Novembre 2005

Il ne faisait pas chaud, mais je ne sentais pas le froid à travers la tenue de Quidditch. Et puis, y'avait le soleil, c'était le principal. Le premier match était bientôt là, contre les Serdaigle, il ne fallait pas que je me plante ! Balai en mains, une petite boîte en bois gravé dans l'autre, je me dirigeai vers le stade de l'école, bien décidée à m'entraîner, comme je le faisais chaque samedi, (et accessoirement aussi tous les soirs de la semaine, avant le couvre-feu). Je gagnerai mes matchs, j'étais assez douée pour ça et très habile sur un balai (si on m'avait refusé en seconde année, c'est à cause de dernier attrapeur qui râlait). Alors il fallait que je m'entraîne un maximum ! J'avais fait tous mes devoirs, sauf celui d'Histoire de la Magie, mais je m'en moquais, je détestais cette matière, toute façon.

Je pénétrais sur le terrain avec un profond sentiment de fierté. Je n'y étais pas en tant que spectatrice, mais en tant que joueuse, cette fois ! Enfin ! Il était samedi, midi... L'équipe qui occupait le terrain était déjà partie, et ça m'arrangeait, ne n'avait pas à attendre cette fois. Je mis ma boîte dans ma poche, que je fermais et enfourchais mon balais avec un énorme sourire... Voler était la seule chose qui pouvait me faire sourire, en réalité. Chez les Serpentards on me traitait souvent d’asociale, parce que je parlais rarement... Même dans mes classes, j'étais assez solitaire, et j'avais assez peu d'amis. Mais je n'en avais que faire. Je préférai être seule que de me balader avec des gros nazes débiles !

Je m'envolais doucement dans les airs et regardais le stade de haut avant de jeter un regard vers le château. Avec cette vue, on ne pouvait vraiment pas nier que c'était un endroit magnifique. Je contemplais la beauté pure du paysage, la forêt, le lac et sourit. S'il y avait bien un endroit où je me sentais chez moi, c'était bien Poudlard. Mes parents pourraient dire ce qu'il voulait, rien ne remplacera ce château, où je me sentais clairement en sécurité.

Puis, j'attrapais le manche de mon balai et fonçais. J'eus un petit rire en exécutant quelques loopings … Voler me donnait une sentiment de liberté que je ne trouvais pas ailleurs... Sans doute trop prisonnière de … je ne sais quoi qu'en fait je savais mais dont je ne voulais absolument pas parler. Après quelques acrobaties de bons niveaux (histoire de me la péter un peu toute seule), je sortis la fameuse boîte de ma poche et l'ouvris. Je passais mon doigt sur le vif d'or, celui que j'avais gagné en remplaçant le dernier attrapeur, l'an passé, qui s'était blessé à la hanche. Il était attaché par une petite lanière de cuir. Le capitaine me l'avait offert pour me féliciter.

Je le libérais de son lien et le pris entre mes doigts. Je souris quand les ailes se déployèrent. Puis, je le lâchais et fermais les yeux quinze secondes. Quand je les ouvris de nouveau, il n'était plus là. Je fis un tour de stade, furetant, puis en commençait un second avant de l'apercevoir près des tribunes de Gryffondor. Je fonçais vers lui, sans réfléchir en tendant la main, et m'approchant chaque seconde un peu plus....

Argh … Qu'est ce qu'il faisait froid aujourd'hui ! Je me les pelais tellement ! Et pourtant, oui, dites le, je suis un petit peu abruti, me voilà dehors.

J'ai une bonne raison pour être là ? Oui, j'ai toujours une bonne raison. Mais celle du jour est dotant plus importante ! J'ai oublié mon écharpe de Quidditch dans les gradins … Non, je ne suis pas idiot, juste un petit peu tête en l'air … C'est dans les gênes !

Mais là n'est pas la question, loin de là ! Je devait retrouver cette écharpe parce que même si ça ne change pas grand chose, elle tient chaud la bougresse !

Donc, me voilà seul dans un froid de canard à midi … Ma vie a quelque chose de merveilleux ! Bizarrement, aujourd'hui j'avais mon balais sous le bras, enfin c'est pas vraiment bizarre puisque ce que j'ai un entraînement dans l'après-midi. En tant que poursuiveur des Gryffondor, je me dois d'être au top !

En troisième année la de suite je suis un génie du balais … Mes chevilles ? Est ce qu'elles enflent ? Non, pas de problème, je gère. Non, plus sérieusement, je me débrouillais bien sur un balais, j'ai été recruté au tout début de ma deuxième année … Bon, non je suis loin d'être un « génie du balais » c'est juste que je m'entraînais en cachette … Oh, on y a passé des heures à voler en se lançant une balle de tennis moldue … C'était franchement génial !

Mais encore une fois, je divague ! Revenons à nos moutons : le stade de Quidditch était en vue !

Mission : M'infiltrer dans les gradins et retrouver cette écharpe ! Après ça, je serais fin prêt pour affronter le reste de la journée !

Le voilà ! Le terrain, je franchis les portes et là, comme toujours, je pris une grande inspiration, j'ai toujours trouvé que ce terrain représentait la liberté... Ici, plus rien ne compte, le Quidditch est maître de tout et chaque personne qui met les pieds ici ne peut que vénérer ce sport. C'est tout.

Donc, je passa les portes et me dirigea vers les gradins, tout était vide, pour le moment … Je posa mon balais dans un coin tranquille et partis à l’assaut des marches !

Arrivé dans la partie réservé à ma maison, je me mit à quatre pattes … Impossible de me rappeler précisément où j'étais placé lors de la perte de cette écharpe. Donc je fouilla, à quarte pattes sur le bois froid … On comme je me les pelais ! Je ne le dirais jamais assez !

Après quinze bonne minutes de recherche, je la vis ! Elle était  là, elle gisait sous un banc. Je l'attrapa, leva le poing et me redressa en hurlant de triomphe :

-Je l'ai !!

Ma joie fut coupée dans son élan... En face de moi, arrivais à toute berzingue une jeune fille inconnue et chevauchant un balais … J'étais au beau milieu de sa trajectoire … Roh … Ca sentait la méchante bosse ça ...

Mes doigts se refermèrent sur la petite boule dorée, et je ne pus retenir un large sourire de contentement. Je l'avais attrapé ! Je l'avais fait ! Heureusement, j'étais assez attentive pour voir le vif d'or de loin... La petit balle dorée oui... Pas un élève qui se relève d'un coup des tribune, une écharpe à la main, en mode « Coucou me voilà ! ». La surprise me fit d'ailleurs perdre quelques précieuses secondes. Mais j'étais tellement occupée à fixer ce blanc-bec, qui m'avait clairement foutu la trouille, que je ne ne pus freiner de suite... Et ce fut un peu tard, en réalité.

Je fermais les yeux et me sentais violemment percuter et chuter sur le jeune homme en question... Tout ce que je sentais, c'était cette douleur à la cheville. J'étais à moitié assommée aussi, il me fallut quelques secondes avant de me redresser et m'asseoir, en massant ma cheville... J'avais vraiment mal, sérieux ! Je lançais un regard noir au Gryffondor, car, pour sûr, il en était un.

