Cela doit bien faire une semaine, si ce n'est plus, que tu travailles d’arrache-pied à ce projet. Fort heureusement, tu n'as pas été le seul. Le Garde Chasse, Eoten Leok, l'infirmière, quelques professeurs, et un ADEM volontaire t'ont aidé à l'organisation de cette soirée. Halloween. Habituellement, cette fête est célébrée par un banquet dans la Grande Salle, alors décorée de citrouilles et autres fariboles qu'affectionnent les moldus à cette époque de l'année.

Exceptionnellement, et parce que le banquet a fini par te lasser, tu as décider d'innover un brin. Adieu, tradition des repas barricadés à l'intérieur de l'école ! On se reverra l'an prochain ! Cette année, c'est le tour des soirées en plein air, déguisées et animées d'autre chose que de plats apparaissant sans crier gare. Pour ce faire, il t'a fallu convaincre les professeurs les plus récalcitrants  à cette idée, la tradition étant sacrée à leurs yeux. C'est entre autre à cause d'eux que tu as mis un peu plus d'une semaine à tout mettre en place. Mais à force d'arguments de taille, d'une logique implacable, et surtout du fait que tu es le Directeur – ta parole fait loi! - tu es parvenu à les joindre à ta cause. Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour quitter la routine, eh.

Le soir tombe. Debout près des tables installées pour le buffet, tu regardes le ciel. Cette nuit d'automne s'annonce claire. Tant mieux, l'emploi du dôme magique ne serra pas nécessaire, à moins que le temps ne tourne. Tu restes ainsi quelques instants. L'heure de la soirée approche. Tu retournes rapidement dans tes appartements te changer. Tu as choisi de suivre en partie la coutume moldue, celle qui consiste à se déguiser en créature « effrayante » pour la nuit. Tu considères que c'est un concept intéressant. Puis bon, on peut bien se permettre d'imiter de temps à autres nos voisins, au moins pour faire plaisirs aux nés-moldus et à ceux dont la pureté du sang n'est qu'un détail dérisoire.

Tu te vêts rapidement de ton pantalon de laine noire, garantie de confort et d'élégance, puis enfiles avec soin ta chemise en satin d'un blanc immaculé, aux manches légèrement bouffantes et fermées aux poignets par des boutons de manchettes dorés. Vient ensuite un gilet bordeaux fermé par des boutons d'or. Tu réajustes le jabot orné d'un rubis, puis tu te hâtes de mettre des chaussettes et tes chaussures fraîchement cirées. Enfin, tu poses sur tes épaules, et noues discrètement sous le jabot, la longue cape noire à col haut. Parfait ! Enfin, presque. Tu t'en rends compte. Tu fouines rapidement dans tes affaires, puis, d'un accio, tu déniches un monocle en or et une canne « d'aristocrate » - un vieux cadeau de ton grand-oncle. Un second coup de baguette plus tard, et tes canines ressemblent plutôt pas mal à celles d'un authentique vampire. Pas besoin d'afficher un teint pâle, tu n'es de base pas très bronzé. Tu ranges ta baguette dans ta manche. Tu te regardes dans le miroir. Tu souris. Parfait. Absolument parfait.

L'heure est proche. Très proche. En parcourant les couloirs, tu croises quelques élèves distraits retournant à leur salle commune pour se préparer. Tout Poudlard est convié à ce buffet, des premières années aux ADEM en passant par le personnel. Et tous savent qu'un déguisement est requis pour participer. Tous, sans exception. Tu souris. Depuis la fenêtre, tu vois que la nuit est bel et bien tombée. Au centre du parc, où se trouvent d'ordinaire uniquement le faux-labyrinthe de haie, le petit pavillon et les bancs, tu aperçois de la lumière. Tout est en place. Tu arrives près des cinq longues tables disposées en arc-de-cercle, uniquement éclairées par des lanternes-citrouilles – qu'elles volent en se prenant pour des Jack O'Lantern, ou qu'elles soient juste posées –, les étoiles et la pleine lune. Le pavillon, abritant une table sur laquelle se trouve quelques cartes ainsi qu'un tampon et son encrier, se trouve derrière la table centrale. Law Hawkmoon – le jeune ADEM volontaire – ainsi que Candy Welton – l'infirmière – s'y trouvent. Ils semblent t'attendre. Eux aussi, ils ont joués le jeu, se déguisant respectivement en zombie et en gorgone. Tu les rejoins. Vous discutez un peu, le temps que les élèves et autres invités arrivent.

Tu discutes encore, puis un de tes collègues te fait signe. Pratiquement tout le monde est arrivé. Tu sors d'un pas sûr du pavillon, Hawkmoon et Welton à tes talons. D'un discret coup d’œil, tu constates qu'Eoten est également présent. Pile à l'heure. Il est précisément 21 heure. Tu t'avances jusqu'à la table la plus proche, la table centrale.

« Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs. Votre attention, je vous prie. » Les regards convergent vers toi. Tu souris. « Merci d'avoir accepté de jouer le jeu pour cette soirée un peu spéciale. Les premières années ne le savent peut-être pas, mais d'ordinaire, la fête d'Halloween était uniquement célébrée par un banquet dans la Grande Salle. Cette année, nous avons décidé d'innover quelque peu les choses. Tout d'abord, nous dînerons à la belle étoile. Ce soir, Poudlard ne souffrira pas de la rivalité entre les Maisons, parce qu'aucun de nous ne porte sa robe de sorcier, ni même quelque blason que ce soit. Nous sommes uniquement vêtus de costumes un brin étranges, et présents pour partager une bonne soirée tous ensembles, professeurs, étudiants en Approfondissement Des Études Magies, personnel... Tous.  D'ailleurs, les meilleurs déguisements féminins et masculins seront élus à la fin de la soirée ! » Tu t'arrêtes un instant, jaugeant l'assemblée. Puis, tu enchaînes. « Ensuite, il y a l'aspect plus ludique de la soirée. Je veux parler du test de courage que nous vous avons concocté. Exceptionnellement, il vous sera permis de pénétrer dans la Forêt Interdite. Par groupes de quatre personnes, vous emprunterez un des quatre chemins que nous vous avons préparé. Vous pouvez d'ailleurs en distinguer les entrées là-bas. » Tu montres les quatre passages, quelques deux cent mètres derrières ton auditoire. « Ces quatre chemins mènent au même lieu, que vous devez atteindre évidement. Chaque groupe se verra attribué une carte qu'il faudra tamponner une fois arrivé au bout du chemin. Pour s'assurer que vous respectiez bien cette règle, un guide vous accompagnera et sera chargé de tamponner la carte, ainsi que de s'assurer qu'il ne manque personne au retour. Voici vos guides : monsieur Leok, monsieur Hawkmoon, mademoiselle Welton... » Les regards se détachent en partie de toi pour se reporter sur les personnes concernées, tandis que tu continues de nommer les guides. Quelques uns semblent surpris que le jeune Hawkmoon soit chargé de cette tâche. Tu affiches un sourire indulgent agrémenté d'un petit soupir. Tu reprends. « Les membres des groupes seront tirés au sort durant le repas : les quatre premiers tirant la même couleur constitueront le premier groupe, ainsi de suite. Quatre groupes partiront simultanément d'ici. Puis, lorsque les premiers groupes reviendront, les suivants partiront, ainsi de suite. Même si vous êtes accompagnés par des personnes compétentes, je tiens tout de même à vous rappeler certains détails. C'est à la Forêt Interdite que nous avons affaire. Une Forêt qui réserve systématiquement des surprises... Bien qu'elles soient plus souvent mauvaises que bonnes. Je ne sais ce que vous risqueriez de rencontrer sur votre route... Tout ce que je peux vous conseiller, c'est de ne pas vous perdre. » Un léger brouhaha s'est levé pendant que tu as expliqué ces quelques détails. Tu fais signe de se calmer légèrement. « Enfin. Ne vous inquiétez de rien, nous nous sommes assurés que rien de grave ne puisse vous arriver. Quoi qu'il en soit, d'ici une demi heure, le test de courage commencera. Mangez, amusez-vous, détendez-vous, presque tout est permis ce soir ! » Tu achèves ton discourt d'une courbette, la main sur le cœur, au moment même où les plats et les boissons apparaissent sur les tables.

