Parce que le temps semblait y être enclin, et parce qu'il était motivé, Michaël avait décidé de se rendre à la Volière. Non pas pour passer une ou deux commandes de... gadgets peu recommandables, comme l'en soupçonnaient fortement Rusard et bien d'autre personnes. Pas non plus pour envoyer une lettre. Nope ! Juste pour le plaisir de voir Moon Lill, cette adorable chouette des marais au caractère un peu moins adorable, la pouponner un peu, parce que ça faisait un petit bout de temps que le Gryffondor ne l'avait pas fait. Les rares fois où il se voyaient, concrètement, c'était à l'heure de la distribution du courrier. Les cicatrices que le jeune homme arborait sur ses mains attestaient de l'urgente nécessité de bichonner madame, avant qu'un meurtre ne soit perpétré. Se faire agresser et tuer par une chouette enn (grand) mal d'affection ne faisait pas partit des projets de Michaël. Puis, elle lui manquait quand même.

De fait, il gravit volontairement les marches de la volière, bien qu'il manqua à quelques reprises de les redescendre sur le derche pour cause de neige, verglas, et mauvais équilibre. L'ascension fut longue, compte tenu du nombre de marches dont disposaient les escaliers, mais finalement, il en vit le bout ! Enfin ! LIBERTÉ !

Ce fut à ce moment là qu'il remarqua la présence d'un... une... chose indescriptible, blanche et scintillante, sur la dernière marche. Cela le surprit, et surtout l'intrigua. Qu'était-ce donc ? Un monstre ? Un fantôme inconnu ? Mais ses... « pieds » étaient visiblement légèrement enfoncés dans la neige. Était-ce une personne ? Genre, une vraie personne portant vraiment un manteau aussi blanc et aussi... Oh, apparemment, confortable. Et qui scintillait. La personne, pas le manteau. Ou peut-être les deux ? Mal de crâne en approche, mal de crâne en approche. A toutes les unités, fuyez tant que vous le pouvez encore ! Bref.

Oui. Il était parfaitement possible qu'un être se vêtisse de la sorte. Et surtout, qu'il, enfin, elle scintille autant. En réalité, Michaël connaissait une personne, une Serdaigle, répondant à cette description. Une fille bavarde, râleuse, excentrique, qu'il ne fréquentait pas. Mais dont même lui, Monsieur MémoireSélective, se souvenait. L'immanquable, et pas très discrète, Alix Mortrucmachin. Morue ? Mordicus ? Morall ? … Non, Morell ! Voila. Alix Morell.  

Il ne la connaissait pas vraiment, juste de loin. Et il préférait qu'elle resta loin de lui, notamment pour éviter d'être de nouveau aveuglé suite à une attaque imprévue de paillettes. C'est fourbe, et dangereux, les paillettes. Surtout celles de Morell. Mika frissonna à ces pensées. Après tout, deux ans auparavant, il en avait payé – accidentellement – les frais. La demoiselle s'amusait à  paillettiser tous ceux qu'elle croisait, et même ceux qu'elle croisait pas. Comment ? Mystère. Toujours est-il que notre feu-follet adoré se retrouva couvert de paillettes de la tête aux pieds. Par curiosité, et parce qu'il avait entendu parlé d'une follasse qui s'amusait à rendre comestibles ses paillettes, il décida de vérifier si c'était le cas de celles le recouvrant. Il en goutta discrètement une.

Et il manqua de s'étouffer. Avec. Une. Seule. Petite. PAILLETTE.

C'est dire à quel point ces petites choses scintillantes, détenues par une serdaigle un peu trop … Paillettée, pouvait être dangereuses. Est-ce que la demoiselle était au courant de ce malheureux événement ? Probablement pas. Il n'en avait parlé à personne, pas même à ses meilleurs amis. Mika s'était débarrassé rapidement, à coup de sorts et d'un verre d'eau, des paillettes le recouvrant et celle ayant attenté à ses jours, mais cela lui suffit amplement. Il se jura de ne jamais s'approcher de trop près d'Alix Morell, et encore moins de ses paillettes sociopathes. Chose qu'il réussit avec brio, jusqu'à ce jour fatidique. Afin de ne pas  entacher des bonnes résolutions – à savoir survivre – il envisagea de faire demi-tour.

ET PAF.  

Tout juste eut-il le temps de songer à un replis stratégique qu'une boule de neige l'agressa. Enfin, lui tomba sur la tête, ce qui provoqua un combo regardahuri-sursaut-ohmerde de la part du jeune homme. Son agresseuse se retourna au même moment, et le regarda.

« Oups ? »

Mierda.

Michaël se força un peu à sourire, tout en enlevant le plus gros de la neige de ses cheveux. Pour le repli stratégique, c'était rappé. Il ne pouvait plus décemment fuir sans trop se faire remarquer. De plus, il n'avait pas fait tout ce chemin pour rien, quand même ! Enfin, bref. Il se racla légèrement la gorge.

« H...hey. Ahem, c'bon, c'pas grave. Tu pouvais pas deviner que j'étais là, donc bon. Par contre... Si tu pouvais te pousser, ça serait bien. Tu bloques carrément l'passage, et je voudrais bien rentrer dans la Volière. Y fait froid, y'a du vent, tout ça tout ça, tu vois quoi. Et puis, ça s'rait complètement con de rester planter là à rien faire. Donc, tu te pousses ? Steuplait ? » finit-il par lâcher, un peu gêné, et surtout pressé de quitter les escaliers.

Les paillettes, c'était une chose. Mais rester à portée de paillettes dans des escaliers pas très coopératifs niveau équilibre, mais très coopératif pour les dégringolade, ça l'inspirait moyen, au Mika. Surtout face à elle.