« Tu peux pas faire attention, non ? On se relève pas comme ça, flûte ! »

Je retenais mes larmes, en serrant les dents. J'avais vraiment très mal. Je tenais toujours le vif d'or dans la main droite, mais je ne m'en rendais plus vraiment compte en fait. J'étais plus préoccupé par ce garçon et ma cheville que par cette bouboule jaune. Je savais aussi que j'étais un peu de ma faute si je l'avais bousculé et je pinçais les lèvres... Lui plus que moi, il ne m'aurait pas surprise je ne lui aurait pas foncé dessus ! Mais je m'en voulais quand même un peu. Je lui jetais des regards furtifs et je soupirai.

« Pas trop de mal, ça va ? »

Bah oui quoi, j'étais à pleine allure et je l'avais clairement fait tombé avec un poids en plus sur le corps (le mien de poids, évidemment). Bon, je n'étais pas la seule responsable, mais je ne faisais que de me renseigner, hein ! La politesse, c'est tout. Je le regardais un peu... Lui, je le connaissais ! Il était dans ma classe ! Mais pas dans ma maison, il était bien à Gryffondor. Je me souvenais de sa tête ! Mais bon, les amis, c'pas mon fort... Surtout pour m'en faire en fait, donc je ne l'ai jamais approché. Je baissais les yeux vers mon balais... Pas de dégâts de ce côté là, au moins. Je me relevai, doucement, m'appuyant sur mon balai, en faisant comme si je n'avais pas mal. Puis je le regardais à nouveau le garçon.

Aaalala, toute cette fierté que j'avais accumulé en retrouvant mon écharpe venait de s'écraser sur la marche en bois derrière moi. Oui bon .. Ma fierté avait tout d'un coup prit la forme de mon crâne. Et il s'était donc violemment écrasé contre les gradins. Ça faisait un mal de chien... J'ai pu vérifier la théorie des petites étoiles, vous savez celle qu'on voit dans les dessins animés moldu quand le héros se prend un mur ? Il y a plein de petites étoiles qui dansent autours de sa tête … Et bien c'était la même chose, des petites étoiles je vous dit. Mais en plus de ça j'avais eu le souffle complètement coupé, soufflé comme une flamme de bougie pfiut et puis parti. Et oui ! La jeune fille venait de s'écraser contre moi et elle était encore là, allongé sur mon beau torse musclé … Roh ca va hein, bien le droit de se vanter un peu !

Bref, elle était tombée sur moi et à mis quelques temps à se relever pour s'asseoir sur le banc d’en-face. Elle se massa la cheville … Et bien, quel gentleman je faisais, ma première rencontre avec une fille et je lui démonte la cheville … Note à moi-même, cette phrase pourrait faire un très bon slogan. Mais … Je n'étais pas non plus le seul en tort, d'accord je suis apparu sans crier gare … Enfin j'ai crier mais pas gare … Oh et puis zut hein ! J'ai surgit de nul part et elle met rentrée dedans, c'est tout.

« Tu peux pas faire attention, non ? On se relève pas comme ça, flûte ! »

Ouh quel ton agressif … Techniquement, il n'y a pas que moi qui était en faute... Et puis, il fallait bien que je me relève un moment où un autre. J'avais très envie de répliquer quand elle reprit la parole :

« Pas trop de mal, ça va ? »

Cette phrase me surprit, elle me surprit tellement que je releva la tête … Comment, après une phrase d’accroche pareil, on pouvait changer de ton comme ça ? Je détailla la jeune fille et la réponse m'arriva comme un poing dans la figure : c'était une Serpentard …  Puis bon, il ne fallait pas faire de généralité mais quand même … On les reconnaissait eux …Enfin, je la reconnaissais aussi et surtout parce qu'on avait des cours en commun …  Mais encore une fois, là n'est pas la question !

Je me massa l'arrière du crâne et sentit une bonne grosse bosse poindre … Je sais pas comment je vais faire pour dormir ce soir...

Je lui sourit et répondit alors :

-Héhé, t'inquiète ! C'est qu'un bosse, ça passera et puis, y'a les cheveux pour cacher ! Et toi ?

Elle c'était remise debout … Enfin, elle avait essayé, elle s'appuyait bien comme il faut sur son balais … Hum … J'avais la réponse à ma question mais une réponse de sa part pourrait être très intéressante !

M'inquiéter... Non bien entendu, j'allais pas m'inquiéter pour un mec que je venais de fracasser en plein vol, certainement pas... Nan mais sérieux, je suis Serpentard, mais pas insensible, même si j'en ai clairement l'air. Bien, pas d'inquiétude, il disait ? Je pris un air tout à fait nonchalant et haussais les épaules genre « je m'en fiche complet, du moment que tu tiens debout c'est le principal ». Mais dans le fond, je m'inquiétais quand même, espérant qu'il n'y ait pas de répercussions par la suite. Je m'en voudrais si on était obligé de le transférer à Sainte Mangouste par ma faute. Mais bon... Il avait l'air de se porter à merveille.

Le fait qu'il me retourne la question me fit tiquer... Je ne répondais jamais à ce genre de question, ou alors vaguement. Je soupirai et haussais une nouvelle fois les épaules.

« Ca va, je m'en sortirai, c'est pas la première fois que je me casse la figure. »

En réalité c'était la première fois que je tombais d'un balai... Et sur quelqu'un. Et me cheville me faisait un mal de chien ! Je soupçonnais une foulure ou une entorse, mais je n'en dis rien, bien entendu... Trop de fierté, trop de froideur... Trop de carapace dirons-nous. Je toisais mon interlocuteur. Ouaip, je ne m'étais pas trompée, on suivait les mêmes cours. Et il me semblait l'avoir vu dans l'équipe de Quidditch des lions, l'an passé. Je n'en avais pas la certitude, mais presque. Je pinçais les lèvres et allais lui tendre la main, avant de m'apercevoir que je tenais encore le vif d'or dans celle de droite. Je le lâchais et il vint voler entre lui et moi. Je ne pus m'empêcher de sourire avant de regarder mon camarade de nouveau.

« Je suis Cassiopée O'Bryan. Désolée pour … La chute. »

Je n'étais pas du genre à m'excuser en général, mais là, ça me semblait nécessaire, pour je ne sais quelle raison. Au moins, il ne pourra pas dire que les gens de ma maison sont malpolis ! Ou alors j'étais la seule a me préoccuper un tant soit peu des autres. Le choixpeau avait carrément hésité à me mettre à Serpentard. Peut-être qu'il aurait du me mettre avec mon frère au final... Mais bon, c'était un peu tard pour y penser. Je soupirai avant de passer à autre chose, j'étais assez mal à l'aise d'être tombée sur lui comme ça, même si, comme d'habitude, je ne le montrais pas. J'eus un petit sourire.