Il n'y a pas à dire, les elfes se sont lâchés ! Pas autant que pour Noël, ou pour la Répartition, mais ils n'ont pas lésiné à la tâche. Tu observes d'un œil amusé la répartition des groupes, et les premiers « aventuriers ». Tout se passera bien, Eoten, Law et certains professeurs s'en sont assurés. Non ?

Lancement de l'évènement:

Ah, Halloween !
Voici la seule fête de l'année qui me plaît vraiment. C'est un jour -ou, plutôt, une nuit- durant laquelle les esprits et les créatures magiques se rassemblent. Certains profitent pour effrayer les moldus, d'autres sortent grappiller des sucreries -selon ce que j'ai pu entendre-  chez leurs voisins -ou chez des inconnus, qu'importe, tant qu'ils ont des bonbons ?-... Certains préfèrent rester chez eux afin de pratiquer la magie puisque l'incidence du nouvel an lunaire favorise la concentration lors des apprentissages plus poussés.

Moi, je fais partie de ces derniers :
J'aime rester dans mon coin, tranquille, en silence, à étudier et à mémoriser tout ce que je trouve dans les livres de magie que j'ai à portée de main. Toutefois, je n'aurais jamais cru que je pourrais détester cette fête... Vous voyez cette...cette CHOSE monstrueusement féminine que certains ne cessent de fixer ? Oui oui, la « fille » en robe noire veloutée avec le dessous blanc satiné... Avec plein de froufrous, des bottes hautes, une coiffe dentelée avec une grosse fleur mauve et des très longs cheveux jonglant entre l'argenté et le blanc... ? Et bien... C'est moi. Le premier qui rigole, je le jette aux trolls de la forêt interdite...

Si je n'étais pas aussi fier, je serais déjà mort de honte et j'aurais sans doutes chialé comme une gonzesse... Pourquoi suis-je dans cette tenue ?

***Flashback***
Il y a un heure, plus ou moins, alors que Moon et moi étions toujours dans la Salle Commune, cherchant une raison pour éviter d'aller à ce maudit dîné costumé qu'on avait préparé dans le parc de Poudlard, Adrian et Victor sont sortis de leur chambre déguisés respectivement en zombie et en vampire. Adrian s'est carrément jeté sur le canapé où j'étais avant de me poser la question qui tue :

— HEY ! Ravinou~ Tu comptes te déguiser en quoi? Tu sais déjà que c'est obligatoire, hein ? lança-t-il en enfonçant doucement son index dans mon ventre, ce qui me fit autant tiquer que d'habitude.

— Je suis déjà déguisé, ça ne se voit pas, gros débile? rétorquais-je en frappant sa main du revers de la mienne afin de l'inciter à arrêter -tout de suite- ce qu'il faisait.

— AH ! Bien sur, moi j'y crois. Tu es déguisé en quoi, tu dis ? reprit-il en se riant comme le con qu'il était.

— En moldu. Un problème ? répondis-je directement, d'un ton sec mais sérieux.

Je ne savais pas à quoi ressemblait un moldu, on m'avait dit que ça ressemblait à rien, en soi, qu'ils étaient comme nous, mais dépourvus de pouvoirs. Alors, j'ai juste enfilé des habits normaux, ceux que je porte en dehors des horaires scolaires.

Adrian regarda Victor, puis ils me regardèrent de nouveau.
Ce boulet d'irlandais esquissa un étrange sourire avant de me traîner pratiquement jusqu'à leur chambre -qui était plus près-. Là-bas, à coup de sorts informulés, ce boulet m'a... m'a... m'a obligé à me travestir... Victor ne manqua point d'y ajouter sa touche, prétextant qu'il le faisait pour moi, afin de ne pas être reconnu aussi vite -ou pas du tout-. Lui, il fut gentil... il ne fit que changer mes cheveux. Le pire de tout, ce fut que la petite sœur d'Adrian se chargea du maquillage... Elle avait l'habitude car elle adorait se déguiser, porter des habits d'autres époques, etc. Si je trouve Annaëlle et Morgane flippantes, Lorelei est pire que toutes les filles de Serpentard et de Serdaigle ensemble...

À risque d'en prendre aussi, Moon alla se tapir dans notre chambre à nous. D'ailleurs, il n'en sortit pas... Ce lâche m'a abandonné avec ces tarés que je considérais pratiquement comme mes amis... Nom d'un chien ! Ils n'ont rien oublié, allant des bottes à talons, jusqu'à la coiffe et au ruban autour du cou... Au moins, ils m'ont aidé à cacher les traces restantes de cet été et ils ne m'ont pas mit des vrais seins -juste des faux, pour remplir un peu la robe-... Je guéris mal et lentement, en général, et je ne voulais pas qu'on voit ces marques parce qu'on allait sûrement me poser des questions.

Bref. Après cette pseudo-transformation en « Cendrillon » cross-dresser, on m'a traîné hors de la salle commune. J'ai littéralement voulu m’accrocher aux meubles, mais je n'ai aucune force physique... Je m'en FOUS ! Je me vengerais un jour... très tôt, peut-être...bientôt... ARG ! Je ne sais pas quand, mais je le ferais.

***Fin du flashback***
Il y avait trop de monde et, puisqu'on était dehors, je ne pouvais pas filer sans me faire voir. J'aurais tant aimé pouvoir aller à la bibliothèque ou, rester tout simplement dans les cachots... Mais, c'est tellement demander ?! Je déteste ce genre d'ambiance, ça me blase autant qu'entendre des gamins hurler, les voir courir et faire le con...

Les gens semblèrent se calmer un peu lorsque M. Braginsky prit la parole.
Fronçant les sourcils, j'ai écouté le discours du directeur, sans le quitter du regard. C'était SA faute, rien que SA faute... Tch. Il n'avait pas besoin d'innover... Le traditionnel banquet avec les citrouilles dans la Grande Salle suffisait, largement... Au moins, cette idée du test de courage attisa ma curiosité, pas seulement parce que je voulais gagner, pour voir s'il y avait une récompense intéressante, mais aussi pour faire cueillette en chemin.

Eh. Ce n'est pas tous les jours que je vais pouvoir entrer dans la Forêt Interdite en ayant la permission... Certains semblaient trop s’inquiéter, ils parlaient, murmuraient et autres.  Ce qui n'était qu'un léger brouhaha, pour moi, s'était devenu une vraie cacophonie. Je ne m'entendais même pas penser.  Personnellement, ce qui pouvait s'y produire ou ce qui pouvait arriver à mes coéquipiers m'importait peu, à vrai dire...

Par ailleurs, on m'avait promit qu'on n'allait dire à personne qui j'étais...
Adrian l'a fait, dès qu'il en a eu l'occasion... Il a passé un bras autour de mon cou , visiblement fier de ce qu'il m'avait fait. Genre. Je suis quelqu'un qui a beaucoup de sang froid, même si, niveau patience, ce n'est pas le must... Pourtant, je n'ai pas pu m’empêcher de rougir comme un idiot, notamment, lorsque Eoten -le garde de chasse- m'a salué : il m'avait reconnu...

Durant le banquet, je n'ai pas touché à la nourriture, pour changer.
Je risquais de tout rendre, si quelqu'un osait me refaire le coup du « Aw, mais qu'il est mignon ! Ça lui va très bien ! ». Je ne comprends pas... Comment est-ce qu'on peut me trouver mignon dans un tel accoutrement ?! Je ne suis pas pudique, certes, du moins, je pense pas trop l'être, mais là, ça dépasse les bornes.. Cette jupe me semble courte, même si on me dit le contraire...

J'aurais aimé tomber dans un groupe où je ne connaissais personne, mais... Aujourd'hui, ma chance avait décidé de se faire la malle... : J'étais dans le groupe d'Eoten. Si je tirais la gueule avant d'arriver, maintenant, vous pouvez imaginer la tête que je fais... Blasé à plus en pouvoir, je me suis penché en avant et j'ai plaqué mon front contre la table... La nuit promettait d'être longue...

► Tenue Raven:

Spoiler:

Debout devant l’immense miroir du dortoir, Aiden admirait sa tenue.

Trouver le déguisement adapté n’avait pas était une partie de plaisir. Comme toujours, il avait demandé conseil à sa mère, ce qui, à vol de hiboux, n’étais pas vraiment simple. Ils avaient correspondu pendant quelques jours, échangeant plusieurs idées. Aiden avait voulu se déguiser en sorcier, pour l’ironie de la chose, seulement sa tenue n’aurais pas était très différente de son uniforme, l’idée était donc passé à la trappe.

