Le soleil venait à peine de se lever, et les rayons qu'il avait distillé dans le dortoir m'incitèrent à en faire autant dès que je sentis sa chaleur contre ma peau. Vu qu'on était en hiver, il devait être aux environs de 9h, mais étant donné que c'était le week-end, je n'étais pas pressé. Je me levais lentement de mon lit, m'étirant bras et jambes et je fis jouer les muscles de mon épaule. Tout était opérationnel, prêt pour une journée de flemmardise !

J'enfilais un T-shirt et un jean, accompagné de mes docs favorites. Oui, c'était un peu léger pour la saison, mais je n'ai jamais vraiment eu froid. Je ne savais pas si c'était ma résistance naturelle, c'était dû à ma nature lycanthrope. Je leva les épaules. Bah, qu'importe... Je finissais de me préparer et descendis du dortoir pour me diriger vers la Grande Salle pour prendre mon petit déjeuner. Il n'y avait pas foule dans les couloirs à cette heure-là, et j'appréciais cette petite tranquillité qui ne régnait en ces lieux que rarement.

Lorsque je rentrais dans la Grande Salle, je retrouvais ce même calme. Les lèves-tôt avaient finis leurs petit-déjeuner depuis un moment, et les marmottes dormaient encore. L'horaire idéale. Alors que je m'installais sur la table des Poufsouffles, comme à mon habitude, j'entendais deux voix à la table des professeurs qui discutaient à voix basse. Une voix féminine et une autre masculine que je n'arrivais pas à identifier. Qu'importe. Je commençais à attaquer une tartine grillée à la confiture, lorsqu'un battement d'ailes attira mon attention. Un hiboux ? Sans doute venait-il apporter une lettre pour un élève de la salle. Toutefois, lorsque je compris qu'il se dirigeait vers moi, je tendis la main et une lettre vint s'y déposer dans son creux. Une lettre pour moi ? Ma mère ? Je pris le temps d'examiner le sceaux sur le bout du doigt et la reconnut immédiatement ; Le Ministère ! Une autre convocation !

Je m’apprêtais à l'ouvrir quand je me rappelais de l'endroit auquel je me trouvais. Boh après tout qu'importe, il n'y avait pas grand monde, et ce n'était pas une mission confidentielle, et j'avais tellement hâte que de savoir ce qui m'attendait ! J'ouvris le cachet, et immédiatement l'enveloppe se mit à tressauter pour se mettre à léviter. L'enveloppe se mit à parler d'une voix masculine grave.

Cher Monsieur Throwback,

Le Ministère à l'honneur de vous convoquer pour un séminaire, au vue de vôtre statut d'ADEM. Il aura lieu le samedi 19 février, à 14h30 au niveau 9, salle 03. Nous vous rappelons...

Le reste n'était que du baratin habituel. Je la laissais parler tandis que je réfléchissais. Le samedi 19 février... Mais c'était aujourd'hui ! Par les caleçons de Merlin ! C'était aujourd'hui !

- Tu pouvais pas me l'apporter plus tôt ?!, hurlais-je à l'avis du hiboux qui, évidemment, avait déjà filé.

Je soupirais et termina ma tartine, remarquant que tout le monde dans la salle s'était tût. Je n'y accorda aucune importance. Bon, gardons nôtre calme. Le séminaire avait lieu aujourd'hui, certes, mais qu'à 14h30. J'avais largement le temps. De plus, il n'y avait pas grand chose à apporter pour ces séminaires : Sa baguette, au cas où, et de quoi noter. C’était tout. Ah, et son cerveau, éventuellement. Sachant que je n'apportais jamais de quoi noter (A quoi ça me servirait ?), je me contentais d'être attentif aux leçons du spécialiste qui était convoqué à chaque séminaire.

Le dernier portait sur les gobelins, leurs comportement, leurs mœurs et leurs particularités. Un séminaire très intéressant ! Mais revenons à nos dragons... J'avais juste à utiliser la cheminée dans le dortoir des ADEM, comme d'habitude, et le tour était joué ! Rien de quoi paniquer, finalement !