« Tu fais du Quidditch aussi, non ? »

Terrain neutre, sujet neutre, on oubliait l'accident et on parlait d'autre chose, point barre. Mine de rien, je m'assis sur le gradin, tout en cachant le fait que ma cheville me faisait bien trop souffrir pour que je reste debout. Et je regardais de nouveau le vif d'or voleter tout en souriant.

« Ca va, je m'en sortirai, c'est pas la première fois que je me casse la figure. »

J'ai rit intérieurement à sa réponse à ce moment là …  Hum, ca devait être le genre de la fille forte... J'aime bien se genre de fille, tant  que ce n'est pas trop flagrant … Oui,, bon là c'était à la limite quand même … Enfin bref ! On ne change pas les gens, hein ?

La jeune fille d'en face lacha quelque chose de jaune, rond et ailé … Un vif d'or ? C'est ça qu'elle poursuivait ?

…

Au moins elle l'avait eu … Je fut tenté de lui faire un petit signe de tête à la « Félicitations demoiselle » Mais elle dit avant que je n'esquisse le moindre geste :


« Je suis Cassiopée O'Bryan. Désolée pour … La chute. »

Cassiopée... Cassiopée … Cassiopée … On ne se moque pas ! Je sais que j'ai déjà entendu ce nom et même, forcement que je l'ai entendu, on est dans la même classe et elle traîne avec des serpentards, c'est bien pour ça que je savais qu'elle était à Serpentard … Aaah, je suis tellement doué …

Bon, ca suffit les fleurs ! On ne fait pas attendre une dame !

Encore une fois, j'allais répondre quand, une fois assise, Cassiopée, appelons-la par son prénom me demanda :

« Tu fais du Quidditch aussi, non ? »

Boom ! Sujet sensible, je suis intarissable dessus … S'en est presque triste … Mais non non non !! Je dois me retenir !  Faisons soft !!

-Moi c'est Seyn ! Seyn Landers ! Oui ! Oui je joue au Quidditch !! Depuis l'an dernier ! Je suis poursuiveur dans l'équipe de ma maison ! J'adore vraiment le Quidditch … Ah si je pouvais en faire toute la journée …

CALME TOI SEYN !! Calme toi !! Tu divague, tu divague !! Rester Soft ! Rester Soft !!

-Hum … Et toi ? Enfin … C'est triste de te poser la question sur ton poste au vu de ce qui vole devant mes yeux … Une Attrapeuse ? Ca fait combien de temps que tu joues ? Ouais ouais, je pose beaucoup de questions m'enfin...

Je jeta alors un regard aux marches sous moi, arracha un morceau qui dépassait et commença à jouer avec !

Bon, et bah au moins on avait un gros point en commun : le Quidditch. Et à vrai dire, son enthousiasme me fit afficher un énorme sourire, moi la fille qui souriait jamais, comme m'appelait la plupart de mes camarades de maison. Les deux seuls avec qui je me le permettais, c'était Jonathan et Benoit... Et Alex, mon frère jumeau, batteur chez Serdaigle cette année. ... Pas de la même manière que quand on parlait de Quidditch... Le Quidditch, c'était la meilleure chose qui existait en ce bas monde, la seule chose qui permettait de voler avec un but bien précis, de se vider la tête, de s'amuser, de faire des acrobaties sans nom, de... J'affichais un sourire rêveur quelques instants avant de soupirer et de secouer la tête. C'est pas le moment de divaguer Cass ! T'es pas toute seule, là !

Poursuiveur chez Gryffondor... Oui, je me souvenais de lui ! C'était d'ailleurs contre Gryffondor que notre attrapeur était tombé et s'était explosé la hanche, me laissant sa place d'ailleurs. Mon tout premier match, contre Poufsouffle. Un excellent souvenir, jamais je ne l'oublierai celui là, ooooh, non !

Sa question me surpris un peu. Je n'avais déjà pas l'habitude de parler à des personnes hors de ma maison, alors aux autres... Puis, c'est pas comme si on s'intéressait à moi non plus. Mais qu'un Gryffondor vienne me parler, certes d'un sujet passionnant qui me tenait un cœur... Mais il me parlait quoi ! J'en fus d'autant plus surprise... Wouah... Il devait pas avoir de préjugé lui, ça m'arrangeait pas mal. Je lui lançais un grand sourire.

« Officiellement, je suis rentrée cette année dans l'équipe et je suis attrapeuse. L'année dernière, on m'avait refusé à cause de l'ancien attrapeur qui tapait des scandales, mais comme il était en septième année, j'ai pris sa place. J'ai joué le dernier match de la saison aussi, l’année dernière, parce qu'il s'était blessé.... Mais en fait je m'entraîne depuis que je suis petite avec mon frère, on adore le Quidditch et... »

Pourquoi je parlais moi ? Je déglutis et ne pus m'empêcher de rougir... Même avec mes amis je n'alignais pas plus de cinq mots, alors pourquoi avec lui qui est un sombre inconnu sorti de nul part, dont la tête me revient seulement parce qu'on suit les mêmes cours ? Peut être parce que justement, je le connaissais pas... Ou alors parce que le Quidditch quoi ! Le Quidditch c'est la vie ! Je posais le regard sur lui... Il avait l'air aussi passionné que moi en tout cas, bon point pour lui. J'eus un petit sourire et baissais les yeux, balayant le sol du pied, m'appuyant sur celui qui était toujours valide.

Ouaw ! C'est qu'elle avait de quoi palabrer la demoiselle ! Mais … « Et ... » Et quoi ? C'est quoi ce « et » tout seul ! Nous sommes joueur de Quidditch ! Il faut finir ses phrases, nous allons toujours droit au but ! Droit au but … Quidditch … Je me ferais presque rire si cette blague n'était pas aussi mauvaise … Mais je décline toutes responsabilités, ce jeu de mot n'était pas voulu ! Elle avait un frère qui jouait ... Un grand frère je suppose ... Aaah ce serait tellement cool que Nim se mette aussi au Quidditch quand elle sera grande ... les parties de dingues que je pourrais faire avec elle ... Ouaw ... Vivement qu'elle grandisse !

…

Je rêve ou elle venait de .. rougir … ? Je toussota un petit peu, gêné, et me reconcentra sur mon bout de bois :

-Et quoi ? Finis ta phrase, ça m’intéresse. Je lui sourit. Et puis si tu ne veux pas la finir cette phrase, je t’assomme avec l'histoire de ma vie …  Justement sans histoire. Oh ! Non pire, si tu ne veux pas me répondre, je me fait la malle, prétextant que je vais à l'infirmerie parce que … Mine de rien … Les marches sont dures !

ABRUTI DE SEYN !!! Tu n'as pas trouvé pire ? Elle va croire que tu veux la faire culpabiliser !

-Enfin, non, c'est pas vraiment ce que je voulais dire … Enfin si, les marches sont dures mais ce n'est pas de ta faute hein, c'est l'écharpe, je n'avais qu'a pas oublier mon écharpe et apparaître, là, devant toi alors que tu allais attraper le vif d'Or …

Comme sortant d'un rêve, je regarda aux alentours...

-Il est où d'ailleurs, ce vif d'Or ?