Après une longue liste de costume plus ou moins intéressant, Aiden, à court d’idée avait dramatiquement lancé que, si c’était comme ça, il n’avait qu’à se pointer avec une tenue normale. Déguisé en moldu. Pris d’une joie presque malsaine, la mère et le fils avaient trouvaient l’idée absolument génial et étaient parti dans tout une histoire qui se finissait invariablement par la crise cardiaque de la plupart des élèves prônant la suprématie des sorciers. Il avait adoré l’idée de débarqué en jean, un téléphone à la main, les écouteurs aux oreilles et une pancarte « Free Moldu hugs », seulement il n’était pas sûr que la blague soit appréciée à sa juste valeur. Et il n’avait définitivement pas envie de finir sa soirée à l’infirmerie. Ou pire.

Bref. Il avait donc opté pour la simplicité.

Enfin, simplicité, c’était à débattre.

Sa tenue en elle-même était d’une simplicité redoutable. Des sandales marrons, un short en jean, sale et abimé qui descendait jusqu’aux genoux et une chemise blanche, tombant négligemment sur ses épaules. La seule particularité venant de ses vêtements se situait au niveau de sa chemise, dans le dos, le tissus blanc était déchiré, laissant entrevoir 4 énorme et sanglante griffures, comme si une plaie fraîche venait d’être faite.

A la base de son cou, près d’une épaule, une trace de morsure qu’un élève plus âgé l’avait aidé à faire. La fausse blessure avait été faite à l’aide d’un sortilège, laissant l’illusion d’une chair à vif. Une trace de sang s’étendait sur sa chemise dessous la blessure, il s’en était même mis un peu sur la mâchoire, comme si la blessure avait été faite si violemment que le sang l’avais éclaboussé. Il aimait bien le côté sanglant…

Pour le coté loup-garou, il avait dû demander de l’aide aux élèves plus âgé. Son niveau de métamorphose était tellement mauvais qu’il pourrait tuer quelqu’un en essayant de changer une plume en parchemin. Demander au plus âgés avait alors était là chose la plus sage à faire.

Heureusement, il était tombée sur une élève qui avait trouvé son idée « absolument adorable et choupinoupinet »,- quoique cela puisse dire-. Sur le haut de son crâne, à peine caché par ses boucles rebelle, deux oreilles de loup. Elles étaient comme des vrais, totalement accordé à sa chevelure et semblait bouger selon ses émotions. La jeune fille avait fait un travail absolument superbe. Derrière lui, tout comme ses oreilles, une queue canine bougeait tranquillement, battant l’air. Aiden devait admettre, c’était plutôt sympa.

Pour finir, la jeune fille avait insisté pour compléter le tout avec des canines un peu plus longues (Qui plutôt que de donner un air menaçant semblait adorable), puis le vert de ses yeux avait été accentué, leurs donnant une lueur brillante qui semblait luire dans le noir.

Il sourit à son reflet. La soirée pouvait commencer.

Il se retourna, parti rapidement dans la salle commune et suivit un groupe de zombie jusqu’au parc. Un peu à l’avance, il fit le tour du parc, admirant le décor, analysant les déguisements. Il savait qu’il avait encore quelques minutes avant que le parc ne soit plein et que la foule soit si dense qu’il se ferait sûrement piétiner à la moindre chute, alors doucement, il s’approcha d’une des tables.

On ne fêtait pas Halloween sans faire de blague.

Au début, il avait voulu ensorceler les boissons, histoires de changer les cheveux des invités en un merveilleux arc-en-ciel. Malheureusement, il fallait se rendre à l’évidence : ça n’était absolument pas dans ses capacités. L’idée était de faire une blague, pas de tuer la moitié des convives avec un sort raté. A la place, il avait préféré le faire à l’ancienne. A la moldu.

Ses parents lui avait envoyé du colorant alimentaire. Ça n’avait aucun gout, et il avait choisi une couleur particulière pour chaque boisson, pour que personne ne se pose de question. Et puis, la méthode moldu avait l’avantage d’être beaucoup moins repérable. Avec un sort, il était plus que probable que les élèves plus âgés, les ADEM et les professeurs le détectent immédiatement et l’annule en un tour de main. Mais là, entouré de magie, de sorcier et de sortilèges en tout genre, l’idée d’un colorant tout ce qu’il y a de plus simple ne traverserait probablement pas l’esprit des gens.

Avec un peu de chance, il arriverait peut-être même à avoir des professeurs.

Aiden glissa les flacons de colorants dans chaque boisson, respectant leurs codes couleurs. C’était le moment le plus délicat, personne ne devait faire attention à lui. Il traîna discrètement près de chaque table, glissant sa dose de colorant à chaque boisson. Arrivé à la dernière table, il rangea les flacons
dans sa poche et partie discrètement grignoté quelques choses.

Il n’avait pas intérêt à avoir soif.

S’adossant contre une des tables, il regarda la foule. Il avait déjà fait de meilleures blagues, mais l’idée de voir les dents et langues des élèves et (espérons-le) professeurs, bleu, orange, rouge ou autre était absolument hilarante.

Essayez d’être sérieux au milieu d’une foule avec les dents bleu, vous.

Bien, ça, c’était fait. Il voulut rester, regarder si le colorant marchait bel et bien (Qui sait, les elfes de maison et professeur étaient peut-être tellement paranoïaque que les chaudrons étaient ensorcelés pour ne rien laisser passer d’extérieur) mais il avait encore une petite chose à faire.

Plus tôt dans la journée, il était allé dans le bureau de certain de ses professeurs (Il avouait, il avait dû négocier avec les elfes de maison pour rentrer dedans –Leurs bureaux était TELLEMENT sécurisé qu’il aurait eu moins de mal à braquer une banque que d’y entrer-) et avait dévissé chaque vis de chaque chaise dans la salle. Au moindres poids, elles s’effondreraient d’un coup.

Seulement, par manque de temps et d’argument, il n’avait pas réussi à aller dans le bureau du directeur. Les elfes de maisons ne voulaient pas l’y amener. Il avait bien essayé de négocier, de faire pression. Rien n’y faisait, ils ne voulaient pas l’aider. Alors à la place, il avait décidé de piéger l’entrée. Le bureau directorial était accessible grâce à un escalier.

Et les escaliers étaient traîtres.

Il avait lu quelque part qu’en changeant ne serait-ce que de quelques millimètre la taille d’une seule marche, alors les chances de se viander royalement étaient plus que certaine.

Avec un sortilège tout simple et l’aide d’un des elfes de maison –il ne savait pas trop comment il était devenue ami avec eux, mais maintenant, ils s’entendaient plutôt bien- ils avaient augmenté la hauteur d’une des marche d’un petit centimètre. Il ne serait malheureusement pas là pour admirer son œuvre, il avait donc laissé à Pili, l’elfe de maison, l’observation de l’aboutissement du plan. Il rejoignit la créature en question, un peu à l’extérieur des festivités et après quelques paroles échangés –pour s’assurer que tout allait bien- reparti au buffet.

Bien.  

Enfournant quelques pâtisseries dans sa bouche, il écouta d’une oreille distraite le directeur. Déguisé en vampire, on pouvait dire que l’homme gagnait en prestance. Tranquillement calé près d’une table, il continua à manger tout ce qui lui passait par la main, sans vraiment faire attention, écoutant toujours le discours de Dracula.

Ses yeux flânèrent par-ci, par-là, croisant parfois le chemin de costume étrange : Deux types c’était déguisé en ogre, l’un sur les épaules de l’autre pour paraître plus imposant. Son appareil photo lui manquait terriblement.

Il sourit quand ses yeux se posèrent sur un homme, déguisé en loup, comme lui. Leurs costumes étaient bien différent –et surtout ne donnait absolument pas le même résultat sur un jeune homme et un enfant- mais c’était sympa de se trouver des homonymes.

Se détachant de la table, il entreprit de se faufiler parmi les inviter pour disperser ses flacons vides dans les poches de quelques innocentes personne (Hors de question de garder une preuve de ses méfaits sur lui) quand une phrase le fit stopper.

Un…test de courage ?

Courage ? Lui ?

