle marqua une pause et je fronçai les sourcils. Pourquoi les gens prenaient-ils toujours la peine de commencer de la sorte au lieu de seulement la poser, leur question ?

Comment avez-vous étudié les types de magie noir ? Vous-êtes vous procuré des ouvrages ou bien basé sur les actions réalisés par plusieurs mages noirs ? Et enfin pourquoi mon  père figure-t-il dans les archives du ministère.

Des questions simples mais pourtant à risque. Je ne pouvais pas vraiment lui avouer que j'avais pénétré par effraction dans une salle hautement protégée et réservée aux Aurors...

- Voici la baguette de Viktor.

Ariana me tendit l'objet et un frisson rampa sournoisement dans mon échine, bloquant ma respiration dans ma gorge. Cette chose-là n'était pas faite avec un cœur en crin de licorne, sans le moindre doute. J'essayai de donner le change tout en écoutant attentivement ce qu'elle avait à me dire.

- Vous savez l'année dernière j'ai entreprit un voyage en Russie, à Moscou. j'avais un contact là bas qui m'avais hébergé. Une gentille vieille dame que j’avais rencontré, une voyageuse. j'ai fait environ trois villages, et chaque fois que je demandais qui connaissait Viktor Kasaev, personne, et j'insiste bien sur le " PERSONNE" ne m'a répondu. Enfin passons ce n'était pas ce dont j'allais vous parler. En effet, un peu avant la rentrée de ma première année, je fouinais dans les affaires abandonnées de ma mère. Il y avait un coffre ancien, qu'elle n'avait jamais sortit ou ouvert. Curieuse comme j'étais vous devez vous en douter je l'ai ouvert. A l'intérieur, cette baguette dans un sac en chiffon. Lorsque je l'ai prise entre mes mains, ce fut comme une chaleur agréable au bout des doigts, et un bien être intense qui me parcouru. Une connexion s'était faite entre elle et moi. Et pourtant lorsque ma mère su que je l'avais trouvé, elle m'en a éloigné, parce qu'elle appartenait à mon père. J'ai dut lui la prendre de force.

Oui, décidément, sa mère voulait la protéger. Mais cette connexion avec la baguette du sorcier me fit frémir d'inquiétude. La jeune serpentard avait-elle une quelconque prédisposition pour la magie noire ?  

- je ne sais peut-être pas grand chose sur Viktor, mais j'ai sa baguette. Maintenant observez la de plus prêt et prenez en note les runes gravées sur le manche. Je n'ai jamais su les déchiffrer, pas même le professeur d'études de runes anciennes, peut-être allez vous y parvenir. C'est étrange non ? Je ne sais pas si ça peut vous aider mais en tout cas c'est mieux que rien. Je ne sais pas non plus si ça peut confirmer votre théorie, mais si on réfléchie un peu, il se pourrait bien qu'il n'eut pas besoin d'une baguette pour la magie... Enfin peut-être en avait-il une autre je n'en sais rien. En attendant la voici.

Je ne répondis pas tout de suite et saisit la baguette, une impression malsaine en tête. Toucher cette chose-là me donnait vaguement envie de vomir. J'avais l'impression de manipuler un détraqueur en bouteille. C'était... Trop affreux. Un instrument capable d'utiliser une magie très puissante et qui l'avait déjà fait. J'examinai les inscriptions avec curiosité, mais j'étais incapable de les comprendre. Afin de faciliter les choses, j'utilisai un sortilège pour copier les inscriptions sur un parchemin.

"Je les montrerai à un de mes collègues au ministère et je te tiendrai au courant. Au sujet de votre père... Voici un petit document qui relate certains de ses "exploits" de magie instinctive."

Je lui tendis l'une des feuilles, qui mentionnait des conflits entre mages noirs et Aurors russes. Il n'y avait pas de mention directe de la position de Viktor là dedans, mais... J'espérais qu'Ariana ne se rendrait pas compte qu'il était TOUJOURS là dans les conflits entre Aurors et ressortissants indépendantistes. En tout cas, le document indiquait plusieurs utilisations de magie spontanée : téléportation à plusieurs mètres de distance pour éviter un sortilège, métamorphose d'un de ses adversaires en furet, explosions, guérison spontanée... Les exemples étaient nombreux.

"J'ai étudié la magie noire dans les livres. Je serais probablement capable d'utiliser quelques sortilèges mineurs, mais j'ai bien vite compris que ce genre de magie transforme les gens. Je ne veux pas devenir comme eux, aussi ai-je rapidement arrêté d'apprendre. J'étudie seulement la théorie, maintenant. Pour ce qui est des capacités de votre père, je pense qu'il est peut-être capable de libérer une partie de l'énergie dont il dispose, de l'extraire de son réservoir afin qu'elle agisse librement. Ainsi, lorsqu'il se trouve en difficulté, elle se déclencherait d'elle-même. Je n'en suis pas sûre, ce n'est qu'une hypothèse."