Il parlait beaucoup, pour un garçon. Ma mère disait toujours qu'un garçon ça parlait moins qu'une fille et que c'était pour ça que parfois je l'agaçais, et pas Alex. Mais j'avais trouvé quelqu'un qui lui prouverait le contraire. Il était sympa, pour un Gryffondor. Étant chez Serpentard, on m'avait très vite dit que les Gryffondor était loin d'être nos copains et même qu'il fallait s'en méfier. Mais il avait l'air gentil lui ! Pourquoi est-ce que je m'en méfierais ? Puis il était drôle. Je gloussais en mettant la main devant ma bouche avant de lui répondre.

« En fait, mon frère et moi, on rêvait de rentrer dans l'équipe de notre maison à Poudlard. Et on a réussi... Et tu sais quoi, mon frère, c'est Alex, le gardien de ton équipe ! »

Mon frère et moi avions été réparti différemment à notre arrivée. Dur, j'avais fait ma petite vie avec lui, nous étions jumeaux et très attachés l'un à l'autre. Mais ça nous empêchait pas de nous voir, d'ailleurs on suivait les mêmes cours et on se voyait en cachette pour faire nos devoirs ensemble. C'était assez drôle. Du coup j'étais assez fière de dire à un Rouge et Or que leur gardien était mon frère. Trop classe, je suis sûre qu'il serait impressionné.

Je gloussais encore une fois quand il demanda où était le vif d'or et tendit ma main droite et l'ouvris. »

« Il est là ! »

J'avais quand même réussi à l'attraper avant de lui rentrer dedans. J'étais quand même fière de ça. Il se mit à voleter autour  de ma main, puis autour de nous. J'aimais bien cette petit balle ailée, elle était ma préférée parmi les balles de Quidditch, mais ça, c'était sans doute parce que j'étais attrapeuse. J'attrapais de nouveau la petite balle.

« Et toi alors, le Quidditch dans ta vie ? »

Oui, j'étais quand même une petite curieuse. J'essayais de poser mon pied à terre et... et non, j'avais toujours aussi mal. Je me mordis la lèvre en le sentant gonfler dans ma chaussure. Une entorse peut-être.... Et ça faisait mal. Je m'accrochais à mon balais, cachant ma souffrance comme je le pouvais et eut un sourire légèrement crispé.

« Tu veux que je t'accompagne à l'infirmerie ? Pour ta tête... »

J'hallucinai un peu quand elle me dit que non seulement son frère était son jumeau mais qu'en plus il était dans mon équipe en tant que gardien... C'est vrai que maintenant que j'y pensais … Il y avait un petit air de famille …  Je levai un sourcil.

Puis mon interlocutrice ouvrit la main pour me présenter le Vif d'or que je cherchai auparavant des yeux. Elle était douée ! J'eus un petit sifflement d'admiration.  Yup, elle m'impressionnait... Enfin, tout les attrapeurs avaient tendance à m'impressionner en fait … Cette balle est tellement petite...

« Et toi alors, le Quidditch dans ta vie ? »

Je m’apprêtai à lui répondre que le Quidditch était un sport génial et que j'étais sûr que plus tard ca prendra une place encore plus importante mais que pour le moment j'étais super content de ma condition, que j'avais qu'une envie c'était de m'améliorer parce que bon, s'entraîner au lancer de suaffle avec son père c'est génial mais sachant qu'il est moldu, c'est un peu limité. Mais quand elle sera grande y'aura Nim ! Et c'est moi qui lui apprendrai tout parce que je serai devenu bon !

Bref, j'allais lui déballer ma vie et mes espoir quand je captai une grimace de sa part. Encore une fois je levai un sourcil …

« Tu veux que je t'accompagne à l'infirmerie ? Pour ta tête... »

Mouais … Pour ma tête hein ?  Je sais pas où elle s'était blessée mais elle s'était blessée. Elle ne voulait pas le dire d'après ce que j'avais comprit... Ouais aller, autant aller dans son sens. Je me levai donc et époussetant mon pantalon, je lui souris :

-Oui allons y.

J'eus une petite réflexion.

-En balais ou à pied ?

Lorsqu'il siffla en voyant la boule dorée dans ma main, je ne pus m'empêcher de rougir et de baisser nerveusement la tête. Je n'avais pas l'habitude des compliments. En général, ils allaient la plupart du temps à Alexandre, le chouchou de ma mère. Donc autant vous dire qu'en général, j'en entendais peu. Et comme je ne travaillais que dans les matières où j'avais des facilités, les professeurs ne m'en faisaient pas plus. Alors entendre quelqu'un siffler d'admiration sur ce que j'avais fait... Et bah ça me faisait quand même un petit quelque chose, quand même. Je lui souris avant de me raidir. Je faisais quoi là ? Bien sûr qu'il sifflait, j'étais la meilleure. Je me raclais la gorge et me redressais. J'avais ma fierté quand même.

Je fus également soulagée qu'il accepte d'aller à l'infirmerie. Ma cheville commençait vraiment à me faire souffrir. Mais il n'avait pas répondu à ma question. Je haussais les épaules et lui souris.

« A pied tant que tu m'auras pas raconter ton histoire avec le Quidditch. Et puis... Après je te ramène au château sur mon balai si tu veux. »

Je lui souris cette fois bien franchement. Je l'aimais bien, lui. Il était sympa, et j'aurai aimé m'en faire un ami. J'en avais peu. Et un de plus ne me ferait pas de mal, même s'il n'était pas dans ma propre maison. Et puis, il fallait bien briser quelque petites choses de temps en temps, l'inimitié entre Gryffondor et et Serpentard, par exemple. Bref... Soudain, je relevais la tête et le fixais avec intensité. Je m'étais présentée, mais lui, non... Et... Attends, il avait mon âge lui ! On était ensemble sur nos cours obligatoires ! Mais je ne me rappelais pas son nom... Sanders ? Fanders ? Arg ! Je me raclais la gorge.

« Au fait... Je sais qu'on est dans la même classe mais, comment tu t'appelles ? »

Je me sentais ridicule de demander ça. Mais je ne pouvais pas sympathiser avec lui sans lui demander au moins comment il s'appelait.

Je tiquai … Je ne m'étais pas présenté ? Quel âne franchement ! Surtout que bon … On se voyait quasiment tout les jours. Si je pouvais me frapper, je le ferais volontiers ! J'eus, à la place, un petit sourire désolé à mon interlocutrice :

-Je suis désolé, je m'appelle Seyn et je suis officiellement enchanté de faire ta connaissance.

Joueur, la main sur le ventre, je lui fis une petite révérence. J'aimais bien ce genre de chose d'une époque décalée et révolue. J'aimais le temps des chapeaux haut de forme et des manières de gentleman. Mais le plus agréable était toujours de s'en servir. Et puis … Ca permettait une sorte de tri … Les gens normaux ne sont pas les plus intéressants, donc ceux qui réagissent mal … Bah j'ai un petit peu plus de mal à leur confier une quelconque once d'amitié … Et je trouve ça presque normal...
Puis, me relevant, j'attrapai mon écharpe (plus jamais je la laisse celle-ci ! Plus jamais!) et me dirigeai vers les escaliers, espérant que Cassiopée me suive. Puis sa question me revint en mémoire... Ca allait être assez bizarre à raconter, mais ça pourrait être intéressant.