Il se tourna vers le directeur. C’était une blague ? Le courage, ça n’était pas vraiment son truc. Oui, oui, il était à Griffondor (Et il pensait y avoir sa place !) mais un Griffondor qui tenait à la vie (Ce qui n’était pas le cas de la plupart des personnes de sa maison d'ailleurs). Ébahit, il écouta la suite.

-Exceptionnellement, il vous sera permis de pénétrer dans la Forêt Interdite…

Il perdit de nouveau le fil du discours.

Là, ça devenait intéressant. Ok, il était peureux, mais mince…il était curieux ! Il voulait mettre les pieds dans cette fichue foret depuis son premier jour à Poudlard ! Un sentiment d’excitation s’empara de lui, noyant totalement la peur précédente. Il voulait absolument y aller.

Transformé en pile électrique, il n’écouta pas le reste des avertissements du directeur, ni comment allait se décider les groupes. Il voulait y aller. Maintenant.

Ne tenant plus en place, il slaloma entre les invités, glissant ses fioles vides dans les poches d’un peu tout le monde sans vraiment faire attention. Franchement, il se fichait un peu de qui pouvait se retrouver avec et qui se ferais punir si on les découvraient. Une dernière fiole dans la main, il chercha un visage en particulier dans la foule. Scrutant les chevelures, les tenues et robes des filles, à la recherche de sa victime désignée. Il pensa l’avoir trouvé quand ses yeux luisant accrochèrent une longue chevelure d’argent ainsi qu’une tenue plutôt unique. La robe a froufrou et les hauts talons, c’était définitivement son style.

S’approchant, il se planta presque devant la jeune fille. Détaillant son visage, il comprit son erreur : rien à voir, cette fille n’était pas Morgane. Parce que oui, depuis quelques minutes, le rouge et or cherchait bel et bien la jeune et jolie préfète des Serpentard, bien décider à glisser une de ses fioles dans ses affaires. Il aimerait tellement qu’elle se fasse prendre avec. La jeune fille prenait son devoir tellement à cœur, ses excuses auraient été magnifiques.

Ne trouvant pas sa victime, il glissa la dernière fiole dans la première poche qu’il croisa puis parti tirer au sort la fameuse couleur qui déciderait de son groupe. Un petit papier gris/argent dans les mains, il chercha du regard ceux qui possédaient le même.

Il sourit en voyant la jeune poufsouffle de première année qu’il croisait souvent déguisé en adorable magical-girl. Le déguisement était mignon comme tout. Il avança dans sa direction, déterminé à enfin mettre un nom sur ce visage quand un cri l’interrompit. Il se figea.

-J’SUIS VOLONTAIRE !

Les yeux grands ouverts, Aiden se tourna vers la personne qui, de toute évidence, se pensait en plein hunger game. Brillante de mille feux, le rendant quasiment aveugle, il n’eut pas à chercher bien loin.

Dieu.

Quel était donc cette immense chose pailletée ?

C’était légal au moins ?

Détaillant la jeune fille, il chercha ce que pouvait bien être son costume. Une créature magique qu’il ne connaissait pas ? Heureusement, l’immense corne collée en plein milieu du front de la fille le mit sur la voie : ce truc brillant et gesticulant était une licorne.

Bah dit donc, il espérait vraiment que l’épreuve de courage n’impliquait pas de la discrétion.

Haussant les épaules –Quels étaient les chances que cette fille soit dans son équipe après tout ?- il regarda les noms qui composaient son équipe.

Eoten Leok, Raven Astrea, Alix Morell et Aelita Lilium.

Bon, il voyait rapidement qui était Eoten –Puisque le directeur l’avait présenté quelques minutes avant le repas- mais pour le reste… Aucune idée. Les noms lui étaient totalement inconnus.

Bah, il verrait bien une fois réunis.

Quels étaient les chances qu’il se retrouve avec des gens vraiment bizarres de toute façon?

Petites précisions!:

Voila. La demi heure est passée. Une demi heure plutôt intéressante, cela dit en passant : un plaisantin s'est amusé à modifier légèrement la composition des cocktails et boissons, de sorte que les bouches, dents et langues des pauvres assoiffés soient teintées de couleurs aussi affriolantes les unes que les autres. Toi-même, tu n'as pas échappé à cette farce – plutôt bien trouvée. Tes jolies quenottes se sont, durant un petit laps de temps, colorées d'un bleu roi particulièrement réussi. Une chance que Candy te l'a fait remarquer rapidement lors de votre discussion. Ainsi, tu as pu effacer toute preuve attestant de ton état de victime. Heureusement pour toi, tu n'es pas le seul à t'être fait piéger. Cela, tu l'as vite remarqué. C'est un des détails qui font que tu considères cette dernière demi-heure comme étant des plus amusantes. Le second est la diversité des déguisements, allant des plus réussis au moins bons, en passant par des mignons et des effrayants – l'espèce de poupée ensanglantée, qui est fort heureusement restée loin de toi, t'as donné quelques frissons. Sans compter les... Déguisement étranges. Un peu comme celui de la licorne, que tu as aperçu il y a quelques instants. Un t'a même fait rire, car il faut dire qu'il était particulièrement bien trouvé. Celui de la dissertation. Vraiment bien trouvé. Enfin, le dernier détail n'est autre que les réactions de tes chers « convives » lorsqu'ils ont découvert la composition de leurs groupes. Un véritable florilège d'expressions. Bref. La demi-heure est finie.

Un sourire amusé aux lèvres, tu poses ton verre vide sur la table. Puis, pour la seconde fois, tu te places au niveau du pavillon. Tu réajustes ton jabot, tu attends quelques instants de plus en observant la foule. Discrètement, tu revérifies que tes dents, lèvres ou ta langue n'ont pas changé de couleur. C'est bon, tout est normal. Tu fais en sorte que tous reportent à nouveau leur attention sur toi. La légère anxiété qui avait jusqu'à lors disparu est revenue sur certains visages.

« La demi-heure est terminée, comme vous l'avez remarqué. J'espère que vous vous êtes régalés, et que vous êtes désormais prêt à entamer ce test de courage. Les premiers groupes étant désignés, je demanderai à leurs membres de bien vouloir rejoindre leur guide respectif, et de se diriger vers l'une des quatre entrées de la Forêt. Souhaitons-leur bon courage et bonne chance ! Après tout, qui sait, ils en auront peut-être bien besoin. »

Tu regardes les quatre guides, suivit de leurs groupes, entrer dans la Forêt, ton sourire toujours pendu à tes lèvres. Tu es, d'une certaine manière, rassuré. Tes élèves sont entre de bonnes mains, il ne leur arrivera rien. Au pire des cas, ils auront quelques frayeurs. Mais rien de grave. Vraiment.

Certaines personnes, parmi la foule, encouragent chaudement la plupart des premiers « concurrents ». Leurs amis, probablement. Quelques piques retentissent aussi, bien que tu ne saches trop si elles sont d'ordre affectif ou juste sciemment mauvaises. En même temps, tu t'en fiches. Les derniers « à tout-à-l'heure » et « te fais pas bouffer par les araignées ! » sont lancés. Les quatre groupes ont disparu de la vue de tous les autres. Tes convives semblent un brin tendus. Ils semblent s'attendre à tout instant à ce qu'un cris terrifiant retentisse.

Tu glousses discrètement. Décidément, cette innovation était une bonne idée.

Une demie heure...
Voila le temps que je devais supporter encore ces crétins libidineux qui composaient la bande d'Adrian... Victor demeura à ms côtés, virant le bras que l'irlandais passait autour de mes épaules -de temps à autres-. Le pire, ce con insistait, il riait en me rappelant ce qui risquait de m'arriver si jamais je tentais de retirer la robe -encore-. Que mes cheveux finissent rose bonbon ne me posait pas de problèmes... C'était plutôt l'autre aspect de la farce qui me dérangeait : le déguisement resterait fixé à mon corps magiquement durant un mois... Je le hais... au sens figuré, parce que haïr est une véritable perte d’énergie... Et, je ne souhaite pas non plus sa mort, je préfère plutôt plaindre sa naissance.

Je songeais au fait de ne pas lever la tête, de laisser le front collé contre la table mais... Je sentis que quelqu'un me fixait donc, brièvement, j'ai levé la tête pour ne voir qu'un gamin à tête de choucroute. Qu'est-ce qu'il avait à me fixer lui ? Je l'ai dévisagé, personnellement, jusqu'à ce qu'il est parti.