J'emportais la convocation avec moi, la rangeant dans la poche de mon jean, et fila droit vers... Vers où ? Je devais me calmer, moi ! Je m'apprêtais à aller dans l'aile des ADEMS pour filer vers le Ministre, mais je devais encore attendre cinq bonnes heures ! Quatre si je voulais m'assurer de ne pas arriver en retard. Qu'est-ce que j'allais faire pendant ce temps là ? Je n'allais quand même pas tourner les pouces ou faire les milles pas jusqu'à la pause déjeuner, si ? La réponse qui vint à moi me parut évidente : Firenze ! Il était toujours là pour moi quand je me sentais seul, c'était le moment d'aller le voir ! Je filais alors droit vers la Forêt Interdite, qui n'était plus aussi interdite, en quête d'un centaure et de sa meute.

***

Après quelques heures de conversations passionnantes et un déjeuner bien copieux, je me dirigeais vers mon dortoir, le pas pressant. J'avais tellement hâte ! Les séminaires du Ministère n'avaient absolument rien à voir avec les cours de Poudlard ! Outre la forme de cours, ce qu'on y apprenait était tellement intéressant que je pouvais passer mes journées dans ce genre de séminaires. Malheureusement il n'y en avait qu'un ou deux par mois. Bien qu'ils duraient tout l'après-midi et parfois jusqu'à tard le soir. Je grimpais les escaliers quatre à quatre, tandis que ceux-ci continuaient à bouger de manière aléatoire. J'en étais même venu à sauter sur le côté pour retomber sur l'escalier du dessous pour atterrir en face de la porte qui menait à l'aile des ADEMs. En tant normal j'aurais juste attendu et prit d'autres escaliers de manière normale, mais là je ne tenais plus en place !

Lorsque j'arrivais enfin aux dortoirs, il n'y avait pas un bruit. Personne, le dortoir était vide. Étonnant, pour un samedi. Mais qu'importe ! Le tout était d'arriver devant la cheminée qui était éteinte. Tant mieux, je n'aurais pas à le faire moi-même. Je baissais la tête et me mit en boule à l'intérieur. Oui, les cheminées de l'école étaient assez étroites, un peu trop à mon goût. Je levais le poing qui contenait de la Poudre de Cheminette.

- Ministère de la Magie !

Une fois la poudre jetée sur le tas de bois, je sentis mon corps basculer dans un fracas assourdissant. D'après les dires, quand on utilisait la Poudre de Cheminette, c'était une flamme verte qui nous dévorait et qui nous emmenait ailleurs. Mais je n'avais jamais eu l'occasion de voir ça, ni sentit de flamme me consumer. Et c'était pas plus mal pour ce dernier point. Je sentais que les murs s'étaient agrandis et je me redressais lentement. Quelques bruits de pas résonnaient dans le grand couloir dans lequel je m'engageais. Heureusement que ce n'était pas l'heure de pointe. J'avais eu l'occasion une seule fois de m'y présenter quand je voyais encore, avec mon père, et je me rappelais encore de la foule monstrueuse qui y régnait. Un véritable cauchemar pour un aveugle comme moi, par-ce qu'avec autant de bruit et de mouvements, mes sens seraient tellement perturbés que j'en tomberais à la renverse !

Mes pas résonnaient à leur tour dans l'allée des cheminées, et au bout d'une longue avancée, je bifurquais vers l’ascenseur qui menait un peu partout. Je cherchais à tâtons le bouton pour le faire venir lorsque je sentis un doigt le faire à ma place.

- Oh, euh... merci, disais-je, légèrement confus.
- Il n'y a pas de quoi, Mr Throwback, me répondit une voix grave.

Mes yeux s'écarquillèrent touts seuls alors que j'entendais l’ascenseur arriver de manière légèrement abracadabrantesque.

- Comment... ?, commençais-je.
- Comment je connais vôtre nom ?, répondit l'homme. Vous êtes plutôt connus par ici, Mr Throwback. Ce n'est pas tout les ans que l'on rencontre un ADEM aveugle qui veut devenir Auror !

Alors comme ça, même le Ministère se faisait une réputation sur moi ? Je ne savais pas vraiment si c'était une bonne où une mauvaise chose, mais connaissant certaines personnes que mon père fréquentait l'époque, je pencherais étrangement sur le deuxième choix. L’ascenseur venait enfin d'arriver et la grille s'ouvrit dans un grincement qui me vrilla les tympans au point de me faire tirer une grimace. Je m'engageais dedans et l'homme en fit de même.