Arborant un franc sourire, je me retournai vers elle et commençai mon monologue :

-Et bien comment dire … J'ai commencé le Quidditch très tôt, dans mon jardin avant d'aller à l'école en fait. C'est mon père qui m'a apprit les règles le soir avant d'aller dormir. Je sais, normalement c'est aux mamans de lire des histoires pour nous endormir mais non, moi c'est mon père qui faisait la lecture des règles. C'était une belle époque, il faut se le dire. Et après quand j'ai grandit, il m'a apprit à bien réceptionner un souafle... Mais le plus drôle là dedans, c'est que mon père est moldu, la magie, il connaît pas, il a tout apprit dans les livres pour m'aider et faire comme un père le ferai. Mes voisins apprenaient à leurs enfants le rugby et mon père m'enseignait le Quidditch.

Je jetai un regard à Cassiopée :

-Je ne lui ai jamais dit, mais je suis extrêmement fière de l'avoir comme père et encore plus qu'il soit Moldu.

J’agrandis encore mon sourire.

J'eus un petit gloussement quand il s'inclina devant moi et je lui fis également une révérence bien féminine, et bien maladroite, sûrement à cause de cheville qui me lançait comme pas permis. Mais j'eus quand même le sourire, refusant que la douleur apparaisse sur mon visage.

« Je suis enchantée également, Seyn. »

J'avais vu ça dans un livre de contes et ça me plaisait bien d'agir comme une duchesse de temps en temps. Enfin, c'était assez rare vu la manière dont j'étais traitée à la maison, mais Alex se prêtait volontiers au jeu, lui ! En tout cas, je l'aimais de plus en plus, lui. Je m'assis pour écouter son histoire avec son père, passant par différentes émotion entre la joie, la surprise et la tendresse. C'était la première fois que j'en montrais autant ! Quand il eut fini, je le regardais, les yeux pétillants.

« Whouaaah ! Il est trop classe ton père ! Moi aussi, c'est mon père qui m'a appris le Quidditch, mais il est sorcier, c'est pas pareil. Le tien est modlu et il connaît le Quidditch ! C'est trop cool ! Il a assisté à des matchs ? Je pourrais le rencontrer un jour ?... Enfin... Si tu veux bien ? »

Mon trop plein d'enthousiasme me fit rougir. Je m'étais encore une fois laisser emportée par mes émotions. Il fallait absolument que j'apprenne à me contrôler plus, je détestais montrer ce que je ressentais, j'avais trop l'impression d'être fragile, vulnérable. Et ça ne me plaisait pas. L'histoire de Seyn m'avait quand même secouée un peu. Comme quoi, les moldus savaient pas mal de choses et connaître le Quidditch, qui était le meilleur sport du monde, ça ne pouvait que le rendre sympathique à mes yeux. Je me levais et enfourchais mon balai. J'avais promis, son histoire et je le ramenais à balai. Une fois que nous fûmes installés, je veillais à ce que mon nouvel ami soit bien accroché, et, dans un éclats de rire, je fonçais vers le château, à toute allure.

Tout en faisant mon petit discours j'observai le visage de Cassiopée qui passa par une belle palette d'expressions différentes, c'était relativement drôle à voir. L'expression que j'avais préféré à ce moment là fut cette joie qui débordait de ses yeux pétillants. Oui il était classe mon père, Nim et moi ne pouvions pas rêver mieux, vraiment. … Il faudrait que je lui dise un jour …


« Whouaaah ! Il est trop classe ton père ! Moi aussi, c'est mon père qui m'a appris le Quidditch, mais il est sorcier, c'est pas pareil. Le tien est modlu et il connaît le Quidditch ! C'est trop cool ! Il a assisté à des matchs ? Je pourrais le rencontrer un jour ?... Enfin... Si tu veux bien ? »

Je ris un petit peu devant son teint rosé. C'était à la fois drôle et mignon. Et comme promis, elle me fit grimper sur son balais. Nous partîmes à une vitesse très appréciable et mon … Amie ? Oui peut-être que je pouvais l'appeler comme ça, riait aux éclats ! C'était un rire bien agréable, pur et vrai.

J'étais par contre super frustré … Mais du genre très très frustré... Je voilais voler moi aussi ! Alors je lançais un sort informulé, celui que -bizarrement- je maîtrisais le mieux : Accio Balais. Un discret sourire taquin ornait mes lèvres. J'avais envie de lui faire une petite blague … Mais surtout de savourer ce vol.

Quand, du coin de l’œil, je vis mon brossdur débarquer, je me laissai tomber du balais sans un mot, sans un bruit. La chute fut des plus agréable et la réception pleinement maîtrisée, comme toujours !

Rapidement je revins aux côtés de Cassiopée, un immense sourire aux lèvres, j'étais on ne peut mieux, surexcité et le corps parcouru par une quantité non négligeable d'adrénaline.

- Bon alors ? On va s'en occuper de cette cheville ?

… Oups … Fallait pas le dire ? Trop tard … Je savais qu'il y avait un truc qui n'allait pas … Mais je ne savais pas où … Maintenant je savais tout … Parce que bon … Elle avait bien gonflé la cheville … Et en balais -surtout quand tu es en dessous de quelqu'un- une cheville c'est quand même relativement visible.

Je fit un petit sourire gêné à la jeune fille... J'espère que je ne l'avais pas froissé...

Je volais à un vitesse faramineuse ! J'adorais ça, voler ! La liberté totale ! Et sentir mon ami... Oui, vraiment, j'étais certaine que même s'il était chez Gryffondor, nous deviendrions très proches. Du moins je l'espérais. Il n'avait pas l'air d'avoir des à priori sur mon statut de Serpentards, donc il devait s'en foutre, comme moi, sans doute. Alors, pourquoi pas ? Hein ? Bref, il était accroché à moi, quand soudain, je le sentis glisser et chuter. Je m'arrêtais brusquement, après quelques secondes de choc. Mince ! On était haut en plus, il avait du se faire trop mal ! Je le cherchais de l’œil quand je le vis apparaître près de moi, sur un Brossdur, tout sourire. J'étais sous le choc. Il avait du l'appeler avec le sortilège d'attraction, en informulé... Comment avais-je passer à côté d'un élève aussi bon en sortilège alors que nous suivions les mêmes cours. J'étais à la fois choquée et heureuse. Ce mec allait devenir mon ami, c'était certain.

Mon visage se figea quand il parla de ma cheville. Je rougis presque instantanément. Mince, il avait remarqué... Il fallait dire que ce n'était pas particulièrement discret mais quand même. Un regard vers mon pied me fit comprendre le pourquoi du comment... Elle était vachement gonflée quand même ! Je jetais un regard désolé vers mon nouvel ami avant de soupirer.