D'ailleurs, peu après, lorsqu'un des potes d'Adrian a voulu être un peu trop familier avec moi, j'ai craqué et  j'ai employé les gros moyens afin de lui faire comprendre que ça ne m'amusait pas du tout. Puisque Adrian n'arrêtait pas de jouer avec mes cheveux et ma coiffe, il était trop occupé pour capter que cet attardé tentait de me tripoter... Il s'était même levé, pour me faire des couettes, des tresses et autres, en riant comme un idiot.

Lorsque son « ami » s'est assit près de moi, il posé une main sur ma cuisse et l'autre sur la table, me souriant. Cet enfoiré savait que j'étais un garçon mais, visiblement ça l'amusait de m'enquiquiner. Tch. Sans hésitation, j'ai saisit ma fourchette et je la lui ai planté sur la main. Inexpressif, j'ai enfoncé davantage le couvert sur sa main, en le regardant dans les yeux. J'étais tellement énervé que je n'ai arrêté que lorsque j'ai entendu un petit craquement d'os. Son hurlement peu masculin est sans doutes passé inaperçu à cause des rires et des autres personnes qui parlaient. Heureusement. Il ne manquait plus que je me fasse pourrir à cause de cette vermine.

— Recommence et je viserais ton entre-jambe, pauvre naze. lui murmurais-je avant de lâcher la fourchette.

Sans que je n'eusse à dire un mot de plus, il cessa de me tripoter et tenta de retirer la fourchette doucement. Ceux qui étaient assis près de nous, s'étaient tus, nous regardant avec la bouche bée. Ben voilà, au moins, je n'allais pas devoir les prévenir oralement des conséquences qu'auraient leurs âneries si jamais ils tentaient de s'imposer. À cet instant même, le directeur reprend la parole donc je l'ai regardé :

—La demi-heure est terminée, comme vous l'avez remarqué. J'espère que vous vous êtes régalés, et que vous êtes désormais prêt à entamer ce test de courage. Les premiers groupes étant désignés, je demanderai à leurs membres de bien vouloir rejoindre leur guide respectif, et de se diriger vers l'une des quatre entrées de la Forêt. Souhaitons-leur bon courage et bonne chance ! Après tout, qui sait, ils en auront peut-être bien besoin. expliqua-t-il.

Beuh. Tu parles...
Il a encore cet odieux sourire aux lèvres... Ce type est un sadique, c'est sur. Ça l'amuse de nous emmerder avec son test de courage. Le pire, c'est que je le respecte énormément et je n'arrive pas à le détester, au contraire : je l'aime bien... Je dois être masochiste ou un truc du genre. Enfin, j’espère, sinon, c'est que la connerie de mes camarades est contagieuse et/ou a fini par me rendre dingue.

Pour la peine, voire si je me perds pas en forêt et on me fout la paix. Oh, non, mieux, voire si je trouve un truc intéressant qui m'aide à accomplir ma vengeance. Ouh oui. Et je pense déjà a voir une idée de ce que je vais leur faire avaler. Le coup des somnifères n'a pas semblé les déranger plus que ça, finalement, puisqu'ils dorment très bien... Au contraire, ils ont plus d’énergie pour me faire chier. Je vais leur donner une raison de continuer avec leur comportement enfantin... Quoi que... gaspiller mon temps pour concocter une Potion de ratatinage pour ces merdeux, est une mauvaise idée. Et si l'affaire se retourne contre moi ? C'est fort probable.

Grommelant, je me lève et je quitte ma table, sans trop faire attention aux plaintes et râles des victimes d'une petite farce. Alors que d'une main j'agrippais le bas de ma robe, de l'autre, je réajustais mon sac-bandoulière, veillant à ce qu'il ne s'ouvre -ni tombe- pas. Par orgueil, je gardais la tête bien haute sans montrer qu'en fait, ça me faisait royalement chier et que ça me gênait d'être fringué en gonzesse. D'un autre côté, j'étais fier d'être plus présentables que bon nombre des spécimens appartenant à la caste des boule de graisse qu'on appelle « seins ».

J'ai rejoint Eoten et mes « coéquipiers ».
Je n'ai pas pu éviter de grimacer en voyant une dingue habillée en on ne sait quoi... En licorne ? Non... c'était sûrement La Reine des licornes, toute pailletée. Un long frisson parcourut mon corps, me donnant la chair de poule. Nom d'un chien... Si le déguisement le plus flippant allait gagner un prix, ça sera sûrement elle la gagnante de la soirée. Il y avait aussi une rouquine habillée en on ne sait quoi -même si son  ensemble était très original, dois-je l'avouer- et le gamin de toute à l'heure, celui qui avait la choucroute et le déguisement de pseudo-loup garou. Il avait l'air un yorkshire, surtout : mignon, petit et chiant.

— Bien, maintenant qu'on est tous réuni, faites connaissance rapidement, je reviens, j'en ai pour une minute. fit le garde de chasse avant d'aller ailleurs.

Je me suis retenu de soupirer, à ce même instant : on m'avait laissé avec un chiot et deux gonzesses... Va pour le nain, mais les deux spécimens du sexe opposé, non ! Sans façons. Je les ai regardées du coin de l’œil avant de me décaler indiscrètement, m’éloignant un peu du petit groupe. Je n'avais pas non plus envie de faire connaissance... Toutefois, par simple politesse, j'ai fait un signe de tête, afin de les saluer. Qu'ils se démerdent, ils n'avaient pas besoin de mon nom, juste que je les accompagne et que je respecte ledit « esprit d'équipe ».

Silencieusement, j'ai levé le regard, scrutant la voûte céleste.
La lune était pleine et je ne pus m’empêcher de penser à mon père. Il n'était pas du genre à user de ladite potion « Tue loup », donc il devait être en train d'arpenter la forêt sous son autre forme. On dit que les lycanthropes n'ont pas conscience de leurs actes, une fois la lune hissée dans le ciel. Nonobstant, mon paternel m'a raconté des choses à ce sujet, des sensations que d'autres n'auraient jamais pu comprendre. Indubitablement, c'est à cause de tout ce que je sais à son égard, que je défend aussi vivement son espèce : ceux qui parlent des garous sans les connaître m'insupportent et leurs pâles et vagues copies me font pitié.

La jeune homme que j'ai connu sur les berges du Lac Noir revint et reprit la parole. Je l'ai écouté distraitement et, après vrai dire, j'étais trop énervé pour y prendre compte. Par contre, j'ai retenu ses menaces, vis à vis des pauvres idiots qui daigneraient de s’éclipser. Même si l'envie ne manquait pas, je n'étais pas stupide -ni téméraire- au point de vouloir m’éloigner du groupe, en pleine nuit et dans la Forêt Interdite...

Par ailleurs, tandis que mes collègues parlaient -ce qui m'importait encore moins que le discours d'Eoten-, je pensais à mon familier : Moon devait être en train de se rouler sur mon oreiller, tranquille. Il avait bien fait de ne pas venir, on aurait dû aller le chercher. S'il bouffe comme un dragon -affamé-, se comporte comme un coq, même s'il est une vraie poule mouillée... D'où il est sorti, ce chat ? Quelle saloperie... Il peut pas compter avec moi ce soir, en tout cas, je ne vais lui apporter de la nourriture. Aargh, je m'égare encore, moi...

Un mouvement sur ma droite attira mon attention : Eoten avait ouvert la marche avant de me faire signe. Logiquement, il avait un truc à me dire donc je me suis approché et, si jamais il allait dire mon nom, autant éviter qu'il le beugle... Il n'avait pas l'air d'être le genre de personne à crier en parlant à quelqu'un qui se trouve à moins d'un mètre de lui et j’espérais ne pas me tromper. J'adorais mon prénom, certes, mais je remerciais le choix de ma défunte mère car ce n'était un prénom mixte et il risquait de bien m'aider, si je venais à me retrouver encore dans ce genre de situations embarrassantes...

—Raven, ca va aller avec ta robe ? Je voulais te dire, je compte beaucoup sur toi pour cette épreuve. Désolé de te demander cela mais, je préfère te le demander à toi, plutôt qu'à la licorne pailletée: peux-tu garder un oeil vigilent sur les deux plus jeunes ? Il faut s'assurer qu'ils gardent le rythme en toute sécurité si on veut gagner cette épreuve de courage. Je peux compter sur toi ? me confia-il en m'adressant un regard des plus confiants.