- Euh... Je vais...
- Je sais exactement où vous allez, Mr Throwback.

Je ne savais pas qui était cet homme, même si il avait une voix agréable à entendre, mais il pourrait au moins avoir la décence de me laisser finir mes phrases ! Et puis d'abord, comment il savait où j'allais ?

- Vous êtes en avance, affirma-t-il. Le séminaire ne commence que dans trois-quarts d'heure.

Je m'apprêtais à hausser les épaules, mais le fait qu'il évoque le séminaire m'avait un peu fait oublier de réagir. Se pourrait-il que... ?

- Vous êtes l'Auror qui s'occupera du séminaire d'aujourd'hui ?
- Absolument. Je m'appelle Duncan Clavell. Ravi de vous connaître, Mr Throwback.

J'entendis ses vêtements se frotter un instant. J'en supposais qu'il voulait faire une poignée de main. Je m'en empara alors, et ce fut avec surprise que je me rendis compte à quel point elle était imposante. Bon sang, il serait capable d'écraser une pastèque d'une seule main avec un truc pareil ! Mais étonnamment, sa poignée de main ne me tira aucune grimace de douleur. Elle était forte, mais pas douloureuse. Cela devait bien démontrer toute la puissance du bonhomme. J'avais beau être un loup-garou, et donc avoir des facultés physiques supérieures, je ne parierais pas tout mes galions sur moi dans un face à face avec ce Clavell.

Et ce n'était sans doute que mon imagination, mais j'ai cru entendre ses lèvres tiquer, comme si il avait sourit.

Lorsque nous sortîmes de l’ascenseur, je me rendis compte à quel point Clavell devait être impressionnant. Son pas était lourd, mais fluide. Il faisait corps avec la terre quand il posait le pied, et semblait s'envoler lorsqu'il le levait. Bon sang, mais quel type de sorcier pouvait-il bien être ? J'aurais donné cher à ce moment précis pour voir à quoi il ressemblait. Il devait mesurer dans les 2m, facilement, et peser quelques quintal ! Et pourtant il n'avait pas du tout l'air d'une brute, juste... D'un guerrier. C'est ça, c'était le mot. Un guerrier, pas un sorcier. Mais de quoi allait parler le séminaire avec un Auror pareil ? Comment affronter les trolls à mains nues ?!

Une fois arrivé devant la salle qui était prévue sur la convocation, l'Auror la déverrouillé d'un tour de clé et l'ouvrit délicatement avant de s'y engouffrer. Lorsque j’entrai à mon tour, je m'attendait à ce qu'il s'agisse d'un amphithéâtre, comme les autres fois. Je me trompais. Le sol résonnait comme un parquet de bois, et le son se propageait en ligne droite au niveau du sol, ce qui laissait présager qu'elle ne s'enfonçait pas. En revanche, l'écho montait jusqu'à s'envoler dans les airs. Le plafond devait être très haut. Et une étrange odeur parvenait à mes narines. Une odeur que je n'arrivais pas à identifier. Qu'est-ce que c'était que ça ? Alors que je continuais à avancer dans la salle, mon pied percuta quelque-chose. Quelque-chose d'assez souple pour amortir le choc et me faire éviter de hurler de douleur. Je me penchais et touchais des doigts ce qui me barrait la route. Un textile souple et rigide à la fois, assez rugueux et usé. Et l'odeur que je sentais semblait provenir de ce truc qui trônait par terre.

...Un tatami ?

***

- Bienvenue à ce séminaire pour Auror. Je m'appelle Duncan Clavell, et je serais vôtre entraîneur pour la journée.

Le fait que l'Auror se présente comme « entraîneur » plutôt que « enseignant » ou autre synonyme confirmait mes doutes. Le séminaire d'aujourd'hui sera bien plus physique que théorique !

- Le but du séminaire d'aujourd'hui sera de vous apprendre à vous défendre dans le cas où vous ne seriez pas en possession d'une baguette magique. Ce qui peut arriver très fréquemment chez les Aurors. Vous serez souvent confrontés à des mages qui vous désarmeront à la moindre occasion. Il faudra donc compter sur vos réflexes et vos poings pour vous défendre.