« Ouais. Je crois que ça va être obligée, t'as vu comme elle est grosse ? »

Je soupirais à nouveau et souris, avec une légère grimace de douleur.

« Tu m'accompagnes  ou in va faire un tour à balai avant ? »

Je lui souris à nouveau. Autant y aller, je ne mettais pas le pied à terre de toute manière, j'avais bien trop mal. Je souris et fonçais à nouveau, le défiant du regard de me rattraper.

En voyant son visage prendre une petite teinte pivoine, j'hésitais entre rire ou demander pardon … Je l'avais gêné finalement … Mais la tête qu'elle tirait était magnifique ! J'hésitais donc entre un sourire gêné et un air penaud … Tout ca devait se battre mon visage … Ma tête devait être relativement drôle à voir aussi … Quel duo nous formions dit donc. Mais elle prit la parole :

« Ouais. Je crois que ça va être obligée, t'as vu comme elle est grosse ? »

Enfin une parole sensé ! J'acquiesçai vivement !

« Tu m'accompagnes  ou on va faire un tour à balai avant ? »

Et bien … Ca n'avait pas duré longtemps cette soudaine clairvoyance … Elle avait une cheville défoncée et elle voulait voler … Sérieusement ? J'adorais cette fille ! Mais quand même ! J'allais pas la laisser avec une cheville dans cette état ! J'avais envie de voler aussi mais si elle était en bonne santé c'est quand même mien ! On en profitera plus !

Pourtant elle ne me laissa pas le temps de lui répondre et elle parti en trombe en me lançant un regard explicite. J'eus un grand sourire. Un défis ? J'adore !

A mon tour je me lançai à sa poursuite, à toute vitesse. Il fallait que je lui bloque le passage ! Jamais elle n'irai d'elle même voir l'infirmière, jamais !

J’accélérai encore et la dépassai de peu. De peu mais d'assez pour m’arrêter juste devant elle et lui bloquer le passage … Maintenant j'avais plus qu'à espérer qu'elle s'arrête à temps pour ne pas me rentrer dedans.

J'hurlais donc contre le vent :

-Infirmerie d'abord !

Je ne bougerais pas de devant elle tant qu'elle ne dira pas oui !

Je fonçais aussi vite que je le pouvais, en riant, malgré la douleur. Je ne voulais pas aller à l'infirmerie, je détestais ça. Pas que j'étais douillette, mais j'avais horreur de tout ce qui était médecin, ce genre de gens. Alors si je pouvais retarder l'échéance, je le ferai ! Ma cheville guérirait bien toute seule ! J'avais pas du tout envie qu'on la bouge dans tous les sens pour me faire bien mal et décréter après ça que c'était une vulgaire entorse. Je n'étais jamais allé à l'infirmerie, encore, ça pouvait attendre encore un an voire plus, hein ! Alors je préférai faire la conne avec Seyn, c'était bien mieux ! Enfin, c'était sans compte sur le fait qu'il était aussi têtu que moi, lui.

Il me dépassa et m'ordonna limite d'aller à l'infirmerie avant de voler. Hey ! C'était pas juste ! Je manquais de lui foncer dedans, et m'arrêtais à quelques centimètres de lui. Je fis la moue.

« J'aime pas aller à l'infirmerie, j'ai pas envie d'y aller... »

Je n'avais pas envie de lui dire que c'était surtout de la peur. Ma fierté, tout le tralala... Mais il faisait front, le bougre. Je soupirai et fis la moue.

« Bon d'accord... Mais tu m'accompagnes hein ! Faut qu'elle regarde ta tête aussi, je t'ai quand même foncé dedans ! »

Je voulais surtout qu'il vienne avec moi, je ne voulais pas y aller, toute seule ! Non, mais il était sérieux lui... Il avait intérêt à être à la hauteur pour la course après, hein. Sinon, au prochain match, je le faisais tomber de son balai ! Non mais ! Doucement, je revenais devant l'entrée et me posais sur le sol, avec une grimace. Elle me faisait un mal de chien, et franchement, je n'allais pas pouvoir marcher... Demander de l'aide ? Moi ?... Je n'allais pas avoir le choix ! Je baissais les yeux, rouge de honte et murmurais à l'intention de Seyn.

« Dis... Tu pourrais m'aider à marcher ? Je n'arrive pas à poser le pied par terre. »

Je n'étais pas du genre à demander de l'aide, en général. Alors là, en plus, à quelqu'un que je venais de rencontrer, même si je le considérais déjà comme un ami, c'était loin d'être facile.

Quand elle s’arrêta à quelques centimètres de mon nez, j'en profitais pour détailler son visage plutôt mignon, il faut ce le dire ! Ses cheveux châtains et long qui encadraient ses yeux bleus, son petit nez et surtout son petit sourire fière qui ne quittait pas ses lèvres ! Ouais, elle était vraiment mignonne !

Mais là n'était pas la question ! Juste pas !

« J'aime pas aller à l'infirmerie, j'ai pas envie d'y aller... »

Je levai un sourcil... C'était enfantin ça … Très enfantin … Mais drôle … J'avais une de ses envies me moquer … Mais non Seyn ! Non ! Tu ne la connais pas ! Ne pas rire des gens qu'on ne connait pas ! Vilain Seyn ! Oh ! Elle fait la moue... Ca c'est terriblement mignon.... Et encore plus drôle ! NE RIS PAS SEYN !


« Bon d'accord... Mais tu m'accompagnes hein ! Faut qu'elle regarde ta tête aussi, je t'ai quand même foncé dedans ! »

Ma tête … Ma tête … ? Aaah Oui, c'est vrai ! La marche, tout ça tout ça ! J'avais complètement oublié... Comme quoi, elle ne faisais pas si mal que ça cette bosse … Peut-être l'oreiller ce soir mais sinon, je ne sentais juste rien … Mais j'acquiesçai, oui, bien sûr que je l'accompagnerai.

Arriver devant l'entrée, Cassiopée fit une bien belle grimace et me demanda :

« Dis... Tu pourrais m'aider à marcher ? Je n'arrive pas à poser le pied par terre. »

Ah ! Je me disais bien ! Je l'aimais beaucoup la Serpentard. Aussi, ni une ni deux, je me mis à genoux et dos à elle, tendant les bras dans mon dos pour la réceptionner :

-Monte, je t'emmène !

J'essayai de cacher un sourire … Je ne la connaissais pas mais on se ressemblait … Et elle avait l'air de tenir à sa fierté... J'avais tellement envie de l’embêter !

Boarf, tant pis, je lui affichai mon sourire provocateur. Est ce qu'elle osera ?

Je me sentais vraiment honteuse de lui avoir demandé de m'aider. Sérieusement, je pouvais marche toute seule ! Cassy, bécasse! Même si je devais me traîner, je pouvais le faire ! Je le savais, j'étais assez forte pour ça ! J'avais pas besoin de lui ! Je fis un pas en avant et grimaçait d'autant plus. Ça faisait mal ! Et l'infirmerie c'était pas la porte à côté, flûte ! Ce fut alors qu'il s'accroupit me dit de monter sur son dos pour qu'il m’emmène... Pardon ? Il me prenait pour qui là ? Sérieusement ! Mais ma colère baissa instantanément. Il ne voulait qu m'aider, pas vrai ?... Je ne savais pas quoi faire en fait. Ce ne fut que lorsque je vis son regard et son sourire plein de défi que j'eus un sourire en coin et le regard pétillant.