Il me demandait beaucoup trop mais, puisque je comptais rester à l’arrière du groupe et qu'il avait confiance en moi, me devais d'accepter sa demande. Je voulais gagner autant que lui et je ne supporterais pas de perdre à cause de deux morveux de première année. Surtout, à cause d'un yorkshire toy ensanglanté et mal toiletté, parce que la vaironne avait l'air d'être plus.... mature.

—Vous pouvez compter avec moi. répondis-je en parlant à voix basse. Cependant, moi aussi j'ai quelque chose à vous demander : évitez de parler de moi au masculin jusqu'à ce que cette satanée soirée soit achevée... Je n'ai pas choisi ma tenue et, sachez que j'étais contre cette torture... Accessoirement, oui, ça va aller. Dans le pire des cas, j'ai ma baguette à portée de main.

Suite à ces mots, j'ai tapoté doucement l'une de mes cuisses, où ma baguette était accrochée. Hormis pouvoir prendre ma baguette facilement, une robe c'est vraiment chiant à porter... Je suis heureux de ne pas être une femme. Brr. Au moins, on ne m'a pas obligé à porter une culotte... Ainsi débute ma première nuit en tant que baby-sitter... L'année prochaine, j’espère que M. Braginsky va se garder ses initiatives pour lui.

Spoiler:

Quelques minutes passent. Une bonne dizaine, en fait. Tes convives ont pour la plupart cessé de se repaître sous l'effet d'un stress croissant. Les conversations vont tout de même de bon train, ayant principalement la Forêt et ses « risques » pour sujets, sans oublier quelques rivalités précoces entre groupes. Rivalités d'ailleurs bien amusantes à observer, surtout lorsqu'elles ne nous affectent en rien.

Quelques professeurs et ADEMs sont venus te voir, histoire de s'assurer que tout se passera bien lorsque leur tour viendra. Tu les rassures, mais reste vague. Tu ne veux pas leur gâcher la surprise. Après tout, tu as préparé chacun des chemins avec les guides, en t'arrangeant pour que les risques soient tout de même minimes. La créature la plus féroce qu'ils sont susceptibles de rencontrer n'est autre que le cerbère, tu sais que tes quatre volontaires – que tu as désigné dans ta grande bonté – savent et peuvent gérer ce genre de face-à-face. Ce n'est tout de même pas pour rien qu'ils sont guides.  

Des premiers cris retentissent. Ils semblent venir vaguement du chemin emprunté par le quatrième groupe. Le chemin qui passe non-loin des araignées. Ces adorables bestioles noires, poilues, de taille variable, avec plein de pattes et des mandibules à croquer ! Uh uh. Je les aime bien, moi. De loin. De trèèèèès loin. Et surtout en journée, quand elles dorment.

Un hurlement absolument pas humain retentit. Toi qui discutait encore, tu t'arrêtes et écoute. Les autres conversations cessent également. Tous observent la Forêt en cette nuit de pleine lune. Seuls le vent et les faux-Jack O'Lantern brisent le silence. Puis les barvardages reprennent sur un ton plus pressant, plus effrayé. « Qu'est-ce que c'était ? », « qui s'est fait tuer ? », « J'veux pas y aller ! », et diverses autres conjectures furent lancées. Ce que c'était ? Bonne question. Pas le cerbère, assurément. Il a un hurlement bien particulier – en même temps, quand on a trois têtes... Un loup-garou ? Non. Toi, ainsi qu'Eoten, Law et quelques professeurs qui n'ont pas pu participer à la soirée, vous vous êtes assurés qu'il n'y aurait pas ce genre d'intrus.

Tu regardes l'heure sur ta montre à gousset. Cela fait déjà un quart d'heure que les premiers groupes sont partis, ils devraient être sur le chemin du retour. Tu es perplexe, mais tu tentes de ne pas le montrer. Après tout, aucun événement particulièrement grave ne peut se produire. Autant ne pas alarmer les autres pour pas grand chose.

Les troisième et quatrième tours:

Comment est-ce qu'on s'est retrouvés ainsi.... ?
Deux blessés, une pauvre créature neutralisée, une meute de loups qui fait une apparition exprès et une multitude de sorts lancés... Qu'est-ce qu'il s'est passé, exactement ? Et bien, disons que tout à commencé à cause de cette sale gosse que j'aurais du tenir en laisse, cette vaironne... Si elle n'avait pas été déranger ce Bargheist, il ne nous aurait pas attaqué, il n'aurait blessé personne et je n'aurais eu à maudire personne intérieurement.

Aelita Lilium...
Je m'en souviendrais. Que je n'accorde pas d'importance à certains individus de mon entourage ne veut pas dire que je ne les écoute... D'ailleurs, on a perdu du temps, beaucoup de temps à cause d'elle... Elle a beau être mature, pour son age et relativement calme, comparée au yorkshire toy que je devais surveiller -en plus-, elle demeurait une enfant, une mioche qui n'avait attiré que des problèmes. Ah ben, vous savez quoi ? Puisque tout le monde paniquait et bougeait dans tous les sens pour essayer de repousser la bête. Finalement, je n'ai pas eu à faire de baby-sitter.

Et, sincèrement, j'ai cessé de suivre l'affaire depuis le moment même une bécasse -d'un autre groupe qui avait croisé notre chemin- a attiré l’attention du chien nécromantique. Faut vraiment être con pour l'interpeller en hurlant... Le traiter de bête puante était pas le must, mais beugler dans la forêt noire ce n'était pas très sage, comme décision et, lui jeter des pierres, non plus...

D'ailleurs puisqu'ils étaient trop occupés avec la bestiole, je n'ai rien eu de mieux à faire de resté planté sur place et à les fixer. Il était hors de questions que je les aide. C'était LEUR problème, pas le mien. Ils l'avaient mérité. Et leurs blessures ? Pas mon problème, non plus. J'aurais bien proposé mon aide à Eoten, mais il semblait tenir à l'autre vipère aux cheveux rouges. Il aurait été capable de me demander de m'occuper d'elle, plutôt que de lui... Yeurk yeurk yeurk. Sans façons. Je m'approche pas de cette... bestiole avec des nichons...

Cette petite scène m'avait énervé plus qu'autre chose, alors j'ai profité pour m'éloigner un peu de groupe, sans sortir du chemin, afin de ramasser quelques ingrédients pour les potions qui m'avaient tapé dans l’œil. Puisque j'avais cette foutue robe, je ne pouvais pas me pencher... J'ai été obligé de m'accroupir à chaque fois pour pouvoir ramasser tout ce qui me semblait pouvoir être utile, un jour.

Par ailleurs... Un son que je connaissais bien perturba le calme de la forêt alors qu'ils étaient toujours en train de neutraliser le Bargheist : un hurlement. Je doute qu'ils y aient prêté attention, avec tout ce bruit et les coups dans le coin mais... CE hurlement n'était pas celui d'un loup normal : Il ressemblait à ceux de mon père mais... celui-ci me glaça le sang, me faisant frissonner. Il n'avait pas l'air content... Il venait tout juste d'en avoir d'autres près de notre emplacement, mais eux, oui, ils avaient été émis par des loups... La meute qui était venue « aider ».

Lorsque j'ai rapporté de nouveau mon attention vers le groupe, enfin... LES groupes, puisqu'on était deux, je vis le garde de chasse tamponner  la carte. Aw. Finalement on n'avait pas perdu. Heureusement... Je ne suis pas un très bon perdant, surtout lorsque ma défaite est indubitablement à cause de quelqu'un d'autre...

— Non, je n’ai rien fait…Je suis vraiment désolé de n’avoir pas pu intervenir plus tôt, tout aurait pu très mal finir… fit un blond que je venais de capter.

Cet homme était beau, très beau et il avait l'air de ne pas être idiot. Pourquoi je ne l'ai pas capté avant ? Mes petites trouvailles étaient plus importantes que lui, bien entendu. J'ai pu remplir quelques flacons, de plus, j'ai vu le nain choucrouté dans des buissons. Qu'il ne croit pas que je n'ai pas compris ce qu'il avait tête, ce mioche... Il a l'air très innocent mais, je suis prêt à parier qu'il avait été tenté de me bousculer pour partir en courant... Ce genre de pensées ne me surprendront jamais, puisqu'il est question d'êtres humains... Les animaux ne sont pas ainsi...