Le combat... J'étais loin de m'imaginer qu'un jour on apprendrait des arts martiaux pour être Auror, même si dans un sens, et présenté de la manière que l'avait fait l'Auror, c'était assez logique. Et l'expérience que j'avais vécu avec ce mec quelques semaines plus tôt m'avais convaincu que ce n'était pas une mauvaise initiative. Je ne m'en étais pas trop mal tiré par-ce que j'avais eu un peu de chance, et surtout par-ce que le type était bourré. Mais si il avait été en possession de tout ses moyens, j'aurais passé un sale quart d'heure et beaucoup plus de temps à l'infirmerie de Poudlard.

- Sachez donc que ce que vous apprendrez sera uniquement fait pour vous défendre, et en aucun cas d'attaquer. Le travail d'un Auror, contrairement à ce que certains croient, n'est pas de tuer des mages noirs. Mais de prévenir et de protéger des dangers.

Quelques murmures s'élevèrent que l'Auror fit taire en tapant fortement dans ses mains. Un seul coup avait suffit à faire raidir tout son auditoire.

- Bien ! Une démonstration vaut mieux que milles discours ! Toi ! Et toi ! Venez par ici !

Je ne savais pas qui avait été la première personne désignée, mais les dizaines de regards qui s'étaient tournés vers moi me laissait croire que j'avais été le deuxième. En ravalant ma salive, je m’avançais vers l'Auror en même temps qu'un autre apprenti. Celui-ci ne semblait pas trop dans son assiette. Je devais dire que je ne menais pas large non plus, mais je ne tremblais pas comme une feuille. Ce type de personne voulait vraiment devenir Auror ?

- Très bien ! Tu feras le rôle de l'attaquant, disait-il à l'apprenti en face de moi, et toi tu te défendra. Mais d'abord, attaques-moi, disait Clavell sans la moindre hésitation.

Le jeune apprenti semblait hésitant, mais sans doute que le regard insistant de l'Auror lui enleva toute tergiversation. Enfin je crois, je le voyais pas moi. L'ado décida donc de porter un coup de poing fébrile que d'un seul mouvement, l'Auror para de sa main, s'effaça sur le côté et crocheta le pied de son adversaire, le faisant tomber à la renverse après un magnifique roulé-boulé. Étrangement, même si je ne voyais pas, je ne doutais pas un seul instant sur les mouvements qu'il avait effectué. Il était si imposant que chacun de ses mouvements s'entendait à la perfection. Je savais ce qu'il faisait et ce dans sa totalité.

- Bien ! A toi !

Je savais que l'Auror parlait à moi. Je ne pu me retenir de me redresser et me mit presque automatiquement en garde. Exactement la même pose qu'avait prit l’entraîneur une demi-seconde avant de frapper. Le jeune homme avait reprit sa place, et repassa à l'attaque. Il semblait plus confiant cette fois, car son coup était plus rapide et plus fort. Mais toujours inutile. Dans un calquage parfait, je reprit exactement le même enchaînement que Clavell qui fit basculer le jeune homme, mais qui cette fois ne fit que tomber à plat ventre. A ce moment-là, la salle s'était tût, le silence était absolu, et une étrange sensation de pouvoir déferlait en moi. Quelle sensation... C'était comme si on était capable de tout ! La peur qui me nouait le ventre quelques secondes plus tôt s'était comme évaporée. Je me sentais désormais capable de tout affronter ! Des applaudissement s'élevèrent des grosses mains de l'Auror.

- Félicitations ! C'était parfait ! Tout le monde à bien vu ? Allez, deux par deux et répétez cet enchaînement !

Ce séminaire s'annonçait... Plus qu'intéressant.

***

Trois longues heures passèrent, tandis que tout les apprentis Aurors frappaient, paraient, esquivaient, contraient, frappaient à nouveau... La fatigue se faisait ressentir, des respirations se cherchaient, la sueur coulait à flot et les tatamis résonnaient dans la grande salle d’entraînement. Mais pas une seconde je ne regrettais cet entraînement ! On nous formaient à devenir des combattants, et par Merlin, c'était passionnant ! Plus qu'un autre séminaire ! Au fond de moi, alors même que nous étions en plein entraînement, je me surprenais à espérer qu'il y en aurait d'autres. J'avais l'impression qu'au fur et à mesure des coups, quelque-chose changeait en moi. Quelque-chose qui était fragile et qui se durcissait au fil des combats.