« Okay ! »

Je m'approchais de lui et grimpais sur son dos. Je ne pus m'empêcher de rougir assez violemment. Je n'avais jamais été aussi proche d'un garçon, et... Et bah il était mignon, quand même. C'était super troublant. J'entourais ses épaules de mes bras, rouge comme une pivoine, avant de me racler la gorge.

« Tu me dis si je suis trop lourde, hein ? Je marcherai. »

Je regardais autour de nous, espérant ne voir personne. Je ne l'avouerai jamais à personne, mais ça me plaisait bien d'être sur son dos. Perturbant, mais c'était cool, j'aimais beaucoup. Je me laissais doucement porter avec un petit sourire satisfait. C'était génial, et Seyn était un garçon trop cool ! Rien à faire de cette rivalité entre nos deux maisons, tiens ! Les gens, c'était des cons ! Et même si s'il était de Gryffondor, je me sentais déjà proche de lui, bien plus proche que je ne pouvais l'être de Benoit ou de Jonathan. Ils ne m'avaient jamais laisser monter sur leur dos, eux. Et jamais ils n'étaient monté avec moi sur mon balai... En même temps Benoit détestait volet et Jon était bien trop orgueilleux pour se laisser conduire par une fille. Alors que lui, il avait pas ce genre de scrupules. Je l'aimais bien. J'eus un petite rire avant de me laisser contre le dos de mon camarade.

Okay ? J'avais reçu un Okay enthousiaste ? Héhéhé ! Vraiment je l'adorais ! Excellent ! C'était excellent ! On cassait tout les codes des maisons ! Un Gryffondor qui aide une Serpentard ? La grande classe ! J'adorais la situation !

Je ne put empêcher mon sourire de s'agrandir, on allait former un duo d'enfer ! C'était obligatoire !

« Tu me dis si je suis trop lourde, hein ? Je marcherai. »

Une fois que je la senti installé sur mon dos, je passai mes mains sous ses cuisse et me levai... Bien évidemment elle était légère comme une plume, elle était si fine de base ! J'avais terriblement envie de la taquiner … Mais tellement envie !!

Je parti à l’assaut des escaliers rapidement. Courant presque. Je ne pouvais pas dissimuler ce sourire, j'avais du mal à me retenir de rire aussi... Tellement de mal à me retenir de rire …

La dernière marches arrivait... Là serait le lieux de mon méfait ! Là, j'allais foutre la trouille à Cassiopée !

-Héhé..

Mince … Il m'avait échappé celui-ci. Bon ! Tant pis ! D'un coup, je me ramassais en beauté. Un écrasage tout à fait maîtrisé ! Les chutes je gère ! Donc ! Je m’étalai sur les marches avec un « bweeh » merveilleux et ajoutai :

-En fait si … Tu es un peu lourde.

Et j'éclatai de rire sans même attendre de voir sa tête avant de reprendre :


-Mais non mais non ! C'est une blague ! T'es super légère, regarde :

Et je me relevais sans difficulté aucune pour enfin finir par me diriger vers l'infirmerie. Face au grandes portes je l'ouvris d'un coup de pied en chantant :

-BOOM BABAY !

Ouais, j'étais bine là

Je frissonnais alors qu'il passait ses mains sur mes cuisses. Ça chatouillait ! Fallait pas qu'il recommence sinon j'allais éclater de rire. Puis il se mit presque à courir, m'arrachant un petit cri de surprise, je dus m'accrocher à ses épaules de peur de tomber. Mais ça ne m'empêchait pas de rire sous les secousses provoqués. C'était assez drôle, j'aimais bien ça ! Mais encore une fois, je ne le dirais pas ! Mais je me lâchais, ne retenant pas mon rire. Cela faisait longtemps que je n'avais pas ri comme ça, même avec mon frère. Franchement, c'était trop bien ! J'espérais vraiment que ça continuerait et que ce serait pas comme ça qu’aujourd’hui. Mais j'avais de l'espoir.

Puis, je l'entendis glousser... Héhé ? Pardon ? Je ne pus trop y réfléchir en fait parce qu'il chuta. Je poussais un petit cri effrayé. Je n'eus pas besoin de lui demander comment il allait, il me signifia que j'étais un peu lourde. Je ne pus m'empêcher de rougir instantanément. J'avais trop la honte ! Il fallait vraiment que j'arrête les bonbons ! En fait, il me laissa pas le temps de gamberger. Il plaisantais, le bougre ! Interloquée, je lui frappait l'épaule en éclatant de nouveau de rire. Heureusement pour lui j'étais d'excellente humeur ! J'aurais pu le prendre tellement plus mal ! Mais bon, il était cool, je laissais passer ! C'était pas comme si c'était un connard de service, hein.

Puis il se dirigea vers l'infirmerie. Je me crispais, je n'aimais vraiment pas y aller. La dernière fois qu'un Médicomage m'avait auscultée, il m'avait fait tellement mal que depuis je ne voulais plus jamais retourner voir quoi que ce soit qui avait à voir avec le milieu médical. Mais bon, là j'étais obligée. Heureusement que Seyn était là. Mais franchement, je voulais le stopper dans sa marche, lui dire de ne pas y aller, qu'on irait plutôt à la bibliothèque et qu'on irait chercher un sort pour me soigner. Mais je n'avais pas envie de passer pour une mauviette, alors je me contentais de me laisser porter, en me raidissant de plus en plus.

Il ouvrit la porte avec un grand coup de pied et un « BOOM BABAY ! » retentissant. Après la surprise, je ne pus m’empêcher de rire.

« Boom Babay ? Tu sors ça d'où, sérieux ? »

Puis l'infirmière s'approcha de nous et nous fixa avant de faire la moue.

« Toi, tu t'es ramassée une belle entorse, jeune fille. Je vais t'arranger ça. Pose-la là. »

Elle tapota le lit. Non ! Me touche pas. Seyn me déposa et je le regardais avec la peur dans les yeux. Je ne voulais pas qu'elle me fasse mal !

L'entendre rire me fit très plaisir, c'est pas souvent que je faisais rire une fille … Enfin … En dehors de Nim dirons nous … Parce que bon, ma frangine c'est une fille mais c'est d'abord ma sœur quoi … Ah c'est compliqué ! Bref ! J'aimais bien entendre le rire de Cassiopée dans mon dos et encore plus son éclat de rire. Bon, j'ai moins aimé le coup dans l'épaule mais il était tout ce qu'il y a de plus légitime alors, je ris à mon tour.

Quand j'ouvris la porte de l'infirmerie de manière relativement brutale, elle se tut, surprise avant de se marrer à nouveaux.