— Non, Law. Tu m’as.... Et je peu t’assurer que ...n sera informé. Orion, ...moi. Tu comprends ? Maison, Orion, maison !

Visiblement, l'un des loups devait s'appeler Orion, mais... Pourquoi le traitait-il comme un attardé ? Les animaux comprennent ce qu'on leur dit, c'est nous qui ne les comprenons pas... Bof. J'écoutais distraitement Eoten, pensant à ce qui venait de se passer.

Ce Bargheist me faisait de la peine, sérieusement...
Il aurait très pu finir son repas et aller voir ailleurs, qui sait, aller dévorer quelqu'un d'un autre groupe -ça aurait été bien-. Mais, finalement, il a avait été réduit, gravement blessé ou pire...  N’empêche, j'aurais bien aimé lui arracher quelques poils, quand même. C'est un ingrédient rare dont ma grand mère Deliverance parle dans son grimoire...

Je me suis approché des buissons où était caché le nabot avant de le saisir par le poignet. Puisque je devais encore veiller sur lui, je préférais le garder près de moi. Tant pis pour lui, parce que j'avais les mains pleines de sang. Ben quoi ? Il y avait de l'ellébore près des restes du chevreuil...  De plus, lorsque j'ai posé ma main sur ce gamin, j'ai senti un brusque changement de température : mes mains devaient être glacées, pour changer, alors que lui, il était... chaud, comme un petit chien. Je n'aime pas les gosses mais, c'était un garçon, avant tout, donc, je pense que ce contact physique pouvait être supportable.  

D'un signe de tête, je lui ai indiqué de me suivre et, pour une fois, je n'ai pas été « violent ». J'ai tiré un peu sur son bras et je l'amené avec moi afin de nous rapprocher des autres. Je ne tenais pas à ce qu'on hurle mon nom en me cherchant alors que je suis dans le coin... Il ne manquait plus que ça.

— Je mets un terme à l’aventure ! On retourne de ce pas au parc de Poudlard ! Et de préférence, on s’active ! s'exclama Eoten d'un ton assuré peu après que la meute soit partie.

Le garde de chasse prit la main de l'autre blessée avant de reprendre la marche, rebroussant chemin en direction du parc. Logiquement, j'ai pratiquement obligé le yorkshire à me suivre, après tout... il était sous ma garde jusqu'à ce qu'on soit sortis de la forêt. Ma robe aussi, elle finit par être tachée de sang, puisque je m'y essuyais les mains, de temps à autres, sans perdre le gamin du regard.

Mon regard s'est posé directement sur sa hanche : le barghest n'y était pas allé en douces. Comment pouvait-il ne pas en vouloir à cette sale mioche rousse ? C'était sa faute si l'autre bécasse -elle était trop vieille pour être une élève et trop jeune pour être une prof, elle ne pouvait qu'être une ADEM- et lui étaient blessés... En plus, il tentait de faire bonne figure. Sa blessure était bien plus grave que celle de l'autre gonzesse et, personnellement, je n'avais rien contre lui... J'étais sur le point de faire quelque chose que je ne faisais que rarement, voire jamais, à vrai dire : ravaler mon orgueil et me faire sans doutes remarquer...

— Dites... Ce n'est pas la peine de vous la jouer cool avec une telle blessure. Si vous tenez vraiment à ne pas inquiéter certains, ne préfériez-vous pas que je vous soigne... ? proposais-je aux deux, mais surtout à Eoten, me plaçant devant eux, sans lâcher le gamin.

Suite à ces mots, j'ai brièvement regardé mes deux aînés dans les yeux. J'étais mal à l'aise et, bien que je voulais garder la tête haute et je m'étais dit de ne pas parler, au cas où on me grillait, la situation l'exigeait... Je me suis retenu grimacer en croisant le regard de l'ADEM et un grand frisson parcourut mon corps, me donnant littéralement la chair de poule : je reculais d'un pas, m’éloignant un peu, lâchant enfin cet Aiden, je crois -parce que oui, le yorkshire avait un nom-... Ah, maintenant que j'y pense... je crois qu'il m'avait aussi parlé peu avant qu'on ouvre la marche... Il m'avait dit quelque chose au sujet de mes cheveux, si j'avais pas besoin de beaucoup de shampoing... Roh, j'ai bien fait de l'ignorer, au final...

Spoiler:

Sombre, puissante et, de toute évidence, en colère, l’énorme bête face à eux sembla trouver en Aelita une cible parfaite. Malgré son soulagement évident –il préférait que ça soit elle, plutôt que lui- Aiden sentit son estomac se contracter d’inquiétude. Il n’avait vraiment pas envie que la jeune Poufsouffle devienne la cible de cette chose. Sans s’en rendre compte, il fit quelques pas en avant, essayant d’atteindre la jeune rousse.

Il était partagé entre la terreur totale et l’inquiétude toute particulière qu’il éprouvait pour la jeune fille, il ne pouvait décidément pas rester là à ne rien faire. Seulement, il ne pouvait pas non plus faire quelque chose, ce truc pouvait le frôler et lui arracher un bras. Il n’exagérait absolument pas. En pleine réflexion, il entendit du bruit venant des buissons…non. Il ne pouvait pas y avoir plus de ces trucs. Ils étaient déjà assez dans la galère comme ça.

Heureusement, ce fut un jeune blond accompagné de Grell Sutcliff qui apparut.

Grell Sutcliff. Le Shinigami d’un de ses mangas préférés.

Normal.

Chassant ces pensées, il se concentra surtout sur les nouveaux arrivants. Les deux premiers arrivés se jetèrent sur la bête, l’attaquant pour la détourner d’Aelita. La jeune cosplayeuse lança une pierre sur la bête pour détourner son attention, sans faire attention à son équipier. Devant elle, la bête, enragée, se tourna vers elle en renversant l’homme-zombie. Aiden regarda, impuissant, l’homme tomber sur un tas de pierre. Ne devait-on pas agir en équipe quand un monstre sanguinaire et psychopathe s’en prenait à nous ? Il espérait que le type n’avait rien. Après un regard de pitié vers le pauvre homme –et en priant pour que le truc ne lui marche pas dessus- un cri retint son attention.

-Aelita ! Reste pas là !

Un parchemin géant attrapa la main de la rouquine et courut se réfugier derrière une souche. Il maintenait son avis, il fallait être malsain pour porter un costume pareil…mais il était incroyablement reconnaissant envers elle. Il n’avait définitivement pas envie que sa première soirée d’Halloween en tant que sorcier se passe avec de vrais morts. Encore moins une camarade de classe.

Il n’eut pas le temps de débattre plus, ou d’admirer la suite des événements, puisqu’il senti son col se soulever et il fut attiré en arrière, trébuchant presque sur ses propres pied. Le garde-chasse venait de le mettre en sécurité derrière lui. Bon, il n’avait pas été hyper délicat, mais Aiden devait avouer, il se sentait bien plus en sécurité maintenant que quelques secondes plus tôt. En tant que garde-chasse, l’homme devait savoir ce qu’il faisait. En tout cas il l’espérait. Il complimenta mentalement le jeune homme, quand celui-ci décida que sa présence n’était plus requise et le poussa délicatement dans un buisson.

…

Il avait dit délicatement ? Il retirait. Ce type venait de le pousser comme un malpropre ! Il n’était pas une branche qui gênait le passage. Nah meh oh. Outré, il lança un regard qui se voulait noir à Eoten. Et si il était tombé sur un caillou et qu’il c’était ouvert ? Et s’il l’avait fait tomber dans un ravin ? Et si il avait bousculé une feuille qui avait bousculée une fée magique démoniaque, que ça l’avait énervée au point qu’elle le transforme en gland ?! Pff, ce type ne méritait même pas toute son attention…

Admiratif malgré lui, Aiden continua à regarder le combat à travers le feuillage. Tout semblait se passer à mille à l’heure, la cosplayeuse lançait sort sur sort, sans vraiment réussir à blesser l’animal qui continuait à avancer dans sa direction. Quand la bête sembla assez proche pour blesser la jeune fille, une autre arriva, lançant un « Protego ». La bête ne réussit pas à les blesser et Aiden laissa échapper un soupir de soulagement. Ils l’avaient échappé belle.