- Bien ! Très très bien ! Vous avez mérité une pause !

Des plaintes de soulagement s'élevèrent et certains même tombèrent à la renverse sur les tatamis. Il n'y avait que moi qui avait à peine sué, et ma respiration se portait très bien. Je faisais jouer les muscles de mes membres en remarquant qu'ils n'étaient pas le moins du monde endoloris où pesants. Je me sentais encore d'attaque pour les prochains enchaînements ! Mais mieux valait faire comme tout le monde et boire un coup. Des bouteilles d'eau avaient été mises à disposition sur un bureau au fond de la pièce et beaucoup s'y étaient jetés dessus. Je m'en saisis d'une et prit quelques gorgées rafraîchissantes.

- Et bien, tu es étonnamment efficace. A croire que les arts martiaux sont faits pour toi !, s'exclamait l'Auror qui s'était mit à mon niveau.

Un léger rire s'échappa de mes lèvres et prit quelques autres gorgées d'eau avant de reposer la bouteille sur la table.

- On aurait presque du mal à croire que tu sois aveugle. Quel est ton secret ?

La dernière gorgée faillit passer de travers dans ma gorge, mais réussit finalement à s'y engouffrer sans trop de difficultés. Bon sang, qu'est-ce qu'il insinuait ? M'aurait-il déjà percé à jour ? Il n'était peut-être pas Auror pour rien, il avait déjà sans doute eu affaire avec des loups-garous ! Bon, le tout pour le tout...

- Quand on est aveugle, on perçoit des choses que la vue ignore. Je peux donc dire que je vois certainement plus que certains, enfin peut-être.

Il y eu une seconde de silence qui me fit presque peur avant qu'un rire s'éleva de la gorge de l'Auror. Celui-ci me donna deux coups dans le dos qui auraient pus écrabouiller un troll, mais qui fut étrangement contenus. Il partit alors sans un mot de plus vers un autre groupe d'apprentis pour leur donner des conseils. Je ne pu m'empêcher de relâcher un soupir de soulagement en me rendant compte que j'avais cessé de respirer. Je devais faire attention à l'avenir, les Aurors n'étaient pas des élèves, ils étaient de toute évidence beaucoup plus difficiles à berner.

***

Après une bonne heure de pause, l’entraînement reprit de plus belle jusqu'à la fin de l'après-midi. Tout le monde était exténué, à bout de force et soufflaient comme des machines à vapeur. Même moi j'étais fatigué, et surtout je mourrais de faim !

- Bien ! La séance d'aujourd'hui est terminée ! Vous avez tous fais du beau travail ! On se revoit dans trois mois pour des mouvements un peu plus avancés !

Quelques plaintes s'élevèrent, mais quelques-uns, dont moi, eurent un mouvement de satisfaction. Ce n'était donc pas la dernière fois ! Rien qu'à l'idée de pouvoir recommencer ça, j'avais déjà hâte d'y être ! Nous nous dirigions donc vers la sortie, prenant tous l’ascenseur par petits groupes de cinq à tour de rôle, et nous sommes retournés d'où l'on venait par les conduits de cheminée. Lorsque j'arrivais dans le dortoir des ADEMs, quelques élèves étaient présents et me demandèrent comment ça c'était passé. Je leur fournis une brève réponse et fila droit vers la Grande Salle, mon estomac hurlant famine.

Il m'a fallu trois cuisses de poulet, un bon steak de bœuf, des petits-pois, des brochettes viandes, quelques champignons assaisonnés, une bonne crème brûlée en dessert et quatre demi-litres de jus de fruit pour enfin satisfaire mon appétit démesuré. Une fois le repas terminé, je me dirigeais à nouveau vers les dortoirs pour me déshabiller, prendre une bonne douche qui me fit le plus grand bien, et je filais au lit torse-nu, seulement habillé d'un pantalon en toile. Lorsque je m'affalais sur le matelas, je me rendis compte au bout de quelque secondes que j'étais bien trop excité pour m'endormir ! Tout ces enchaînements, ces coups, ces parades... Ils étaient encore dans ma tête comme si je venais de les faire.

Par les flammes des Magyars, cette journée était géniale !