« Boom Babay ? Tu sors ça d'où, sérieux ? »

Je levais un sourcil, le sourire aux lèvres. Il fallait tout lui dire, hein ? Quand je la posais sur le lit à la demande de l'infirmière je lui souris à elle comme à l'infirmière, elle me connaissait bien... Je venais tellement souvent après m'être éclaté sur mon balais.

Une entorse ? Ca devrait être vite réglé oui. Je souris une nouvelle fois à Cassiopée :

-T'inquiète ! Elle est super sympa ! Moi, elle ne m'a jamais fait mal ! Et puis … Pour le « Boom Babay » je suppose que tu es née dans le monde magique et que tu n'as jamais vraiment touché à tout ce qui est film d'animation ou truc moldu, non ?

J'agrandis encore mon sourire et rajoutais :

-Je te montrerais si tu connais pas, c'est un film d'animation super célèbre !

Je vis l'infirmière revenir avec la potion à entorse … Elle a un goût immonde mais elle fonctionne super bien ! Je me reculais alors pour que Madame puisse opérer avec Mademoiselle. Pourtant, je ne restais pas inactif derrière la dame en blanc. Oh non ! Tandis qu'elle donnait la fiole à mon amie je mimais dans le dos de l'infirmière le fait que la potion était vraiment immonde mais qu'elle fonctionnait super bien à grand renfort de mimes exagérés.

Je m'amusais bien en fait.

Seyn me posa sur le lit et me regarda avec un sourire très rassurant, ce qui me fit sourire à mon tour. Il était gentil de rester avec moi. Il me la présenta comme une dame gentille et douce, et en réponse à cela, elle me fit un sourire d'ange qui me soulagea d'autant plus. Elle avait l'air gentille en fait. J'avais un peu moins de réticences pour le coup. Mais bon, ça restait une infirmière. Seyn se recula un coup, avant que je n'ai le temps de poser la moindre question, et lorsque que l'infirmière me tendit une potion, il me fit un tas de gestes derrière son dos qui me firent éclater de rire. Je n'y comprenais rien.

« Bois la fiole Cassiopée, je banderai ton pied après, et vous pourrez partir. »

J'acquiesçais d'un signe de tête, débouchais la fiole et la but cul-sec... Et faillis la recracher aussi sec. Je comprenais mieux les gestes de Seyn. Je fis une grimace pas du tout gracieuse avant de poser la fiole.

« C'est dégueu, sérieux ! »

L'infirmière eut un petit rire et me banda doucement le pied, avec douceur, après avoir mis une pâte verte dessus. Puis elle me fixa.

« Voilà, tu peux remarcher, jeune fille ! Mais garde le bien le bandage jusqu'à demain, pour renforcer ta cheville. »

Je la remerciais avec un grand sourire. Elle était trop cool en fait, je l'aimais bien. Et puis je prenais Seyn par la main, lançant un « Au revoir Madaaaaaame ! » et me mit à rire toute seule. Puis, arrivant au escaliers, je fixais Seyn le regard plein d'interrogations.

« Dis, c'est quoi un … Vilm ? Dulm... ? Enfin un truc d'animations ? C'est moldu ? Mes parents sont sorciers alors je connais pas ça. C'est quoi ? »

Je le regardais avec de grands yeux. J'étais curieuse, et je voulais même voir ce que c'était. Mais les truc moldu ça marche pas à Poudlard, c'est nul ! Alors il allait devoir m'expliquer.

En voyant la tête de Cassiopée quand elle but la fiole -d'un coup, c'est mieux, ça abrège le supplice !- je ne pus m'empêcher d'éclat de rire. J'en ris tellement que mes côtes étaient devenues douloureuses ! Hahaha, elle était merveilleuse comme ça !

Je riais encore quand la Serpentard me prit par la main pour me tirer à l’extérieure, elle semblait heureuse. J'en profitais pour saluer l'infirmière à mon tour avec un grand sourire et un «  A Bientôt » enjoué. Bah oui … Je suis sûr que dans un mois, je serais de retour au moins une fois.
Quand nous arrivâmes devant les escaliers, je souriais encore, j'avais tellement mal aux zygomatiques à forme de me marrer et de sourire ! Puis Cassiopée me demanda :

« Dis, c'est quoi un … Vilm ? Dulm... ? Enfin un truc d'animations ? C'est moldu ? Mes parents sont sorciers alors je connais pas ça. C'est quoi ? »  

Encore une fois, je lui souris :

-Un Film ! Un film d'animation ! C'est des images qui bougent et raconte une histoire. Les moldu, quand il y en a un nouveau, ils le projettent sur un très grand tableau blanc et ils vont le voir en famille ou entre amis, ca fait une petite sortie sympa. Après ça sort en DVD et on peut les revoir encore et encore chez nous. C'est cool !

Je souris une nouvelle fois à mon ami et commençais à descendre les escaliers, sautillant à moitié, j'avais envie de voler avec elle ! Dans mon esprit c'était direction le terrain ! Je resserrais ma fameuse écharpe autour de mon cou. Cette écharpe était le début de tout !

Je buvais littéralement ses paroles, en ouvrant de grands yeux surpris ! Il avait aussi des trucs cools les moldus ! Ça avait l'air trop bien ! J'avais envie de voir ce truc maintenant ! Je sautais un peu partout dans le couloirs. Je voulais découvrir ces trucs. Son père était trop cool, les films d'animations, ça avait l'air d'être trop la classe. Il fallait que je vois ça ! Et vite !

« Dis dis dis, tu me montres quand ? Ça a l'air tellement génial ! On a pas ça, chez nous, c'est bizarre ! Mais à Poudlard, ça fonctionne pas les trucs moldus... »

Je fis la moue, en cherchant une solution. Je le vis resserrer son écharpe autour de son cou. Un jour, faudra que je mette la mienne et qu'on se balade dans l'école main dans la main, histoire de faire jaser les gens ! Genre un Gryffondor et un Serpentard ensemble, c'était pas possible ! Pleins d'idées dans le même genre me traversèrent l'esprit et m'arrachèrent un petit gloussement. Puis, je récupérais le vif d'or dans ma poche et le laissais s'envoler un peu. Puis, je fixais Seyn, rattrapant la boule dorée et me me mit à courir. J'avais envie de voler ! J'aimais la sensation d'être dans les airs ! Alors autant y arriver le plus vite possible.

Une fois dehors, j'attrapais mon balai, qui était resté là (ouf ! Je me serai fait tuée, si on me l'avait pris !). puis, je me tournais vers mon ami avec un grand sourire.

« On va au terrain, ou on reste dans le coin ? »

C'était pas super autorisé de voler hors du terrain, à la base, ou alors pendant les heures de cours de vol. mais bon, personnellement j'avais pas trop envie de croiser un préfet, ou un prof, qui m’enlèverait des points... Bon, ça à la limite, j'en avais rien à faire. Mais ma place d'Attrapeuse j'y tenais ! Alors je faisais toujours un peu attention. Je grugeais que quand j'étais sûre. Je le regardais avec un petit sourire, attendant qu'il prenne une décision. Quoi qu'il en soit, j'étais certaine qu'on passerait un super moment lui et moi... Innoubliable...