Je marquai une pause, pensive. Je ne tirerai visiblement pas grand chose d'Ariana, si ce n'est des interrogations et des difficultés pour elle et sa mère. Non, il valait mieux que je me taise sur les spécificités de sa famille. Je profitai d'un son de cloche à l'extérieur pour lui dire :

"Je me renseignerai sur votre famille plus en détail, mais je pense que s'il y avait eu quelque chose à savoir, je l'aurais déjà trouvé. Je pensais contacter le ministère russe pour de plus amples informations. Si jamais je trouve quelque chose de concluant, je vous en ferai part."

Je me levai avec un léger sourire et lui dis :

"Je suis désolée, mais je vais devoir vous laisser... Pardon de ne pas avoir amené de réponse à vos questions. Cela dit, faites très attention à votre baguette. Je sens une étrange aura en elle. Elle pourrait attirer des convoitises. Prenez garde à vous."

Je rangeai mes affaires et lui confiai l'adresse de mon bureau au ministère :

"Si jamais vous découvrez quelque chose, n'hésitez pas à m'en faire part. J'espère vous revoir bientôt."

Je lui fis un grand sourire et la laissai là, non sans avoir payé nos consommations. Cette jeune fille m'intriguait. Et m'inquiétait. J'espérais vraiment qu'elle prendrait le bon chemin...

hrp:

Alizea lui assura qu’elle allait se renseigner pour ce qui était des runes gravées sur la baguette. Entre temps, elle lui tendit un document relatant les « exploits » de magie instinctive dont Viktor avait à supposer accomplit. Elle s’empressa de lire, il faisait mention de conflits entre Aurors Russes et ressortissants indépendantistes. Curieux. Elle fronça les sourcils. Métamorphose, explosion, guérison spontannée était-ce seulement possible ? Cela lui paraissait tellement absurde mais en même temps, chaque passage qu’elle lisait la confortait dans l’idée que sa vie ne fut basée que sur un mensonge.

"J'ai étudié la magie noire dans les livres. Je serais probablement capable d'utiliser quelques sortilèges mineurs, mais j'ai bien vite compris que ce genre de magie transforme les gens. Je ne veux pas devenir comme eux, aussi ai-je rapidement arrêté d'apprendre. J'étudie seulement la théorie, maintenant. Pour ce qui est des capacités de votre père, je pense qu'il est peut-être capable de libérer une partie de l'énergie dont il dispose, de l'extraire de son réservoir afin qu'elle agisse librement. Ainsi, lorsqu'il se trouve en difficulté, elle se déclencherait d'elle-même. Je n'en suis pas sûre, ce n'est qu'une hypothèse."

Evidemment les livres, mais comment se les procurer ? Bon sang, Ariana ne s’était jamais sentie aussi excitée que dans l’instant présent. Alizea insinuait qu’elle avait déjà pratiqué la magie noire, bien qu’elle soit du bon côté. Bizarrement son père n’était plus vraiment une priorité, le pouvoir et ses intérêts personnels passaient avant tout. La brune désirait apprendre et en savoir plus. Cette femme qui, sortie de nulle part lui avait donné encore plus soif qu’avant. Elle s’abstint de toutes réflexions et se contenta d’écouter calmement. Pas question de montrer ses préférences et dévoiler ses sombres intentions à qui que ce soit.

"Je me renseignerai sur votre famille plus en détail, mais je pense que s'il y avait eu quelque chose à savoir, je l'aurais déjà trouvé. Je pensais contacter le ministère russe pour de plus amples informations. Si jamais je trouve quelque chose de concluant, je vous en ferai part."

C’était le signe que l’entrevue prenait fin, quel dommage. Elle n’était pas à Serpentard pour rien, maison de la ruse et de l’ingéniosité. Elle patienterait.


"Je suis désolée, mais je vais devoir vous laisser... Pardon de ne pas avoir amené de réponse à vos questions. Cela dit, faites très attention à votre baguette. Je sens une étrange aura en elle. Elle pourrait attirer des convoitises. Prenez garde à vous."


Elle rangeait ses affaires et lui confia l'adresse de son bureau au ministère, la jeune sorcière se leva à son tour et la remercia. Elle fut ravie de ses quelques paroles, elle aussi sentait cette étrange aura et en était fière. Inutile de prendre garde elle savait très bien ce qu'elle faisait.

"Si jamais vous découvrez quelque chose, n'hésitez pas à m'en faire part. J'espère vous revoir bientôt."

-Je vous remercie pour cette entrevue, passez une bonne fin de journée Miss Prewett.

Elle regarda la sorcière et lui fit un sourire charmant.