Malheureusement, la bête, énervée, se détourna d’elles pour s’en prendre à un jeune garçon. Réactive, la rousse se jeta devant lui, le sauvant mais gagnant une blessure en échange. Aoutch. Vu la quantité de sang venant, de l’épaule, ça ne devait pas être joli. A côté d’elle, l’autre jeune fille, dont il n’avait pas vraiment vu le visage jusqu’à maintenant, se précipita près de l’homme à terre, essayant de le réveiller. Sonné, l’homme eu du mal à reprendre ses esprits, surtout que la jeune fille le secouait dans tous les sens. Aiden grimaça, il n’était pas sûr que secouer quelqu’un qui venait de s’évanouir soit la meilleure solution pour que celui-ci retrouve ses repères…

Captivé par la bataille, il nota tout de même la présence, discrète mais active, de la jeune Serpentard, qui faisait tranquillement son shopping. En plein milieu d’une bataille…La jeune fille n’avait-elle pas mieux à faire ? Comme…survivre ?

Après tout, elle faisait ce qu’elle voulait, si elle voulait mourir atrocement pour un couple de radis magique, libre à elle.

Il regarda le garde-chasse attiré la bête plus loin pour la confronter.

-Bah bravo ! Et tu vas faire quoi maintenant, hein ?! Lui lancer un bâton pour qu’il aille le chercher ? Non mais sérieux !

Aiden pouffa. Ça n’était clairement pas le moment, mais la remarque était pertinente. Pendant quelques secondes, il s’imagina l’énorme chien remuant la queue, attendant qu’on lui jette un os de mammouth, les yeux brillants. Sans la lueur meurtrière et les canines menaçantes, la créature serait plutôt mignonne.

Tournant son attention vers Eoten, il regarda le jeune homme se battre vaillamment quelques minutes, mais face à ce monstre, il aurait besoin d’aide. L’aide en question se présenta sous la forme inattendue du jeune assommé, qui après avoir retrouvé ses esprits, se trouva être un excellent combattant. Les deux hommes se battirent côte à côte, prenant le dessus peu à peu. L’espoir commença à conquérir le cœur du jeune garçon –Il ne mourrait pas ce soir !- quand des hurlements lupins se firent entendre. Il sentit son moral retomber au fond de son estomac. Pitié, pas plus de loups ! Pourtant, quand les loups –toute une meute- arrivèrent, ils commencèrent à s’en prendre au monstre, se battant violemment, avec toutes leurs forces. La bataille entre les bêtes était encore plus impressionnante que celle qu’il y avait eu plus tôt avec les sorciers. La bête, acculée, finit par fuir, laissant le calme dans la forêt.

A peine la bataille terminée qu’Eoten se précipita au côté de la blessée pour vérifier sa blessure. Aiden se releva un peu, histoire d’admirer les blessures quand un coup sec sur son bras le fit se lever complétement. Il regarda la main ensanglantée, remonta le long du bras pour enfin arriver au visage de la jeune fille aux tendances suicidaires. La provenance du sang qui maculait maintenant son poignet l’inquiétait plus que le sang en lui-même. D’où est ce que ça venait ? Il ne voulait pas choper une maladie louche qui se transmettait par le sang…Il se laissa trainer derrière la jeune fille sans trop de résistance. Il commençait sérieusement à penser que les plus âgés ne le voyaient que comme un espèce de petit truc malléable qu’on pouvait jeter et pousser à volonté…

Il allait vite leur démontrer que ça n’était pas le cas.

-Je mets un terme à l’aventure ! On retourne de ce pas au parc de Poudlard ! Et de préférence, on s’active !

Quoi ?

Non ! Ils étaient là depuis quoi, 2 minutes ? Ils ne pouvaient pas partir, il n’avait pas vu de licorne !…enfin, pas de vrai, se dit-il en grimaçant.

Se laissant trainer tout en cherchant un moyen de fausser compagnie au groupe, il regarda le garde-chasse ouvrir la marche pour rentrer. Il avait été terrorisé comme jamais, certain qu’il sortirait de la forêt avec un ou deux membres en moins, pourtant, il voulait vraiment y repartir. Il n’était pas du genre à s’arrêter sur une mauvaise expérience ! Et puis, quelles étaient les chances qu’ils retombent sur un loup psychotique une seconde fois dans la soirée ?

Malheureusement, son poignet toujours prisonnier de la poigne puissante de la jeune fille –Dieu, elle avait une de ces forces !- il ne put pas s’évaporer. Dans la lune, il ne fit pas vraiment attention à l’arrêt soudain de la Serpentard et manqua de lui rentrer dedans. Il entendit vaguement le mot « cool », s’interrogea sur le pourquoi de ce mot dans un tel contexte, puis enfin, nota la libération de son poignet. Alors c’était ça le sentiment d’être libre ? Il se compara rapidement à un prisonnier nouvellement libéré et fit quelques pas en arrière, organisant son évasion. Cependant, il s’arrêta net, le zombie-blond le dépassa, se postant face au groupe de tête.

-Raven a raison, Eoten, ta blessure a besoin de soin. Ainsi que vous, Mademoiselle O’bryan.

Il sorti sa baguette, et après quelques sort, s’adressa de nouveaux au deux blessés.

-Je ne suis pas spécialisé dans les sorts de soin, je n’ai fait que stopper l’hémorragie. Mais ça ira pour le moment, Raven pourra peut-être faire mieux. Il jeta un coup d’œil derrière-lui, où se dessinait la fin du parcours. Avant que nous ne repartions, j’ai besoin de vous parler, Mademoiselle O’bryan. Que les choses soient claires. Votre initiative a mis en danger chaque membre de notre équipe. A quoi pensiez-vous ? Cet événement a été prévu par le directeur, les chemins ont été étudiés, ne pensiez-vous pas que je savais où était le cerbère ? M’assommer par surprise, changer de direction et mener des élèves par un chemin de la forêt qui n’avait pas été sécurisé était aussi stupide que dangereux. Nous avons été chanceux de tomber sur un autre groupe en difficulté. Tout ça aurait pu très mal finir. Je ne rapporterais pas au directeur ce qu’il s’est passé, et non pas pour les raisons que vous m’avez citées. Car soyons clair, tout ce que vous pourriez faire ou inventer pour ‘faire de ma vie un enfer’ n’aurait pas le moindre impact sur moi, et il faudrait que vous trouviez des idées que mon adorable et insupportable petit frère n’ait pas déjà eues. Donc, je mets les choses au clair, maintenant, avant que nous soyons face au directeur. Il est temps de grandir, Mademoiselle O’bryan. Et de faire preuve de maturité, surtout dans un endroit comme celui-ci. La prochaine fois, réfléchissez avant d’agir de la sorte. On marche en équipe, que vous m’aimiez, ou non.

Oooookey. Ça, c’était fait.

Aiden n’avait aucune idée de ce qu’il c’était passé, mais il fallait avouer que le blond était plutôt classe. La rousse aussi, remarque. Il ne pouvait pas ne pas aimer quelqu’un qui était venu cosplayé. Elle était trop cool !

Sans attendre de réponse, Law reparti derrière le groupe pour garder un œil sur les plus jeunes. Décidément, il n’allait pas pouvoir partir ! Au pire, il y repartirait plus tard dans la soirée. Ou bien demain. Ou dans la semaine. Un autre jour. Voilà, il ferait comme ça. Et il n’y aurait personne pour le balloter dans tous les sens, le prendre pour une branche ou lui donner des ordres. Et puis, avec un peu de chance, il n’y aurait pas non plus de loup sanguinaire.

Aiden reprit son chemin sans vraiment écouter ou faire attention à ce qu’il se passait autour de lui. Tant qu’il n’y avait pas de tyranosaure pour retenir son attention…Bientôt, ils arrivèrent à la lisière de la forêt. Devant eux se dessinait le parc de Poudlard. Il regarda rapidement l’immense parc et les quelques personnes déjà présentes, quand un bruit sourd le fit se retourner.

A ses pieds, étalé par terre, une petite magical girl. Sans pouvoir s’en empêcher, et après une soirée de stress intense, il éclata d’un rire bruyant et moqueur. La chute avait été magnifique ! Mwharf. C’était superbe. Les yeux brillants de joie et trop occupé à rigoler, il n’entendit pas la phrase de la jeune fille, sa petite voix étouffée par son rire idiot et bruyant. Mince. Il avait vraiment un rire de débile. Boarf. Tant pis, c’était drôle, il riait. Point.

La soirée ne finissait pas si mal en fait, non ?

PS: